Mot(s) clef: rats crevés
Un drôle de Monde du 10
En feuilletant divers canards du jour, un article m'a rappelé un Monde diplo et quelques uns des mes propres billets dont Hume ? David Hume ? Bien évidement, je ne pouvais que penser aussi à certaines de mes sorties, voir par exemple Ma journée et la rubrique rats crevés ; j'avais pu discuter très brièvement avec M. Garraud.
Dans France Soir, on apprend ce qui doit pouvoir se dire, aujourd'hui, de l'affaire dite de l'Arche de Zoé. En gras : « Aucune infraction »... On peut encore lire que « tout le monde était parfaitement informé, le Quay d'Orsay compris. » C'est assez ce qu'on pouvait déjà lire, par le passé. Nous en saurons plus en tout début 2010.
Le Monde (papier) du 10/10, « une justice à deux visages »
Ma journée et la rubrique rats crevés
Je pense que, sans la remettre en question, ce qui serait du ressort du peuple ou de nos élus, la politique qui consiste qu'à ne plus légitimer, porter et amplifier la parole de certaines catégories de victimes occulte bien des désagréments ou désillusions et de nombreux rats crevés aussi. Aujourd'hui, j'étais au colloque Neutraliser les Grands Criminels. On se serait cru à un colloque de citoyens face à des institutions au fonctionnement parfois erratique et aux procédures, moyens, méthodes et motivations totalement inconnues du grand public... mais avec des fonctionnaires ou assimilés et divers professionnels très souvent de bonne volonté quand même.
Rachida Dati est intervenue, son discours sera peut être retranscrit au ministère ou dans les actes, je vais en retenir ce court extrait : « même si la loi évite le passage à l'acte d'une personne, cette loi en vaut la peine ».
La ministre nous a bien fait l'honneur de sa présence, à l'ouverture, puis de nombreux sujets et problèmes ont été exposés par des victimes ainsi que par des professionnels. La journée était globalement consacrée aux fous très dangereux et aux criminels abominables, à leur « neutralisation ». Des cas tel que celui Fourniret ont été cités, des détails et difficultés rencontrées ou mises en lumière par diverses affaire ont été discutés.
Je note que, là encore, certains messages sont incontestables, comme à l'OSE France, ou comme à l'ARSEA selon un article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 11 septembre dernier, tout à fait légitime et civilisé, on ne peut plus honorable : il faut « sauver » des vies... quoi qu'il en coûtera ? Selon le brouhaha du jour, Rachida Dati aurait reçu une douloureuse de N'Djamena... ces razzias, quelle époque, qu'aurait-on pu faire pour anticiper ?
Avec le brouhaha du jour, j'apprends aussi que deux fillettes pourraient avoir été manipulées, il me semble que leur parole avait été portée par un professionnel... tandis que des accusations de maltraitance étaient rejetées en bloc ? Une troisième fille, âgée de 16 ans, vivrait avec sa mère en Italie ? Bizarre, cela me rappelle d'autres affaires.
A ce colloque, quelques paroles dans le public ont été inaudibles, par exemple celle d'une association d'« accidentés » de la pharmacologie qui a cité en exemple des crimes odieux commis par des femmes, sous l'empire de vallium ou de Lexomil, un sujet surement encore tabou... On peut cependant parler très librement de drogue et de l'alcool, des fléaux sociaux.
J'ai pu constater que quelques personnes présentes étaient en grande demande de sécurité tandis que d'autres semblaient réclamer encore des solutions radicales telles que la peine de mort, pourtant définitivement abolie en France (récemment inscrit dans la Constitution française, par Jacques Chirac).
Des magistrats ont fait des présentations parfaitement audibles, très pragmatiques, souvent très engagées aussi. Un psychiatre a fait une courte présentation très engagée lui aussi, il réclamait des moyens pour la psychatrie, réputée être à la dérive.
Nous apprenions qu'en France, des magistrats auraient passé ces trentes dernières années à lire des circulaires plutôt qu'à juger, ils seraient submergés par cette paperasse... On nous a aussi dit que de bonnes intentions, de généreux discours et, régulièrement, de nouveaux textes ne feront rien avancer si les institutions ne se donnent pas les moyens de les mettre en oeuvre. Bref, avec du bruit puis du vent, on ne va pas aller bien loin ; jusqu'au prochain drame et haros qui s'en suivront, notamment sur le juge (très en vogue ces dernières années).
Des victimes ont des des discours tout à fait compréhensibles et légitimes. Reste à trouver les boniments qui leurs apporteront satisfaction.
Christian Stawoski a parlé des problèmes que posait le non-lieu (à procès) en cas d'irresponsabilité du suspect. Cette procédure a évoluée. Il a bien expliqué que certaines familles avaient le sentiment que leur victime passait à peine dans la rubrique faits divers, « comme si c'était un chien ou une bête écrasée sur la route ». Il a encore expliqué qu'à son sens, les investigations s'interrompaient trop rapidement dans ce genre d'affaires, les enquêteurs ayant le plus souvent tendance à baisser les bras lorsque l'instruction s'oriente vers un non lieu psychiatrique. Alors que le suspect est en passe d'être bientôt enfermé à vie, je me demande s'il ne préfèrerait pas lui aussi des investigations fouillées ainsi qu'un procès équitable...
Comme de nombreuses autres victimes, Christian Stawoski réclamait avant toute chose que le suspect - s'agissant d'un fou - ne puisse pas récidiver. Pour des cas tel que celui de Fourniret, pas fou, mais un dangereux pervers, la demande était très ferme : prévoir avant la récidive, anticiper, et le « neutraliser », par n'importe quel moyen.
Des parents ont assisté au colloque, ils ont apporté leur témoignage. Leur fils a été victime, à 5 ans, d'actes de barbarie ainsi que d'un viol. L'auteur des faits devrait bientôt sortir de prison, avant la fin de sa peine, sous contrôle judiciaire... pour réintégrer leur voisinage. Ils témoignaient surtout de leur plus grande inquiétude. Un juge d'application des peines leurs a répondu d'une manière très pragmatique, j'ai trouvé sa réponse tout à fait correcte. La réponse du juge a du choquer plus d'une personne mais l'assemblée ne s'est pas emportée lorsqu'il a conclu en affirmant que, « par le passé, les victimes déménageaient ».
Je conserve encore de nombreuses notes, les actes pourraient paraître à l'occasion.
A l'heure du déjeuner, j'ai feuilleté le Parisien du jour, encore un collector. J'ai été heurté par un article, je vais être cynique à outrance, affreux, m'inspirer de courants de pensées actuels, alimentant toutes sortes de haines et rancoeurs.
Hier, nous avons appris que, selon les conclusions officielles du moment, le personnel du service gardien a eu des attitudes irréprochables. Les investigations n'auraient identifié qu'un suspect : un « enfant barbare » ; des investigations sont encore en cours. 5 ans seulement, et certains penseront déjà à dégraisser la guillotine pour ce qu'il était déjà à 2 ans...
En persistant dans l'outrance, on peut aussi conclure que, finalement, pour cette famille, ce qui s'est passé dans un établissement de la Dass n'est rien de bien grave. Les parents sont déjà sous tutelle, forcément suivis par les services sociaux, des cas... Abdel était un prématuré, il avait déjà perdu ses frères, sa mère devait aussi être très sérieusement déprimée, ce n'était pas le meilleur avenir pour cet enfant, plus tard, il aurait peut être pu virer lui même barbare encapuchonné si l'on se fie à de très fâcheux préjugés racistes :
Je trouve cet article scandaleux, les psys de comptoirs vont pouvoir s'en donner à coeur joie, surtout avec les récentes publications à destination de professionnels et autres militants. Oublions que dans d'autres contrées européennes, les pouponnières et foyers de la Dass seraient réputés pathogènes...
Je pense qu'avant 10 ans nous reverrons émerger des politiques et courants franchement eugénistes en Europe. Je relirais et, si nécessaire, rectifierais ce billet plus tard ; c'est bien assez de sordide, d'hypocrisie et d'émotions pour aujourd'hui.
J'ajoute tout de même que la société s'inquiète encore en faveur des aînés. Il est exact de dire que nous tendrions tous à vieillir, à nous retrouver un jour maltraité ou négligé, dans un établissement sanitaire ou gériatrique, nous ne retournerons plus à la pouponnière de la Dass ; lire très attentivement l'opinion de Brazelton et Greenspan, on ne prend que mieux la mesure de certains conflits d'intérêts. Je note aussi que ATD-Quart monde relance un appel à une prise de conscience.
« La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres », nous pouvons l'oublier. Je crois que de nos jours, « la répression enfle à l'aune des souffrances et des conviction des autres ». Où sont passés les juges ?
Maltraitance des personnes âgées : le gouvernement peine à convaincre
LEMONDE.FR | 17.10.08 | 17h24 • Mis à jour le 17.10.08 | 19h22, extrait
Est-ce l'effet des reportages consacrées par France 3, et bientôt France 2, aux maltraitances contre les personnes âgées ? Toujours est-il que le gouvernement a décidé de se saisir de ce sujet. L'ampleur du phénomène est mal connu. En 2005, 311 cas de maltraitance vis-à-vis de personnes âgées ou handicapées en établissements spécialisés ont été signalés aux Ddass (directions départementales des affaires sanitaires et sociales). Mais les chiffres sont certainement bien en dessous de la réalité.
ATD-Quart Monde : "Il faut construire une connaissance de la misère"
LEMONDE.FR | 17.10.08 | 18h05 • Mis à jour le 17.10.08 | 18h21, extrait
A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la misère du 17 octobre, Bruno Tardieu, délégué national du mouvement ATD-Quart Monde, juge la politique du gouvernement en matière de lutte de la pauvreté.
Dati chahutée par les avocats
Source : AFP, 17/10/2008 | Mise à jour : 21:26, extrait
La garde des Sceaux Rachida Dati a été quelque peu chahutée par les avocats réunis en convention nationale en défendant la rétention de sûreté, ce soir à Lille.
Devant plusieurs milliers d'avocats, Rachida Dati répondait à un discours avant elle de la maire de Lille Martine Aubry (PS) qui avait estimé notamment qu'il fallait "se garder d'avoir une vision émotive et superficielle de la justice" et insisté "sur les dangers de légiférer en matière pénale au gré des faits divers".
La garde des Sceaux, en défendant notamment sa loi sur la rétention de sûreté, a estimé que "quand il y a un vide juridique qui permet à l'individu considéré comme dangereux de récidiver gravement, d'enlever un enfant, de le violer ou de le tuer, il faut absolument agir", provoquant sifflets et applaudissements mêlés.
Rachida Dati a ensuite évoqué sa présence vendredi matin "à un colloque avec des associations de victimes et notamment de victimes de pédophiles", provoquant quelques réactions agacées dans l'assistance. "Et bien, je peux vous dire que vous n'auriez pas ce comportement si vous les aviez entendues" (les victimes, ndlr), a alors rétorqué la garde des Sceaux qui a récolté de nombreux sifflets avant de reprendre son discours, quelques secondes plus tard.
Lorsqu’un rat crevé en cache d’autres
Par moments, on me fait remarquer que je parais être affreusement cynique, nihiliste, voire même, souvent, dans le très profond dénigrement de certaines actions sociales et socio-judiciaires. Pourtant, je ne fais pas bien pire qu’un Canard Enchainé ou qu’un Charlie Hebdo, des hebdomadaires en vente libre, ni que divers professionnels tels que Serge Paugam ou Jacques Guillou, des ouvrages et tirages plus confidentiels. Les voix de ces derniers finissent souvent par porter.
Depuis quelques temps, j’ai pu constater que divers lobbies du secteur « (ré)éducatif et préventif » et du « répressif » – voire du « curatif » – sont tous particulièrement actifs. La presse nous l’avait bien annoncé, de nombreux ouvrages devaient encore paraître après la rentrée de septembre. Ces ouvrages ne pouvaient qu’alimenter des débats historiquement houleux. Aujourd’hui, je suis assez amusé par le succès de « Entre les murs », un film qui, selon l’Express, par sa popularité, pourait interférer dans de nombreux discours. En effet, à voir ce qui se dégage de la bande annonce de ce film, tout ne serait pas aussi catastrophique dans nos banlieues…
Reste une réalité et des mythes, ceux des « barbares » en couches et culottes courtes ou encapuchonnés, ceux des « enfants bandits », on en dénombrerait 5 000 par ici, 14 000 par là et jusqu’à 30 000 selon un chiffre publié par le Parisien(.fr). En France, les chiffres ne sont jamais très fiables mais leur augmentation, la surenchère et les atrocités des faits divers les rendraient plus crédibles…
Le thème du « barbare maghrébin » est susceptible de poser plus de problèmes que d’autres, surtout depuis que la marseillaise a été sifflée ou depuis que « Abdel », 7 mois, est mort, peut être tué par « un enfant de 5 ans »… La presse ne semble pas avoir annoncé le prénom de ce dernier. Par contre, on nous informe déjà que ce « barbare de 5 ans » pourrait avoir échappé à la vigilance des adultes, dans un « foyer de l'enfance » de Rubelles, près de Melun.
On DOIT penser que le « placement » d’un enfant le met à l’abris de tous dangers, ce mythe pourrait un jour s’effondrer ? On DOIT aussi penser que le « service gardien » ou le « tiers » désigné par les autorités est toujours « digne de confiance », ce mythe pourrait un jour s’effriter ? De nombreux avis professionnels nous ont déjà mis en garde par le passé, mais ceux-ci ne sont toujours pas « crédibles », de nos jours la violence ne serait plus que « conjugale » et les carences, comme toujours, obligatoirement « parentales ».
Je vais attendre quelques temps puis lire les critiques du film « Des trous dans la tête », une fiction. On a souvent caricaturé « l’archipel des goulags », on parle plus rarement sinon jamais du « continent tutélaire ».
L'éloge de l'avocat de l'enfant
Le titre de ce billet, « rat crevé », peut heurter, comme certaines caricatures. Mais je pense que les émotions du lecteur seront insignifiantes comparés à la souffrance que certaines familles et enfants peuvent endurer, « protégés », comme sous la « tutelle » de l'arbitraire et des aléas de suivis sociaux ou socio-judiciaires.
« Rats crevés » dans les faits divers... j'en ai vu passer plus d'un ces dernières années et je crois que Madame Mireille Millet en aurait également très long à dire à ce même sujet, voir sa lettre ouverte du 24 juillet 2008 à l'attention de Madame le Garde des sceaux et Ministre de la justice.
Toutes les situations ne sont bien heureusement pas dramatiques, mais il arrive que le « merveilleux » soit plus terne et plus nuancé qu'on ne pourrait le penser. Le placement familial ; ses secrets et ses paradoxes, de Pierre Sans, nous dévoile sans trop d'outrances comment l'intervention, un suivi ou l'action sociale peuvent être perçus par des familles et des enfants, des personnes vulnérables plus généralement. L'enfant proie, de Pascal Vivet et Samuel Luret, rappelle quelques affaires, décrit des dysfonctionnements et dérives de la protection de l'enfance, quelques débordements collectifs ainsi que des leçons qui ont pu en être tirées.
Décès d'un bébé: un enfant à l'origine ?
Source : AFP, 16/10/2008 | Mise à jour : 15:24
Des investigations sont en cours pour déterminer si un enfant de cinq ans pourrait être à l'origine du décès d'un nourrisson de 7 mois, retrouvé mort dans son berceau le 19 septembre dans un foyer de Rubelles (Seine-et-Marne), a-t-on appris aujourd'hui de source judiciaire.
Cet enfant, connu pour son agressivité à l'égard des autres et de lui-même, avait été vu à proximité de la chambre de la petite victime, a affirmé cette source.
Deux expertises ont été ordonnées par les juges d'instruction: une ADN, visant à savoir si celui de l'enfant suspecté se trouvait sur la peau du nourrisson, et une de stomatologie, afin de déterminer si les traces de "morsure" ou de "suçon" retrouvées sur le visage du bébé peuvent correspondre à la morphologie buccale de l'enfant soupçonné.
Les résultats de ces expertises n'auraient pas encore été transmis aux juges d'instruction, selon la source judiciaire.
Modifié le 16/10/2008 à 12:18 AFP, extrait
Décès d'un bébé dans un foyer: la piste d'un enfant de cinq ans évoquée
Si l'hypothèse de l'enfant de cinq ans se confirmait, l'enquête s'orienterait sur un problème de "défaut de surveillance".
L'autopsie avait montré que le bébé était mort à la suite d'un choc "extrêmement violent".
Les auditions du personnel de l'établissement n'ont rien donné, "aucune faille n'ayant été relevée qui permette de prendre en défaut l'un de ses membres", a souligné la source judiciaire.