January 17, 2008

« On murmure que Nicolas Sarkozy n’aime pas la justice et moins encore les juges »

Nicolas, Rachida et les juges
Libé, mercredi 16 janvier 2008
Par Bruno Thouzellier président de l’Union syndicale des magistrats (USM), extraits.

On murmure que Nicolas Sarkozy n’aime pas la justice et moins encore les juges. C’est pour nous magistrats une situation incompréhensible et inquiétante. Le Président reçoit beaucoup à l’Élysée, c’est un homme de contact et d’ouverture dit-on. L’USM, organisation ultramajoritaire des magistrats n’a jamais pu obtenir audience à l’Élysée… On aimerait savoir pourquoi le chef de l’Etat nous marque d’une telle indignité. Son statut d’ancien avocat expliquerait-il cette défiance profonde ? Pourtant, avocats et magistrats sont des partenaires de justice et concourent, chacun à leur place, à garantir l’Etat de droit. Les juges respectent les avocats et je sais que la réciproque est vraie. Les juges seraient-ils à ses yeux un contre-pouvoir gênant ? Une des missions constitutionnelles du président de la République est pourtant de garantir la liberté de juger. Sans cesse du côté des «victimes» Nicolas Sarkozy a ciblé le système judiciaire comme bouc émissaire de beaucoup de dysfonctionnements sociaux. En s’en prenant ainsi à la justice, il affaiblit les institutions et finalement les bases de l’autorité de l’Etat.

Opposer légitimité de l’élu et illégitimité du magistrat non élu, est un non-sens institutionnel. La justice est un pouvoir au sein de l’Etat puisqu’elle dit le droit et exerce une autorité régulatrice fondamentale.

... La justice fonctionne sur un postulat de base : le principe d’autorité. Affaiblir cette autorité en opposant constamment l’opinion aux juges ne peut constituer les bases d’une politique judiciaire.

... Troisième préoccupation : le rôle du parquet. La garde des Sceaux considère qu’un procureur n’est qu’un fonctionnaire de l’action publique chargé de défendre à l’audience l’enquête de police. Là encore, erreur d’analyse. Le parquet n’assiste pas la police judiciaire mais la contrôle. Il ne sert pas un gouvernement quel qu’il soit mais l’intérêt général. S’il exécute les directives de politique pénale gouvernementales, il doit apprécier au cas par cas les charges de chaque dossier dans le respect de la loi. Vouloir retirer au parquet son statut actuel en ferait un pur instrument de poursuite (ou de non poursuite) d’Etat et déséquilibrerait profondément l’équilibre de la procédure pénale au détriment des droits de la défense et de l’accès à la justice. Les procureurs sont des magistrats et doivent le rester.

Quatrième inquiétude : le Conseil supérieur de la magistrature.

A Metz, le juge des victimes critique "les professionnels de la compassion"
LE MONDE | 15.01.08

Le pape renonce à une prise de parole contestée dans une université de Rome
LE MONDE | 16.01.08

Le prêtre suisse confirme viols et attouchements • Un prêtre suisse accusé d’avoir violé des enfants dans son pays a reconnu avoir récidivé une fois en France, où il avait trouvé refuge entre 1989 et 2005.
Libé mercredi 16 janvier 2008

Sarkozy ramène l’Eglise dans l’Etat • Le Président multiplie les déclarations faisant référence aux racines chrétiennes de la France, suscitant les inquiétudes des défenseurs de la séparation entre Eglise et Etat.
Libé mercredi 16 janvier 2008, extrait

«Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en rapproche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance» : c’est sous les ors de la basilique Saint-Jean de Latran, au Vatican, que Nicolas Sarkozy est allé le plus loin. «Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes», avait-il asséné, remontant au baptême de Clovis à partir duquel la France est devenue, pour les catholiques, «la fille aînée de l’Eglise». Puis il a avancé un nouveau concept comme il les aime: celui d’une «laïcité positive, qui ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout».

Rigide. En Arabie Saoudite, le Président a été plus grandiloquent et plus général. Assimilant les religions à des philosophies, il en a loué les bienfaits même si, a-t-il reconnu, des horreurs sont parfois perpétrées en leur nom. Comme l’homme ne peut se satisfaire d’un monde purement matérialiste, a-t-il expliqué, il ne peut vivre sans religion. Ses propos ont au moins dû ravir les dirigeants saoudiens qui imposent un islam des plus rigides à leur société.

«Cette conception sociologique de la religion, fournissant "l’espérance" qui fait que les peuples se tiennent tranquilles, on croyait qu’elle était loin derrière nous!», s’est exclamé François Bayrou, l’un des premiers à réagir le 25 décembre après le discours de Latran.


- La justice dit le droit ? -


Posted 17 years, 8 months ago on January 17, 2008
The trackback url for this post is http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/2004/

Add Comment

( to reply to a comment, click the reply link next to the comment )

 
Comment Title
 
Your Name:
 
Email Address:
Make Public?
 
Website:
Make Public?
 
Comment:

Allowed XHTML tags : a, b, i, strong, code, acrynom, blockquote, abbr. Linebreaks will be converted automatically.

 
Captcha:
captcha image

Please type the content of the above image into the following form-field.