Bisous !

NDLR : Ingrao travaille très certainement à la correction de ses « coquilles » et « inexactitudes »... Je qualifierais plutôt sa présentation « d'ennuyeuse », car elle est susceptible de nous faire plonger très occasionnellement dans un « embarras » certain, surtout lorsque des images, des discours actuels ou leur interprétations nous renvoient de plein fouet ceux ayant pu sévir au cours des années 30 à 45... voir plus. Quand on lit l'allemand, et qu'on s'intéresse aussi à ce qui se trame ailleurs, dans le monde, à des résurgences ou survivances de pensées, d'idées des siècles passés, le discours d'Ingrao est parfois un peu plus limpide aussi, ou d'avantage encore, « déroutant ».

Croire et détruire. Les intellectuels dans la machine de guerre SS
Christian Ingrao
Juin 2011, le Monde diplo, une courte critique, par Lionel Richard

Comment de jeunes Allemands tout frais émoulus des universités ont-ils accepté de participer à des crimes de masse, notamment dans les services de sécurité de la SS ? Arrivisme ? Conviction idéologique ? Bien des travaux ont déjà donné des réponses. L’activisme d’extrême droite dans les cercles académiques avant 1933 a été abondamment étudié. On sait aussi que, dans les corporations étudiantes, la non-admission des Juifs était couramment pratiquée sous la république de Weimar. Si, en ce qui concerne la formation et l’environnement « culturels » de ces meurtriers, l’apport de Christian Ingrao est mince, son originalité est de présenter une synthèse intelligente et bien documentée de l’itinéraire de quatre-vingts « intellectuels » devenus des responsables de la SS. Dans un ouvrage où la qualité de la recherche et la réflexion critique sont évidentes, il est regrettable que les notes en bas de page et la bibliographie soient émaillées de coquilles ou d’inexactitudes.

Fayard, Paris, 2010, 522 pages, 25,50 euros.