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Dans le journal - Religion
06-07-2006
L'évolution du droit de la famille inquiète profondément l'Eglise

À Valence, le congrès théologique de la 6e Rencontre mondiale des familles évoque les menaces qui pèsent sur le mariage dans le monde actuel

Après une séance inaugurale simplifiée et marquée par la tragédie du métro, le congrès théologique de la 5e Rencontre mondiale des familles a vraiment pris sa vitesse de croisière mercredi matin, devant 1 500 à 2 000 participants, dans un immense pavillon de la Foire de Valence. « La plupart sont européens, dont une majorité d’Espagnols, précise Mgr Enrique Benavent Vidal, évêque auxiliaire de Valence et secrétaire du congrès. Les pays latino-américains sont bien représentés. Les délégations de l’Inde, des Philippines et de quelques pays d’Afrique ont aussi pu faire le voyage. »

Durant les deux premiers jours, le thème annoncé : « La transmission de la foi dans la famille », n’a été abordé que de manière indirecte. La plupart des conférenciers et des intervenants ont plutôt pris prétexte du sujet pour développer leur réflexion et leur conviction sur la famille dans la société actuelle, mise à mal par un environnement idéologique, juridique et culturel défavorable. Les valeurs sur lesquelles elle se fonde et qu’elle défend sont contestées, méprisées et attaquées de toute part. Tous en font le constat : la famille est aujourd’hui confrontée à de multiples difficultés et menaces. Le mariage est attaqué dans son identité.

Le sens du mariage tend à disparaître, a ainsi constaté le cardinal Carlo Caffara, archevêque de Bologne, qui s’est fortement élevé contre la résolution votée le 18 janvier dernier par le Parlement européen qui reconnaît les couples de personnes de même sexe au même titre que le mariage entre un homme et une femme. Et qui, de plus, condamne comme homophobes les États et les nations qui s’opposent à la reconnaissance des couples d’homosexuels. Il s’agit là, a conclu le cardinal, « d’une fausse conception de la laïcité de l’État ». Car il n’est pas vrai, comme le soutien la société libérale, a-t-il insisté, que toutes les pratiques sexuelles doivent être traitées de la même manière par la loi.

"Ce qui est contre nature est présenté comme normal et naturel"

« L’Occident mène au divorce, à l’avortement, à la contraception, aux relations sexuelles en dehors du mariage, à l’homosexualité, au matérialisme et au sécularisme, se désolent Francine et Géraldine Padilla, philippines, de l’association Des couples pour le Christ. Ce qui est contre nature est présenté comme normal et naturel. » Le cardinal Julian Herranz, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, s’est lui aussi montré très sévère contre les dérives juridiques dont sont responsables un certain nombre d’États qui, sous prétexte d’ouverture démocratique, tombent dans le relativisme éthique.

Lorsque Valence a été choisie, il y a trois ans, pour accueillir cette Rencontre mondiale des familles, personne n’imaginait que l’Espagne aurait, elle aussi, connu une telle évolution législative, notamment en reconnaissant le mariage de couples homosexuels. Mais les évêques espagnols profitent de l’occasion pour dénoncer les nouvelles lois et appeler la population à un sursaut. En souhaitant que la visite du pape puisse avoir une influence positive.

Le combat de l’Église pour la famille n’est pas un combat d’arrière-garde, ont rappelé un certain nombre de conférenciers après Benoît XVI pour qui « mariage et famille ne sont pas une construction sociologique due au hasard, et le fruit de situations historique et économique particulières. Au contraire, la question des justes rapports entre l’homme et la femme plonge ses racines dans l’essence la plus profonde de l’être humain, et ne peut trouver sa réponse qu’à partir de là. » « La famille fondée sur le mariage, ajoute le pape, constitue un patrimoine de l’humanité, une institution sociale fondamentale ; elle est la cellule vitale et le pilier de la société, et cela concerne les croyants et les non-croyants. »

"Sans la famille, il n'y a pas de futur"

Plusieurs témoins, au nom de leurs engagements ou de leurs expertises, sont intervenus pour partager leurs convictions et conforter l’auditoire. Ainsi, le président du forum espagnol de la famille a appelé à une nécessaire et urgente mobilisation en faveur de la famille, car « sans la famille il n’y a pas de futur ». Ainsi, Ilva Myriam Hoyos, professeur de philosophie en Colombie, a évoqué les débats sur les droits de l’enfant à naître dans l’arsenal juridique des pays d’Amérique latine. Le bâtonnier Jean Villacèque, de Perpignan, a, quant à lui, montré comment le droit pouvait se mettre au service de la famille et protéger l’humanité tout entière. Dans ce tableau général relativement sombre, Rafael Navarro-Valls, professeur de droit en Espagne, a voulu paradoxalement projeter quelques traits de lumière. En intitulant son intervention « Le grand retour du mariage ». Car, a-t-il déclaré, documents et enquête à l’appui, on assiste à des tendances qui manifestent discrètement que les choses évoluent autrement.

La famille est en crise. Nul ne le conteste. Dans beaucoup de pays, cela a entraîné une crise de la foi. En effet, comme l’a rappelé le cardinal Antonio Camizares, archevêque de Tolède, la famille a cessé d’être le lieu de la transmission de la foi. Les deux crises, de la famille et de foi, vont ensemble.

Comment réagir ? Par la confiance qui repousse la peur et instaure l’espérance, répond Xavier Lacroix, théologien de Lyon. En formant les parents à être de véritables éducateurs, insiste le cardinal Carlo Caffara. En permettant aux couples d’avoir une véritable vie spirituelle, suggèrent Gérard et Marie-Christine de Roberty, responsables internationaux des Équipes Notre-Dame.

Bernard JOUANNO

***

Les Français du congrès

Peu nombreux dans l’assemblée, une dizaine de Français sont intervenus durant le congrès :

Xavier Lacroix, théologien de Lyon.

Gérard et Marie-Christine de Roberty, responsables internationaux des Équipes Notre-Dame.

Le bâtonnier Jean Villacèque, professeur associé de l’université de Perpignan.

Christine Boutin, députée des Yvelines.

Gérard-François Dumont, démographe, Paris-Sorbonne.

Jean-Marie Leméné, président de la Fondation Lejeune.

François Michelin.

Jean-Didier Lecaillon, de l’université Panthéon-Assas (Paris).

Alain Lejeune, président de la Fédération internationale des pharmaciens catholiques.

Le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la Conférence épiscopale de l’Église de France.

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