November 29, 2007

Nicolas Sarkozy a dénoncé la « voyoucratie »


PARIS (AFP) - Plusieurs centaines de professionnels de la justice ont commencé à manifester, en robe noire, jeudi vers 14H00 à Paris contre la réforme de la carte judiciaire lancée par la garde des Sceaux, Rachida Dati, a constaté un journaliste de l'AFP.

Un rassemblement à l'appel de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) et des principales organisations représentant les 46.000 avocats du pays s'est tenu en début d'après-midi aux abords de l'Assemblée nationale dans le VIIe arrondissement.

Peu après 14H00 le cortège, principalement composé d'avocats dont certains portaient une corde de pendu autour du cou, prenait la direction de la Place Vendôme (Ier) où était prévu un autre rassemblement à l'appel du Syndicat de la magistrature (SM, gauche) et des principaux syndicats de fonctionnaires de justice (Usaj, CGT, CFDT).


Dans le cortège, pancartes et autocollants arborés par les manifestants proclamaient "Touche pas à mon tribunal". Une marionnette représentant la ministre de la Justice était brandie au-dessus des têtes avec l'inscription "Rachida Dati = fossoyeuse de la justice".

"Moins de justice = plus d'Outreau", pouvait-on aussi lire sur une banderole.

Outre des délégations de la plupart des 23 barreaux menacés par la réforme, "tous les bâtonniers sont là", a affirmé Frank Natali, président de la Conférence des bâtonniers
représentant les avocats de province et de banlieue parisienne.

Une délégation devait être reçue dans l'après-midi par le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer.

La réforme de la carte judiciaire, dont Mme Dati a achevé ce mois-ci la présentation région par région, envisage la suppression de 23 tribunaux de grande instance, 178 tribunaux d'instance, 63 conseils de prud'hommes et 55 tribunaux de commerce.




Place Herriot, du Six' de M6




Place Vendôme, 20 secondes sur France 2




Au 20h de TF1, place de la Concorde



En vidéo encore, sur Yahoo!, par AFP, « les professionnels de la justice font front commun ».




La place Vendôme barricadée par des CRS


LA DEFENSE (AFP) - Après les violences de Villiers-le-Bel, à la suite de la mort de deux jeunes, Nicolas Sarkozy a dénoncé jeudi à La Défense, devant policiers et gendarmes, la "voyoucratie" dans les banlieues et promis d'aider "ceux qui veulent s'en sortir honnêtement".

A peine rentré d'un voyage d'Etat en Chine, le président de la République a voulu reprendre la situation en main, alors que les violences dans le Val-d'Oise ont fait plus de 130 blessés parmi les forces de l'ordre, certains gravement atteints par des tirs de plombs de chasse ou de grenaille.

Ces désordres font suite à la mort de Mohsin Sehhouli, 15 ans, et Lakamy Samoura, 16 ans, tués dans la collision de leur mini-moto avec une voiture de police, selon les premiers résultats de l'enquête menée par l'IGPN (Inspection générale de la police nationale, police des polices).

Cette rencontre avec près de 2.000 représentants des forces de l'ordre lui a permis de présenter ses objectifs en matière de sécurité intérieure, notamment le rapprochement entre police et gendarmerie sous l'autorité du seul ministre de l'Intérieur, sans qu'il y ait "fusion" entre les deux forces, a insisté le chef de l'Etat.

L'ancien locataire de la place Beauvau s'est longuement attardé sur la situation en banlieue. Pour montrer l'importance qu'il accorde à ces sujets, il avait demandé au Premier ministre François Fillon et à pas moins de trois membres du gouvernement, Michèle Alliot-Marie (Intérieur), Rachida Dati (Justice) et Hervé Morin (Défense), de l'accompagner.

Mais lui seul a pris la parole, même si, à plusieurs reprises, il a associé à son propos le chef de gouvernement et "Michèle".

Mme Alliot-Marie a déclaré à la presse, à l'issue de la réunion, que le dispositif des forces de l'ordre (un millier de personnes) en place à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) serait maintenu jusqu'à ce que "la situation soit définitivement stabilisée".

Ces violences n'ont "rien à voir avec une crise sociale", mais "tout avec la voyoucratie", a jugé le président. Il "réfute toute forme d'angélisme qui vise à trouver en chaque délinquant une victime de la société, en chaque émeute un problème social".

Le futur plan pour les banlieues promis pendant sa campagne électorale, préparé par Christine Boutin (Logement) et Fadela Amara (Politique de la ville) et qui devrait être présenté le 22 janvier, visera à "donner plus à ceux qui veulent s'en sortir honnêtement". "Nous nous engagerons à leur donner la chance d'une formation pour qu'ils aient un travail", a lancé le président.

"La situation des banlieues est un enjeu majeur pour notre pays", a-t-il assuré, même si "la réponse aux émeutes, c'est pas plus d'argent encore sur le dos du contribuable (...) c'est l'arrestation des émeutiers", a-t-il insisté.

A peine rentré de Chine, Nicolas Sarkozy avait repris la direction des opérations mercredi matin, multipliant réunions et déclarations d'autorité, face à une crise que, selon certaines sources, il a jugée "mal gérée".

Jeudi, il a souligné qu'il avait lui-même demandé l'ouverture d'une information judiciaire de façon à "protéger" les policiers et savoir exactement ce qui s'était passé. Cette information a été ouverte "contre X, pour homicides involontaires".

PARIS (AP) - Magistrats, avocats et fonctionnaires de justice sont descendus jeudi dans la rue pour protester contre la réforme de la carte judiciaire mise en place par la ministre de la Justice Rachida Dati. Alors que la mobilisation de l'ensemble des professions judiciaires semble avoir été assez suivie jeudi en région, l'Union syndicale des magistrats (USM) a été reçue par le président de l'Assemblée nationale, tandis que le Syndicat de la magistrature (SM) l'était par la Chancellerie.

Aux abords du Palais Bourbon s'étaient rassemblés l'USM, la Conférence des bâtonniers, le Conseil national des barreaux, le syndicat des greffiers de France et celui des fonctionnaires, C-Justice. Magistrats, avocats et greffiers avaient revêtus leurs robes.


Les représentants des barreaux des 23 tribunaux de grande instance supprimés étaient affublés d'une corde de pendu. Sur les banderoles ou pancartes, les slogans étaient ouvertement hostiles à Rachida Dati, qualifiée de "fossoyeuse de la Justice".

Une délégation a été reçue par Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée. "Puisque nous n'avons pas été entendus par l'exécutif, on s'est tournés vers le Parlement", a déclaré Bruno Thouzelier, président de l'USM. "On a senti qu'il était sensible au malaise que nous ressentons", a-t-il ajouté.

Franck Natali, président de la Conférence des bâtonniers, a souhaité que le Parlement "s'approprie le débat sur l'organisation judiciaire" quand la Chancellerie compte faire passer la réforme par voie réglementaire.

A quelques centaines de mètres, sur la rive droite, les membres du Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France (SAF) et ceux de fonctionnaires de justice CGT, CFDT et USAJ-UNSA ont manifesté près de la place Vendôme, sécurisée par de très nombreux CRS.

Ces robes noires n'étaient pas en reste de slogans.
"Dati passe, la justice trépasse", "Dati démission". François Hollande, Premier secrétaire du Parti socialiste et député de Tulle (Corrèze), a rejoint les rangs des manifestants. Il a souhaité que cette réforme fasse l'objet d'un vote par le Parlement. Une délégation a été reçue par le cabinet du garde des Sceaux.

"Je sais (que la réforme) n'est pas toujours comprise", a noté la ministre lors d'un colloque jeudi soir au tribunal de commerce de Paris. "Les Français ont parfois le sentiment qu'on leur retire quelque chose. Je veux leur dire qu'au contraire, on va leur donner une justice plus à leur écoute, plus rapide, plus moderne. La justice va mieux s'organiser pour répondre à leurs besoins".

En province, la mobilisation a été forte dans certaines grandes villes. A Bordeaux, environ 500 à 600 avocats et magistrats ont manifesté devant le palais de justice, une bonne partie des audiences ayant été renvoyées.

Les 16 avocats du barreau de Marmande (Lot-et-Garonne) et des juges du tribunal du commerce occupent le palais de justice depuis mercredi soir. Le tribunal a été construit il y a dix ans pour un coût de 4,5 millions d'euros. "C'est un incroyable gâchis financier et humain. Nous voulons que Rachida Dati vienne ici pour prendre conscience de ce qu'elle gaspille", a plaidé le bâtonnier Franck Dupouy.

A Rennes, ils étaient près de 300 à manifester devant le Parlement de Bretagne à l'appel de l'entente syndicale nationale (CFDT-Interco, CGT, SM et l'USAJ).

En Bretagne, la réforme prévoit la suppression de trois tribunaux de grande instance, douze tribunaux d'instance, deux conseils des prud'hommes, et la mutation d'une centaine de postes de fonctionnaires de justice. "Le justiciable va payer le prix fort. L'objectif, c'est le rendement et non la qualité de la justice", a dénoncé Christine Thébault, greffière au tribunal de grande instance de Rennes.

A Lyon, avocats, magistrats, greffiers et fonctionnaire de justice se sont rassemblés dans le calme pendant une heure sur les marches de la cour d'appel. Le département du Rhône est peu touché par cette réforme: le TGI de Villefranche-sur-Saône perd son juge d'instruction mais reste en place. Il s'agissait d'un rassemblement "solidaire pour défendre une idée de la justice, celle d'une justice de proximité", a précisé le bâtonnier de Lyon, Adrien-Charles Dana.

A 16h, 21,64% des greffiers et fonctionnaires judiciaires participaient à ce mouvement de protestation dans les 30 cours d'appel de métropole, selon la Chancellerie qui a mis ce taux en exergue avec celui de la mobilisation en septembre 2000 contre la loi présomption d'innocence qui atteignait 42,06%.


- « Moins de justice = plus d'Outreau » -


Posted 17 years, 9 months ago on November 29, 2007
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Sur TF1, 12.072.840 téléspectateurs
Sarkozy : 19 millions de téléspectateurs

L'interview du président de la République Nicolas Sarkozy, en direct hier soir sur TF1 et France 2, a rassemblé au total près de 19 millions de téléspectateurs, selon des communiqués des deux chaînes.

De 20H10 à 21H00, l'interview réalisée par Arlette Chabot et Patrick Poivre d'Arvor a été suivie sur TF1 par 12.072.840 téléspectateurs (soit 43,2% de part d'audience) et sur France 2 par 6.744.920 téléspectateurs (soit 24,1% de part d'audience).

Il s'agit d'un record d'audience pour une interview de Nicolas sarkozy, souligne-t-on à TF1.

Source : AFP
Posted 17 years, 9 months ago by Anonymous • • • Reply
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