Archives pour: Avril 2013
J'ai pu me tromper
Lorsque j'ai été enfermé, le 8 mars dernier, j'ai rapidement pensé à des procédés soviétiques, à de la bêtise, surtout. Mais j'ai pu me tromper. Début 2007, Ségolène royal, socialiste, nous avait bien fait l'éloge de la justice chinoise, la jugeant rendue tellement plus rapidement qu'en France... quelle polémique avait suivie cette sortie ! J'ai donc été enfermé pendant cinq très longues semaines, du 8 mars au 15 avril, en psychiatrie, à la demande du préfet, et beaucoup considèreront certainement que j'ai bien eu droit à un procès digne de ce nom, le juge des libertés et de la détention m'ayant rendu trois décisions - discutables, mais qui ne seront susceptibles d'aucun réel recours, tandis que la peine a déjà été exécutée ! Par ailleurs, en fouillant dans les archives des journaux, j'ai pu lire qu'en Chine, les « protestataires » peuvent également être expédiés « à l'asile » jusqu'à ce qu'ils renoncent enfin à leurs revendications ; c'est bien ce qu'on me demandait aussi, lorsque j'étais enfermé, d'arrêter de militer, d'arrêter de m'exprimer et de protester. Ayant fait couler un peu d'encre, à Paris, ce 8 mars 2013, mon passage sur Beaubourg a été très remarqué, l'Etat m'a donc peut-être infligé une sanction et un procès chinois, et non un traitement d'opposant ou de critique, sous Brejnev
Aujourd'hui, j'ai découvert un petit commentaire dans mon blog ; ils restent ici très rares. J'ai le sentiment qu'une certaine Valérie « proteste » toujours, elle aussi. En octobre 2012, nous pouvions lire qu'elle se disait « victime d’un internement abusif », et tentait, « depuis deux ans, de faire reconnaître par la justice qu’elle ne représente pas de danger pour son fils et sa fille. En vain. » Ces procédures auprès des juges aux affaires familiales ou pour enfants sont parfois longues, et paraissent souvent être vaines, ou sont au moins usantes, douloureuses et aux issues très incertaines... Mais les affaires de Valérie semblent avoir évoluées un peu, en janvier dernier, on peut le deviner sur le site de CRPA.
Je continue mes lectures. J'ai trois pistes, maintenant, pour trouver un jour des interlocuteurs : les auteurs du journal Sans remède, l'association Groupe Info Asile, ou encore CRPA, un Cercle de Réflexion et de Propositions d'Actions sur la psychiatrie, dont les fondateurs sont eux-même issus de Groupe Info Asile. Je découvre aussi « un appel contre les lois sécuritaires »... Je finirais peut-être par trouver quelques contacts au hasard de mes prochaines sorties.
Chine : des protestataires mis à l'asile
Par AFP, le Figaro
Publié le 08/12/2008 à 08:20
Le gouvernement d'une ville de l'est de la Chine enferme les pétitionnaires qui cherchent à se rendre à Pékin pour obtenir justice dans un hôpital psychiatrique, a rapporté Les Nouvelles de Pékin. Le système des pétitionnaires, hérité de l'époque impériale, permet aux provinciaux de s'adresser au gouvernement central s'ils s'estiment victimes d'injustices, dévoilant aussi la face sombre de la Chine.
Cependant, à Xintai, une ville de la province du Shandong de plus d'un million d'habitants, au moins 18 pétitionnaires ont été interpellés et placés dans un établissement psychiatrique, où certains ont été drogués lorsqu'ils protestaient, selon le quotidien de Pékin. Selon l'article, ils ne sont relâchés que lorsqu'ils s'engagent à renoncer à aller à la capitale. Les arrestations ont lieu au moins depuis 2006, selon un fonctionnaire à la retraite anonyme, cité par le journal.
Le responsable de l'établissement psychiatrique, Wu Yuzhu, a admis qu'il hébergeait "beaucoup" de pétitionnaires, aux frais du gouvernement local. Parmi eux, Sun Fashi, un paysan de 57 ans, qui se bat depuis des années pour obtenir une compensation financière après un affaissement de terrain sur ses terres dû à l'extraction minière excessive. Sun a été enlevé le 19 octobre alors qu'il se rendait à Pékin et, après avoir été envoyé à l'hôpital, il y a été attaché à plusieurs reprises, drogué et menacé par le personnel et les autres patients, affirme le journal. "Les médecins disaient, 'Cela nous est égal si tu es malade ou pas. Si le gouvernement t'envoie, nous allons te soigner'", a déclaré Sun aux Nouvelles de Pékin. Il a été relâché le 12 novembre après avoir signé une lettre où il s'est engagé à renoncer à se rendre à Pékin.
Sans remède ?
Ce dimanche, j'ai découvert et rencontré un petit collectif, « Contre tous les lieux d'enfermement », quelques militants actifs dans le secteur carcéral. Il s'agit manifestement de proches de prisonniers de droit commun peu concernés par la psychiatrie. Après leur avoir remis une carte de visite, je les ai prévenus que je ris souvent, de tout.
J’attends maintenant de rencontrer les auteurs de « Sans remède », ce « journal alimenté par des vécus et des points de vues sur le système psychiatrique ». Je découvrais leurs plumes et opinions après avoir lu « Contre tous les lieux d'enfermement ». Les auteurs de « Sans remède » me comprendront lorsque je leurs parlerais de combats, de psychiatrie et de refus de soins. Vu leur numéro 1 et leur article « Histoire institutionnelle de V. », ces auteurs me comprendront également lorsque je leurs parlerais de violence et de maltraitance institutionnelle, de protection de l'enfance, de ses errements, de ses abus et de ses échecs. Je pourrais leurs exposer dans le détail de quelle façon ma fille ainée a été « sauvée » par quelques spécialistes de renom mais « avec un discernement et une imagination qui font pâlir... » Ce 8 mars dernier, avant d'être enfermé en psychiatrie et donc d'être interrompu dans sa rédaction, je travaillais sur un ultime résumé de cette histoire de « sauvetage d'enfant », mon ainée, ou sur un résumé des difficultés que j'ai rencontrées au cours des 10 à 15 années passées ; son introduction devrait déjà être assez limpide.

Extrait de Sans remède numéro 4, de source sansremede.fr
La BNF
NDLR : Après Beaubourg, le musée national d'art moderne, j'ai rapidement pensé à cet autre projet, la BNF. Elle est à mon agenda, rubrique sorties, escapades « hors cadre » ou escalades. Aujourd'hui, je m'y suis promené pour revoir son architecture et ses structures. Ce n'est plus qu'une question de date, et de météo. En août 2004, le monde des arts était affolé, et certains milieux étaient scandalisés : un conservateur, vice-président de l'OSE France, était soupçonné d'avoir subtilisé et revendu un manuscrit hébraïque. Quelques temps plus tard, ma fille ainée, « placée » alors à l'OSE France, dans leur établissement de Taverny, allait elle aussi disparaitre... Qu'aucun commissaire ou préfet ne me fasse chier, après Istres et même Toulouse, ils ont mieux à faire.

Dils témoigne contre l'erreur judiciaire
L'affaire Dils ou de Montigny-lès-Metz, un fiasco psychiatrique, parmi l'un des nombreux naufrages judiciaires que j'ai pu étudier par le passé... En septembre 2008, à Paris, au cours d'un colloque justice et psychiatrie, un grand barouf international organisé par la gauche, je l'avais évoquée. J'ai parlé, puis Jean-Olivier Viout m'avait répondu, m'intimant de respecter l'autorité de la chose jugée ; je la respectais ; ce magistrat m'avait mal compris, à moins que je ne le heurtais de trop. Je souhaitais alors simplement pointer du doigt les errements de quelques spécialistes, des psychologues ou psychiatres, qui s'étaient longuement penchés sur le personnage Dils, des experts qui n'y auront donc pas vu très clair. Je lis que depuis, ce double meurtre ou naufrage a encore fait beaucoup parler, que Dils en personne témoigne encore, « contre l'erreur judiciaire » ; Dils est-il audible lorsqu'il expose son expérience ?
En septembre 2008, la gauche nous suggérait de relire Michel Foucault, c'était l'intitulé de son barouf. Peu avant que je m'exprime, Elisabeth Roudinesco avait été taquinée par une courte citation de Foucault. Quand j'ai pris la parole à mon tour, j'avais souhaité rappeler qu'en 1983, Foucault en personne nous mettait déjà en garde contre les excès de la justice ; on m'avait lancé qu'il avait été suffisamment cité... j'en doute encore. « Vous êtes dangereux », écrivait Foucault, en 1983, dans Libération (déjà dans un tract de gauche, voire à son attention ?). « Ce qui s'est passé ? Un homme est condamné à quinze ans de prison pour un hold-up. Neuf ans après, la cour d'assises de Rouen déclare que la condamnation de Knobelspiess est manifestement exagérée. Libéré, il vient d'être inculpé à nouveau... » Foucault dénonçait alors les sanctions excessives, ainsi que leur caractère pathogène ; son article peut être lu sur le site de la revue Quasimodo, ou dans son numéro 2, Corps incarcérés. Patrick Dils a accompli 15 ans de prison dans l'affaire du double meurtre, crime qu'il n'a pas commis ; bravo aux psychiatres et à la justice qui s'en est longuement remise à leurs expertises ! Pendant tout ce temps, Dils semble avoir bien gouté également au caractère pathogène de la détention ; il a évoqué son calvaire en prison, où il est entré à l'âge de 16 ans, séjour émaillé de séances « de racket, de tabassage et de viols répétés », rapporte aujourd'hui le Figaro. De temps en temps, nous avons aussi des nouvelles de Marc Machin.
En 2010, pour Café Crime, sur Europe 1, Emmanuel Charlot souhaitait nous apporter « une petite précision », un élément « essentiel », « qu'on oublie souvent » : « Patrick Dils, à l'époque de sa garde à vue, a huit ans de maturité, il est expertisé comme tel par les... par les experts euh... par un psychologue ». Ce journaliste souhaitait-il alors nous parler d'experts ou plutôt d'astrologues, de savants balbutiants, incapables de lire le passé ? Le son, ou ces propos hésitants d'Emmanuel Charlot, mêlés à d'autres :
C'est à de tels et prétendus experts que les juges s'en remettent pour lire le passé ou pour anticiper l'avenir, pour condamner les gens, aux assises, ou pour les faire enfermer et soigner, en psychiatrie ? C'est à pire que la justice s'en remet pour juger une famille, puis y prélever et s'occuper d'un enfant ; laissez moi rire, longtemps encore. Entre début mars et mi avril, plusieurs psychiatres ont pu discuter avec moi, certains plus longuement ; aucun n'a voulu m'entendre, tous n'ont fait qu'interpréter des mots et des faits, ou plutôt, n'ont fait qu'affabuler, projetant leurs fantasmes et inquiétudes. Pour le juge de la détention et des libertés, ces psychiatres étaient si peu crédibles qu'il a d'ailleurs d'abord réclamé une vrai expertise... Un premier « expert » était ensuite lui-même si peu crédible que ce juge a « exceptionnellement » réclamé une contre expertise ; le juge posait des questions précises. Lorsque la seconde « femme de ménage » a rendu son avis, elle n'avait pas répondu non plus aux questions pourtant essentielles du juge : pourrais-je être dangereux pour autrui ou pour moi-même, ou pourrais-je troubler gravement l'ordre public ? Au lieu de répondre à ces questions, le second « expert » en a inventé d'autres, puis a imaginé que je devais être « soigné »... Le 9 avril, le juge me maintenait enfermé. Puis le 15, j'étais libre, sans « programme de soins » ; un psychiatre semblait alors avoir enfin admis que je ne suis pas du tout dangereux. Ces spécialistes auront eu besoin de quelques cinq semaines tout de même pour le reconnaitre. J'ai eu chaud, j'ai pu échapper à des années de galères, ou de « suivi » et de « contrôle ».
Jean-Olivier Viout avait produit un document, peu connu, je pense : Rapport du groupe de travail chargé de tirer les enseignements du traitement judiciaire de l'affaire dite « d'Outreau ». Ce rapport est disponible sur le site de la Documentation française ; il figure depuis longtemps parmi mes références, voir Ces juges qui dérapent ou l'éthique dans le service public. Le document de Viout souligne l'importance des questions posées à l'expert... « auxquelles il devra successivement répondre. » Il n'est pas écrit que « le psychiatre reste libre de broder, puis de répondre à coté de la plaque. » Mais c'est déjà un avis vieux de février 2005, les temps ont peut-être changés ? Oui, je sais, on ne devrait plus reparler encore d'Outreau, cette histoire a maintenant suffisamment traumatisé la justice ainsi que le peuple, les acquittés et les victimes. D'autres documents que ce rapport Viout attachent également une grande importance aux questions posées par le juge, ainsi qu'à la possibilité de les contester ; pourrais-je être dangereux, les questions qui avaient été posées par le juge des libertés et de la détention étaient les bonnes ; mais les experts auprès de la Cour, très peu sérieux, n'ont donc pas su ou daigné y répondre
Dils témoigne contre l'erreur judiciaire
Par lefigaro.fr avec AFP
Mis à jour le 26/04/2013 à 22:47
Patrick Dils, qui a accompli 15 ans de prison dans l'affaire du double meurtre de Montigny-lès-Metz (Moselle) pour laquelle le tueur en série Francis Heaulme est désormais renvoyé aux assises, a expliqué aujourd'hui à Pau qu'il sentait désormais la nécessité de parler de son affaire, "pour éviter les erreurs judiciaires" à d'autres. Dils, 42 ans et installé depuis près de deux ans en Gironde, avec sa compagne et son bébé de sept mois, s'exprimait à l'occasion d'un colloque "Du traumatisme à la réponse judiciaire", organisé par l'association "Halte au harcèlement moral". Il a expliqué qu'il jugeait "de son devoir", "nécessaire", de "parler ce qui lui est arrivé pour qu'il y ait de moins en moins d'erreurs judiciaires" à l'avenir.
Il a chiffré à une centaine le nombre d'interventions qu'il a pu faire, depuis son acquittement en 2002, devant des publics d'universitaires, de professeurs, de gendarmes ou d'avocats.
Délibéré à suivre
Ce 15 avril, j'étais donc libre. Aujourd'hui, à la cour d'appel de Paris, les débats, cette fois-ci, en public, ont beaucoup portés sur la possibilité et l'intérêt de faire appel d'une décision du juge des libertés et de la détention déjà sans effets, et déjà contredite aussi. J'attends le délibéré et la suite. Le résultat intéressera peut-être ceux qui lisent le Contrôleur Général des Lieux de Privation de Libertés.
J'ai l'habitude de recevoir des jugements non susceptibles de recours. En 2009, puis en 2011 aussi, j'allais d'ailleurs même en cassation pour rien. Des arrêts de cassation rendus en 2008 puis en 2010 m'ont été très favorables, mais la cour d'appel de Versailles, sa chambre des mineurs, me les avait balayés d'un trait... Cette chambre des mineurs me rendait un ultime arrêt en 2012, un faux ou un vrai torchon ; la voie de la cassation était alors exclue, devenue inaccessible, car mon ainée était majeure depuis 2011. Dès 2006, j'avais déjà bien perçu et même eu confirmation que les voies de recours étaient illusoires lorsque les jugements sont assortis de l'exécution provisoire. Puis passé 2008, des tribunaux n'ont fait que me confirmer ce que tout professionnel de l'enfance pouvait savoir, depuis 2003 au moins.
La responsabilité des magistrats
PUF, Droit et justice, septembre 2006
Gwenola Kerbaol
Les notes de la mission de recherche droit et justice
Extrait de la page 18,
c) Les voies de recours
L'existence des voies de recours implique-t-elle l'exclusion de l'action en responsabilité du fait d'un acte juridictionnel ? La réponse ne peut être que négative puisque les deux actions ont un domaine et une finalité distincts. Les voies de recours ne sauraient empêcher l'existence d'un préjudice, ni y remédier. Elles ne sont d'aucun secours dans les cas d'exécution provisoire, en cas de décisions rendues en premier et dernier ressort, en appel ou en cassation.
Aujourd'hui, le ministère public semblait rester persuadé qu'il me faudrait absolument des « soins ». C'est proprement soviétique. Je milite, je m'exprime et je publie, ça ne se soigne pas. Maintenant, toute la gauche et même l'ensemble de la classe politique semble être principalement préoccupée par l'amnistie de syndicalistes, par les droits des homosexuels, ou même par le nettoyage du mur des cons du Syndicat de la Magistrature. Par le passé, aux alentours de 2001, j'aurais probablement été mieux accueilli ; à l'époque, les socialistes se souciaient en tous cas un peu plus du fonctionnement de la protection de l'enfance et paraissaient être d'avantage à l'écoute de « parents d'enfants placés ». Cet article, à la suite, de mai 2001, ou ce témoignage de Catherine Gadot, restait d'actualité de 2003 à 2011. « La mesure a été reconduite tous les deux ans, ça durait un quart d'heure devant le juge qui se fondait sur le dossier des services sociaux. En plus, cela se passait mal avec l'éducateur... » Remplacez « dossier des services sociaux » par « avis farfelus des psychiatres », et vous avez une décision d'un juge des libertés et de la détention, non susceptible de recours.
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La révolte des parents privés de leurs enfants
Le Parisien | Valérie Urman | Publié le 13.05.2001
Réunis pour la première fois hier, les parents d'enfants « placés » ont fait entendre leur voix. Selon eux, les juges et les procureurs ont trop de pouvoir. Le gouvernement, qui les a entendus, présente une réforme mercredi.
POUR LA PREMIÈRE fois, ils sont venus parler sur la place publique. Les parents d'enfants placés ont tenu hier leurs « premières assises nationales », réunis par l'unique association à les représenter en France, le Fil d'Ariane. Environ 100 000 enfants sont, actuellement, retirés à leur famille. La justice, saisie d'environ 120 000 « mineurs en danger » sur une année, ordonne une fois sur trois le placement de l'enfant, soit 38 500 mesures nouvelles.
Des chiffres énormes, dont l'importance même, alarme désormais autant les associations familiales que les juges et les pouvoirs publics. « Il arrive que l'on aille chercher un bébé tout juste sorti de la maternité... Il faut mettre en oeuvre d'autres moyens de prévenir les situations à risque », observe Ségolène Royal, qui souhaite « réduire le nombre de placements de moitié ». Secrétaire d'Etat à la Famille, intervenue hier, elle présentera mercredi la réforme de l'aide sociale à l'enfance en Conseil des ministres. Plusieurs rapports officiels remis au gouvernement ces derniers mois démontrent l'emballement abusif des procédures. Faute de prévention adaptée, des placements « économiques » achèvent de couler des familles pauvres qui ont cumulé les difficultés de l'exclusion, voire de l'errance. « Avec les 800 F à 1 000 F ( 122 € à 152,45 €) par jour que coûte l'enfant dans une institution, on pourrait aider la famille à se relever », relève Catherine Gadot, présidente fondatrice du Fil d'Ariane.
« J'ai mis six ans à prouver que je m'étais reconstruite »
Dans tous les cas, les droits fondamentaux des parents ne sont pas respectés. Les familles n'ont pas accès au dossier avant d'être convoquées chez un juge. Les parents « débarquent » dans le bureau, 8 fois sur 10 sans avocat, sans être informés des griefs invoqués par les services sociaux. En cas d'urgence, près d'une fois sur deux le placement intervient sans audience préalable des familles. Celles-ci attendent même la convocation du juge de longues semaines après le placement, parfois sans nouvelles de l'enfant. Or, les ordonnances provisoires de placement, difficiles à contester en appel, sont souvent renouvelées quasi automatiquement. La réforme attendue permettra aux parents d'accéder à l'ensemble du dossier. Elle imposera aussi au juge de recevoir la famille au plus tard 15 jours après le placement de l'enfant. Les procureurs aussi devraient voir leurs pouvoirs mieux encadrés. Actuellement, ils peuvent placer un enfant en urgence sans passer par un juge, « sans recevoir la famille, sans motiver sa décision et sans possibilité d'appel », déplore Jean-Pierre Rosenczweig, président du tribunal pour enfants de Bobigny. « Informer les parents, c'est un petit minimum, concède Catherine Gadot, qui s'est vu retirer sa fille de l'âge de 10 mois à six ans. On vous colle l'étiquette de mauvais parent, après on n'arrive plus à remonter la pente. » Elle-même n'a pas contesté le placement, justifié par le climat familial difficile. Mais, elle regrette que « l'affaire a été entendue en une demi-heure. J'avais ma fille le week-end, le reste du temps personne ne me tenait au courant du quotidien, de ses petites maladies, de l'école. La mesure a été reconduite tous les deux ans, ça durait un quart d'heure devant le juge qui se fondait sur le dossier des services sociaux. En plus, cela se passait mal avec l'éducateur, j'ai mis six ans à prouver que je m'étais reconstruite. »
Le Parisien
J'ouvre mes cartons
Mes discours seraient « calomnieux », concluait récemment un psychiatre, un expert auprès de la Cour, pour le JLD. Où est-il allé chercher cela ? Je ne fais que décrire, que parler de tout ce qui m'a été communiqué au cours des années passées. On ne doit pas médiatiser ni parler de ce qu'a produit la justice de ce pays, au cours des 10 à 15 années passées ? Il faut que j'ouvre tous mes cartons, ils sont truffés de perles. Brasser et classer mes papiers va m'occuper pendant quelques temps, puis j'irais à nouveau déployer une banderole, dans Paris.
La mère de mon ainée est décédée aux urgences, en 1999, sous antalgiques, sans examens ni soins appropriés. Une instruction puis de nouveau débats entre experts avaient mis en lumière des carences dans sa prise en charge aux urgences. J'avais engagé un recours contre l'Etat. Puis la justice a bâclé cette affaire. Plus de dossier, plus de procédure. C'est grave si j'en parle encore ? Voici ce que qu'un expert écrivait en juin 2008, alors qu'il avait pour mission de se replonger dans son dossier médical, pour le tribunal administratif de Strasbourg :

Ce n'est pas la seule affaire que la justice ou quelques professionnels de ce pays m'ont baclée, au cours des années passées. Ce jeudi, à la cour d'appel de Paris, j'aurais l'opportunité d'en reparler encore.
Appel, déjà
Au cours des années passées, la justice ne m'avait pas accoutumé à une telle célérité. Il s'écoulait souvent des mois et parfois même des années entre deux ou trois audiences, puis celles à la cour d'appel. Ce 17 courant, mon avocat allait faxer une requête ; la cour d'appel de Paris me convoque déjà ! La procédure auprès du juge des libertés et de la détention (JLD) est vraiment sans rapports avec celles auprès d'un juge des enfants ou d'un juge des tutelles...
A la cour d'appel, je vais contester une décision du JLD du 9 avril, contester encore cette période d'enfermement ou de détention, après mon passage remarqué sur Beaubourg, le 8 mars dernier.
Beaubourg
Je redoutais le pire alors que je préparais l'escalade de Beaubourg, le musée national d'art moderne. Je repensais à une citation de Michel Ange, en craignant la façon dont réagirait l'Administration et les plus anxieux ou fragiles des français. « Le plus grand danger pour la plupart d'entre nous n'est pas que notre but soit trop élevé et que nous le manquions, mais qu'il soit trop bas et que nous l'atteignons. » Avec les opinions que s'en sont faites quelques fonctionnaires et psychiatres, et ce que l'Administration m'a infligé, 5 semaines d'enfermement assortit d'un procès de singe, j'ai été bien servi. Depuis qu'on trouve toutes sortes de fruits au supermarché, dans des cartons, la plupart des français n'ont probablement jamais grimpé sur un mur ou à un arbre pour y cueillir une pomme

Ca continue : appel
Ceux qui découvrent ce blog pourront d'abord zapper mes plus récentes publications, et commencer par lire Un ultime résumé, billet que je rédigeais avant d'être enfermé par l'Administration, ce 8 mars dernier. Depuis cet hiver, je souhaite surtout parler encore du passé, beaucoup d'une histoire « d'assistance éducative », même si ce qui s'est tramé depuis mars m'amuse maintenant beaucoup, tant je pourrais en parler aussi.
Je suis libre et je fais appel, d'un jugement rendu ce 9 avril, ce qui pourrait surprendre. De mars à avril, mon avocat et moi avons collecté de nombreux écrits administratifs, « psychiatriques » et judiciaires que nous allons maintenant critiquer, dans d'autres prétoires que celui du juge des libertés et de la détention. Ce 17 au soir, je faisais un saut à Paris, pour revoir Maître Henri Lacamp, il m'a présenté ce qu'il faxait ensuite à la chambre de l'instruction, pour l'appel ; ces requêtes doivent être motivées, elles sont filtrées à l'admission.
Par SMS, une amie a réagit, amusée. « De nouvelles occupations ? » Je lui ai répondu que je souhaitais moucher, étriller plus et mieux les #soviets (et bien plus). « Une cible supplémentaire », a-t-elle ajoutée. Ca m'arrange, mes autres cibles ne bougent plus, et j'en avais assez de tirer encore sur des adversaires déjà morts (ceux-là se retrouveront dans mes billets les plus récents, notamment dans cet ultime résumé, que je vais finir de rédiger). A suivi un très court SMS, « Hahaha sadique », tout à fait
J'aime bien m'exprimer, pour cela, il me faut de la matière ; des écrits que je trouve ou qu'on me communique m'offrent une matière idéale ; depuis ce 8 mars, j'en ai encore ramassé un petit paquet. En 2011, une avocate, Maître Agathe Cordelier, balayait d'un trait mes observations en réponse à sa requête, qualifiant mes écrits de « diatribe ». « Cet écrit [NDLR: mes observations] s'assimile davantage à une diatribe manifestant la vindicte de Monsieur KANT à l'encontre [...] du système judiciaire », réagissait-elle. J'avais d'abord trouvé cette réplique dénigrante, puis en repensant à ce que nous disait Victor Hugo, dans Choses vues, 1885, j'ai fini par la trouver flatteuse : « Lire des diatribes, c'est respirer les latrines de sa renommée. » J'aime la littérature, j'aime en produire également ; pour cela, il me faut de préférence du papier à commenter ; je fais donc maintenant appel d'un jugement de ce 9 avril pour en ramasser plus encore, et pour pouvoir m'exprimer d'avantage et mieux, par la suite. Fin 2011, une tempête passait, je gagnais en me défendant en personne contre Maître Cordelier, une spécialiste en droit de la famille ; sans aucun document écrit en ma possession, je ne pourrais pas m'exprimer comme je le fais, habituellement, depuis des années déjà.
Tout le monde connait Hugo. Et qui ne connait pas Sade, et ce qu'il nous disait, pour sa part, de la plume, ou de la littérature ? « La clôture ne corrige pas le vice », nous expliquait-il aussi ? J'aurais peut-être du discuter de la pensée de Sade ou d'Hugo, en entretient, avec ces quelques psychiatres qui souhaitaient absolument me retenir à Paul Giraud, pour que j'y sois « soigné », ou pour que je renonce à certaines de mes activités et surtout à mes engagements. Et quoi encore ? Vers février, le service de dépot légal de la BNF a engloutit tout mon blog, des milliers de pages ; d'ici quelques mois, j'en ferais archiver une nouvelle édition, augmentée. Récemment, et dans un avis pour le juge des libertés et de la détention, un psychiatre, expert auprès de la Cour, qualifiait mes discours de « calomnieux » ; cet expert ne m'avait reçu que pendant 3 minutes ; je l'invite à lire Sade et Hugo, à me lire un peu également ?

Par Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et Maurice Lever, Sade moraliste,
le dévoilement de la pensée sadienne à la lumière de la réforme pénale
Mon avocat et moi, nous pensons que l'Etat et quelques psychiatres ont été excessifs, j'estime en tous cas que je n'avais pas à être enfermé pour le peu de troubles ou vagues que j'ai provoquées, entre février et mars. D'autres ont déjà fait bien pire, et semblent toujours courir, personne n'a songé à les faire « soigner » - ou presque.
Depuis un moment déjà, les FEMEN s'exhibent jusqu'au delà de l'occident, et parfois à Paris. Elles troublent, scandalisent souvent, et sont soutenues. A ma connaissance, le préfet de Paris ne les a jamais fait enfermer, même après d'assez sérieux troubles à l'ordre public, par exemple, lorsqu'elles se sont précipitées sur la manif de Civitas, ou encore lorsqu'elles ont fait sonner une cloche toute neuve de Notre-Dame. L'Etat semble laisser faire, et toute la gauche parait souvent les approuver... Je n'ai jamais montré l'un de mes tétons.
Pire ou plus grotesque encore, lorsque j'étais enfermé à Paul Giraud, j’apprenais que Hervé Couasnon avait fait reparler de lui, en escaladant l'ambassade des Etats Unis, à Paris ; les Etats Unis lui auraient ensuite proposé un emploi ! Peu de temps après, Hervé Couasnon déclarait sa candidature aux prochaines municipales, il restait donc très certainement libre après son ultime coup d'éclat. L'an passé, Hervé Couasnon avait été surpris dans une centrale nucléaire ; à cette période, il avait également été livré aux psychiatres, mais il semble aussi leurs avoir échappé. Comme moi, il est donc aujourd'hui libre, libre de nous lancer encore ses poèmes ; il n'a pas eu à renoncer à quoi que ce soit. Je suis différent de Hervé Couasnon : je discute, je parle et produis des diatribes.
Me reprocherait-on de critiquer la protection de l'enfance, ou même la justice de ce pays ? Je parle souvent de couacs, comme beaucoup. Et il s'en produit fréquemment, qu'est-ce que j'y peux ? « Sont ils capables de protéger des enfants », semblaient se demander très récemment encore des professionnels de la protection de l'enfance - c'est à lire sur Elle, ils se retrouvaient au Mans, dans la Sarthe ; s'ils m'avaient convié, je serais allé leurs glisser deux mots, le Mans, c'est la porte à côté. Mais on ne me convie jamais à ces grandes messes ou assises. Je prends donc la parole, je m'exprime où et comme je peux. J'ai un nouveau projet, assez similaire à celui du musée national d'art moderne ; question de date, il faut qu'elle soit assez symbolique (ce 8 mars, c'était la journée de la femme), je vais attendre un peu avant de le concrétiser ; question de météo et de souffler aussi ; du fait de cette détention administrative, ma petite et moi, nous ne nous sommes plus revus depuis des lustres, nous allons donc profiter un peu des semaines et mois à suivre, des beaux jours.
Sous la droite, l'Etat ne m'avait pas fait un tel coup bas, vraiment digne des soviétiques, sous Brejnev. En novembre 2009, j'avais déployé une banderole sur laquelle était écrite « Fuck You - Sarkozy - Very Much », ce qui ne m'avait valu qu'une petite admonestation, un petit rappel à la loi (que je connaissais déjà) dans l'entre-sol du palais de justice de Paris. Je sortais souvent, sous la droite, et je n'avais alors que très rarement eu de gros soucis avec les forces de l'ordre, avec l'Etat. Même lorsque je me suis planté avec un entonnoir sur la tête, devant l'ENM de Paris, les forces de l'ordre, l'Etat, ne m'ont pas fait chier en retour. Quelque chose aurait changé depuis l'arrivée de Hollande au pouvoir ? Ou mes discours portaient-ils soudainement d'avantage, de trop ? De février à mars dernier, je discutais beaucoup avec des élus et avec des journalistes, des articles sont parus dans la presse... Mais ce qui s'est tramé récemment, ma détention, après Beaubourg, était certainement excessif.
En février, j'avais commencé par perturber un culte, par interrompre une messe, dans une église, à Saint-cyr-l'Ecole. L'office était alors rendu par Monsieur l'abbé Grosjean, figure médiatique de l'Eglise catholique. Il n'y a pas eu de scandale. Par contre, la police avait été appelée, je pense qu'elle a du rapporter. J'avais ensuite écrit et téléphoné à l'Elysée, où ma correspondance est aujourd'hui encore à l'étude...
J'aurais après souhaité perturber un conseil municipal de la ville de Fresnes, m'adresser à cette occasion aux élus, surtout au député-maire de ma ville, une petite commune de banlieue. Mais le commissaire de l'Hay-les-roses m'a fait arracher de la mairie avant le début du conseil municipal, alors que je patientais paisiblement dans le hall ! Je m'en étais plaint auprès de l'Etat, la préfecture du Val-de-Marne, puis je téléphonais à nouveau à l'Elysée. L'Etat va-t-il me répondre ? Je ne le pense pas, car j'avais perçu une bavure. Le pouvoir de police appartenait alors plutôt au maire de Fresnes, et non au commissaire de l'Hay-les-Roses.
Puis le 8 mars, je grimpais donc sur le toit de Beaubourg, le musée national d'art moderne, au coeur de Paris. Perché là haut, je rappelais encore l'Elysée (au château, un service s'occupe des dossiers ou correspondances qu'on envoie au Président de la République). La suite est connue, il n'y a qu'à lire mes billets d'avril.
J'ai bien foutu le bordel pendant 15 jours, puis à Paul Giraud, je continuais à bien le foutre encore. Et après en être ressorti libre, sans aucun « programme de soin » ni le moindre « suivi », comme toujours, en bonne santé, je suis maintenant très impatient de connaitre le résultat de cet ultime appel. Je pressens qu'au final, dans cet hôpital, on m'aura essentiellement diagnostiqué convenablement un pouls de sportif pratiquant l'endurance ?
A Paul Giraud, j'ai foutu le bordel juste en parlant, en réagissant, puis en graffant, etc ; lire ou relire Asiles, page 167, par Erving Goffman, le dernier paragraphe ; je savais ce que je faisais en lançant un doigt au Docteur Caillat. Enfermé là bas, le temps était toujours très long, il fallait s'occuper ; j'y discutais parfois longuement avec d'autres « patients » aussi. Ma propre procédure devant le juge des libertés, ou JLD, n'a pas encore porté tous ses fruits, les derniers tomberont après l'appel. Par contre, une autre procédure que la mienne, celle d'une jeune femme poussée là bas par un tiers, avait bien mieux avancée ; elle et moi, nous en avions longuement discuté, puis cette jeune femme est allée se défendre, devant le JLD, avec un avocat commis d'office ; après nos discussions puis ces débats, et alors qu'elle réclamait un régime plus souple, avec un rétablissement de ses relations avec son enfant, sa situation s'est rapidement améliorée, sa procédure auprès du JLD s'est éteinte.
Mon propre régime était des plus stricts, car infligé par le préfet, l'Etat. Contrairement à quelques autres « patients », je n'avais jamais de permissions ; il ne m'avait été accordé qu'une visite à domicile, de 2 heures, encadrée par deux infirmier ; chez moi, je récupérais quelques effets personnels et constatais alors que la plupart de mes plantes vertes avaient crevées. Un déficient très expansif et agressif a été admis bien après moi, à la demande d'un tiers ; il est ressortit, pas bien différent, avant que je ne sois moi-même enfin libéré... Etre enfermé ne m'empêchait cependant pas de quitter parfois Paul Giraud ; j'y graffais au marqueur que j'avais trouvé en ville. Dès que j'ai été autorisé à quitter le pyjama et à me promener dans tout le parc, il m'arrivait très occasionnellement d'en « fuguer ». Non, Paul Giraud, ce n'est pas la prison ; au lieu de barreaux, il y a du plexiglass aux fenêtres, et les camisoles y sont chimiques ou morales. J'en garde plein de souvenirs, j'entendrais et lirais maintenant beaucoup mieux les professionnels et les témoignages qui nous décrivent ces milieux, leurs effets et leur faune.
La procédure de SDRE ou de « soins à la demande d'un représentant de l'Etat » peut se résumer en quelques lignes. Pendant ce temps, et dès que cela a été possible, je contactais Maître Lacamp, puis je me défendais donc auprès du juge des libertés et de la détention :
• au sortir du cabinet du maire de Paris 4e, l'Administration ne m'a pas relâche, elle semblait vouloir s'assurer d'abord que je n'étais pas suicidaire, que je n'allais pas me jeter d'un pont ou sous une voiture... alors qu'elle venait de me me cueillir sur le toit de Beaubourg, d'où je n'avais absolument pas l'intention de me jeter dans le vide (j'y grimpais bien équipé, avec de bonnes chaussures et un baudrier, sans élastique)
• j'ai été présenté à un psychiatre de l'Hôtel-Dieu qui semble avoir recommandé une « observation », ou qui n'a pas pris la responsabilité de me laisser libre, sur le champ ; dans la foulée, la police me retirait mes lacets...
• j'ai été conduit au service de psychiatrie de la préfecture de police de Paris; j'étais d'abord affamé, assoiffé, privé de tabac, j'y finissais énervé, très fâché, puis drogué par eux ; le Docteur Charlès, qui devra également lire Hugo et Sade, m'a dépeint « délirant », puis j'ai été transféré à Paul Giraud
• à Paul Giraud, le Docteur Anne Rauzy m'a rapidement arrêté, en « maladie », jusqu'au 15 avril... date à laquelle j'allais enfin et très spontanément être libéré
• un avis du Docteur Caillat, daté du 8 avril, puis un arrêté préfectoral qui prolongeait jusqu'à juillet
• un avis du Docteur Caillat du 10 avril, puis un arrêté qui me libérait donc enfin, ce 15 avril
Le premier arrêté du préfet et le certificat du Docteur Charlès ne m'ont d'abord pas été communiqués spontanément. J'ai patienté, puis je les ai réclamés. Lorsqu'une copie m'en a enfin été remise, j'ai pu lire un troisième document, demandant que l'identité du Docteur Charlès me soit cachée ; c'est raté
Pendant ces 5 semaines d'enfermement, je n'ai pas toujours eu mon smartphone, il m'a longtemps été refusé. Le Docteur Caillait estimait que mon « traitement » serait moins efficace si je pouvais téléphoner librement. Dans le service, ordinateurs et tablettes étaient interdits. Lorsque j'ai enfin été autorisé d'utiliser mon gros téléphone, un Galaxy note, je respirais, je quittais le service pour retrouver mon monde, Internet, les réseaux, les journaux, pour quelques échanges avec d'autres, et des lectures... Depuis quelques temps, j'échange un peu avec un conseiller municipal de Fresnes, Almamy Kanouté, lui-même militant ; pour lui, « l'engagement n'est pas une folie », opinion que ne partagent pas certains psychiatres. Je suis peut-être assez proche de ce mouvement, « Émergence » ; en tous cas, leurs quelques représentants, dont M. Kanouté, semblent eux-même militer « hors cadre », hors grands mouvements politiques nationaux. J'ai souvent pu lire ou constater combien je dérangeais car je milite en solo, en préservant toujours des distances avec les diverses associations de l'enfance, de la famille ou de parents... Sur Twitter, où je suis un peu lu, j'ai eu quelques messages de soutiens. Lorsque l'Administration décidait de me retenir jusqu'en juillet prochain, une amie a crée une page sur Facebook, demandant que je sois libéré ; mais deux jours plus tard, la page devenait donc inutile.
Un contrôle devait s'effectuer au cours de cette période de privation de liberté. Dans ce cadre, deux juges m'ont rendu trois décisions. Pour le JLD, selon un jugement finalement rendu le 9 avril, la décision dont je fais maintenant appel, je ne devais pas me défendre, je devais absolument accepter un « suivi », un « programme de soins ». Plutôt que de me libérer, le JLD me laissait donc livré à l'arbitraire de Paul Giraud, aux pressions et états d'âmes de ces psychiatres. Lorsque le délibéré du 9 m'a été rendu, des échanges avec le juge ont repris ; ça m'avait choqué ; j'ai repensé à Gens de robe, ainsi qu'au serment du magistrat : « Je jure ... de garder religieusement le secret des délibérations ». Au cours de ces échanges avec le juge, après le délibéré, il me suggérait finalement lui-même de faire appel.
« Conseillez lui l'appel. Je n'y vois pas d'inconvénient... »
Gens de robe, page 250, par C. Rideo, Paris, 1912
Par le passé, lorsque ma fille ainée était « placée », les juges m'ont quasi systématiquement reproché de me défendre, de ne pas accepter « l'aide » dont cette enfant « bénéficiait », ils me déboutaient. La cour d'appel ou de confirmation de Versailles me déboutait elle-même systématiquement. Puis j'ai enfin pu commencer à me défendre, en cassation... mais cinq longues années s'étaient déjà écoulées. J'avais ensuite pu me faire entendre un peu mieux, particulièrement en 2009. Mais comme les travailleurs sociaux et des juges insistaient lourdement pour que ma fille ainée reste « placée » jusqu'à sa majorité, j'avais fini par jeter l'éponge. Quand des professionnels insistent, stupidement, s'obstinent, gigoter de trop est contre-productif, il vaut alors mieux se contenter de ramasser les écrits qu'ils produisent, et se retirer.
Encore un couac dans le Val-de-Marne ?
Je sors donc libre de Paul Giraud, où j'estime avoir été détenu pendant 5 semaines, puni, pour m'être exprimé, pourtant très décemment, sur Beaubourg, le musée national d'art moderne. Dans Paris, je souhaitais parler beaucoup de protection de l'enfance, et de ses naufrages, ou de naufrages judiciaires. Quelques psychiatres ou « femmes de ménage » voudront nous assurer qu'à Paul Giraud, j'était « soigné » car je voulais parler, ou parce que mon action militante et déterminée, ce 8 mars dernier, au coeur de Paris, avait provoqué de « graves troubles à l'ordre public » ?
J'en rediscuterais, car cette histoire de « soins sous contrainte » ou ultime procédure et procès de singe n'en est pas à son terme. Je veux faire appel d'un jugement rendu ce 9 courant. Oui, je veux faire appel, car, par exemple, je ne souhaiterais pas que prochainement, le préfet du Val-de-Marne m'enferme à nouveau, comme cela a déjà pu se produire, par le passé, après de réels troubles graves à l'ordre public...
Lorsque je sortais enfin de Paul Giraud, sans aucun « suivi » et après avoir refusé même tout traitement, ce 15 avril, à Vitry, Val-de-Marne, un père tapait sur son fils de 12 ans à coups de marteau ? De mon point de vue, quelque chose ne tourne pas rond dans ce pays. Très occasionnellement (pas beaucoup plus...), ce ne sont pas les bons adultes ou parents qui sont suspectés, puis « soignés » ou présentés aux psychologues, psychiatres et juges, et ce sont les mauvais enfants qui sont « sauvés »... à moins que « placés », parfois, où il ne le faudrait pas ?
L'enfant de 12 ans frappé au marteau par son père hier soir à Vitry avait été signalé aux services sociaux. A lire demain ds le Parisien 94
— Denis Courtine(@DenisCourtine) 16 avril 2013
La psychiatrie, la psychologie, et même Paul Giraud, je connais, aujourd'hui, très bien. Depuis 10 ans déjà, des psychologues, des psychiatres et des juges me cherchent des poux ; je n'en ai pas le moindre, il fallait les chercher ailleurs ? Les professionnels de la santé mentale et de la justice finiront-ils par le comprendre un jour ?
Paul Giraud, je connaissais déjà. En 2005, Magalie Bodon-Bruzel, « Docteur », m'y donnait rendez-vous dans l'unité pour malades difficiles, le bout du monde de l'univers carcéral. En 2012, je finissais par me rendre à Caen, où cette « experte » aurait du s'exprimer elle-même, dans le cadre de la parution d'un ouvrage collectif et d'une journée d’étude, « La perpétuité perpétuelle ». J'ai regretté son absence, à Caen, car j'y qualifiais Magalie Bodon-Bruzel, experte auprès de la Cour, de charlatan, puis je n'en démordais pas.
Pendant mes 5 semaines de punition ou détention administrative, à Paul Giraud, j'ai glané de nouveaux avis ou expertises de « femmes de ménage ». Je vais me faire un petit plaisir, les commenter très prochainement. En attendant, je vais lire le Parisien de demain, son édition du Val-de-Marne. Puis si je le jugeais nécessaire, prenant au mot la bio de Yves Courteline, journaliste du Parisien, je me rendrais à Vitry, pour y vérifier ou compléter les informations qui paraitront encore.
Fin 2009, à Orly, un enfant passait par la fenêtre. Son père sortait de Paul Giraud ; manifestement, il avait refusé ou arrêté de prendre son traitement. Je m'étais alors rendu plusieurs fois dans le quartier, à Orly, pour discuter d'abord avec des voisins. Au café du coin, on m'a sobrement lâché « schyzo » ; deux voisins avaient été plus bavards. J'avais ensuite pu discuter également quelques minutes avec la mère ; à peine plus tard, une proche me téléphonait et me lâchait « les psychiatres sont des criminels », puis me elle raccrochait au nez, mettant un terme à ma propre enquête.
Libre !
Me voilà à nouveau libre, chez moi, reposé, détendu, en bonne santé. Tout va bien. Oui, je suis libre, sans « programme de soin », ni aucune autre forme de « contrainte » ou « suivi », ce malgré l'obstination de certains psychiatres, puis l'insistance d'un juge des libertés et de la détention ; ceux qui m'ont suivi ou lu, sur Twitter et Facebook, ces derniers temps, auront pu percevoir combien ceux-là insistaient pour que je sois « soigné ». Mais l'arrêté n° 13/474 rendu ce 15 avril 2013, par le préfet du Val-de-Marne, mettait enfin un terme à cette période de détention assortie d'un ultime procès de singe, encore à huis-clos. Oui, pendant que certains sont tous très occupés par ce qui se passe à l'étranger, il s'en passe aussi en France... dont on ne parle que très peu, voire pas du tout. Amina a été contrainte d'avaler des trucs ? Pourquoi n'a-t-elle pas fait comme moi, et refusé ou recraché son traitement ?
Ces jours ci, j'ai tenté de relancer des journalistes, tenté de sensibiliser RSF, et encore Amnesty International, puis la LDH, à nouveau ; en vain. Pour sortir de telles ornières, il faut quasi toujours se débrouiller tout seul. Tout en écoutant ce que je racontais et en me suggérant de trouver un avocat, on m'a souhaité « bon courage ».
Mais je suis donc libre. Et j'en rapporte finalement quelques beaux papiers, des arrêtés du préfet, des avis de psychiatres et des jugements, encore, trois, que je pourrais commenter, exploiter également ; de tels documents me servent à bavarder ; comme si je n'avais pas déjà glané assez de papier au cours des années passées, des documents que j'utilise pour publier et pour parler librement. J'en ressors avec une expérience supplémentaire, cette fois ci, en milieu psychiatrique, vécue de l'intérieur, par une sorte d'acteur et observateur, alors que je connaissais déjà très bien ce genre de milieux, et même quelques unes de ses procédures. J'en ressors aussi avec quelques amis en plus et de nouveaux contacts. Tout va donc vraiment bien. Et dès demain, je retourne au bureau.
Merci à tous ceux qui m'ont soutenu ou supporté pendant ces semaines d'enfermement, après mon passage bien remarqué, ce 8 mars 2013, sur le toit du musée national d'art moderne. Merci également à Maître Henri Lacamp, l'avocat qui m'a défendu dans cette ultime procédure, efficacement, comme par le passé, alors que ma fille ainée était elle même « placée »... Le juge des libertés et de la détention et les psychiatres étaient formels, ils ne veulent plus me voir dans les tribunaux ; avec ce qui s'est passé et tramé, on va maintenant me refuser l'accès à Paul Giraud aussi ; je viens de traverser l'univers psychiatrique comme un balais brosse aurait pu passer par un trou d'cul

L'un de mes derniers graffitis et photo prise à Paul Giraud,
des graffitis par dessus une banderole suspendue par le personnel
« Si refus, injection »
Plusieurs spécialistes ont maintenant pu constater, puis convenir, admettre que je suis un individu sans troubles du comportement, pas dangereux, pacifique, sans problèmes de santé physique ou mentale. Où je passe, je trouble, mais cela est bien su, depuis début 2006 au moins : je milite et je bavarde, le juge pour enfant de Nanterre et la cour d'appel de versailles ne démentiront pas. Je milite, activement, c'est tout ce que semblent aujourd'hui me repprocher le préfet du Val-de-Marne et quelques psychiatres, ou ceux qui persistent à vouloir me « soigner » à tous prix, ainsi qu'à me maintenir enfermé ou sous leur contrôle, même si je suis en bonne santé ! Sur Twitter, j'ai fini par utiliser le hashtag #soviets en référence à des périodes obscures ou noires de la psychiatrie, sous Brejnev, en URSS.
Ce 8 mars 2013, j'ai été arrêté alors que je n'avais pas mangé depuis la veille. Je n'avais pris qu'un café et un jus d'orange avant d'escalader Beaubourg, où je comptais grignoter une fois assuré, sur son toit, dans sa structure. Les autorités m'ayant très vite proposé un entretien avec le maire de Paris 4ième, je redescendais pour le rejoindre. Ensuite, tout s'est emballé. L'Administration souhaitait s'assurer que je ne suis pas suicidaire ; les psys m'ont retenu, pour « observation » ... Pendant les premières heures, du fait des circonstances de mon arrestation, du fait du déroulement de mes auditions et entretiens, les psychiatres m'ont d'abord questionné assoiffé, affammé et même brutalement sevré du tabac. Dans les premiers avis psys, on lit bien que j'étais déterminé, mais aussi tendu, surtout fâché d'avoir été enfermé. Les avis psys suivants sont tous plus nuancés ; je suis encore déterminé, mais reposé, normalement alimenté et déjà plus libre (cigarette, allées et venues jusqu'à la cafet, etc).
Vers fin mars, le Docteur Caillat m'a dit que j'allais mieux... En retour, le lendemain, je l'informais que je recrachais ses cachets depuis 10 jours, et que, effectivement, je me sentais depuis moi-même mieux ! Suite à cet échange, elle m'allégeait les prescriptions. Je ne prennais plus qu'un très léger sédatif, matin/midi/soir, un traitement supposé me soulager alors que la promiscuité avec des #soviets fonctionnaires et d'autres patients est fréquemment insupportable.
Ce vendredi, après avoir lu le dernier arrêté du préfet du Val-de-Marne (enfermé jusqu'en juillet) et un avis du Docteur Caillat, lorsque cette dernière m'avait demandé pour un entretient, je lui ai juste lancé un doigt en la traitant de menteuse. Semaine passée, elle m'avait assuré que je sortirais bientôt...
Ce soir, j'ai refusé le reste du traitement, ce léger sédatif. Tout va bien. Une des #soviets m'a répondu « si refus, injection. » Maintenant fermement mon refus, j'ai ajouté « voyez cela avec le médecin. » Je suis parti m'installer à table, puis j'ai commencé à diner. L'infirmière a insisté en m'assurant que le Docteur Caillat pourrait ne pas apprécier ma décision, je lui ai répondu que nous connaitrions son avis dès lundi.
L'injection en raison d'un refus du traitement oral, j'y ai eu droit le 8 mars au soir, au service psychiatrique de la préfecture police de Paris, je m'y suis pas mal brouillé avec le Docteur Charlès, une débutante. Depuis, je me sens vraiment beaucoup mieux. A Paul Giraud, les #soviets sont un peu plus à l'écoute du « patient ». Le Docteur Charlès m'avait fait rire lorsqu'il m'avait expliqué très sérieusement que j'étais « sorti du cadre » en grimpant sur le musée national d'art moderne ; je lui ai répondu que j'avais choisi de visiter Beaubourg sans passer par la porte d'entrée, afin d'y suspendre une banderole, bien en vue et en hauteur, dans le but d'attirer l'attention de journalistes, pour leurs parler de justice, de naufrages judiciaires. D'autres m'ont souvent mieux compris que ces divers psychiatres et services de préfectures
Je constate que Nadezhda Tolokonnikova n'a pas renoncé à l'activisme et à l'art non plus.
Ajout du 14... « Vous êtes ici pour des soins ! » Les équipes tournent, celle du dimanche matin a également insisté en me présentant la prescription courante. Je vais devoir refuser le traitement trois fois par jour. Puis je découvrirais ce qu'en pensera le Docteur Caillat, à qui je referais un doigt. M'infligera-t-elle des injections, ou même la contention ? Serais-je privé de cafet ou de smartphone ? Serais-je à nouveau maintenu enfermé dans l'unité, en pyjama, comme les arrivants, ou comme le sont les déficients fugueurs ? Qui me lira saura. A la cafet, au soleil, il ne s'écoule pas 15 minutes sans qu'un déficient me perturbe ; dans l'unité, c'est parfois pire ; je vais pouvoir ou devoir supporter ce qui semble faire partie intégrante du traitement que ces « professionnels » m'imposent.
Quelle est cette éthique, cette déontologie, que sont ces pratiques, se demanderont certains de mes lecteurs. Une éthique psychiatrique ou soviétique des années 70, de guerre froide ? Je vais devoir relire un journal de psychiatrie, Nervure, de la fin 2005. Avec ma nouvelle expérience, d'enfermement à la demande d'un représentant de l'Etat, pour troubles graves à l'ordre public, je percevrais encore différemment l'article « Folie et ordre public à Paris, au XVIII siècle », précisément. Ces périodes sont très lointaines, ces histoires nous sont étrangères...
Cet enfermement par le préfet m'offre finalement une ultime tribune, dans le prolongement de Beaubourg. Ces sujets du moment, la psychiatrie et l'ordre public, à Paris, me font aussi réfléchir à nouveau à des pratiques ou éthiques bien plus inacceptables encore, de travailleurs sociaux, ainsi qu'aux lettres de cachet pour affaires de familles. J'ai par ailleurs toujours une seconde thèse de Richard Josefsberg à critiquer ; je me la réserve pour la suite ; j'ai tout mon temps.
Parmis les facteurs de risques d'enfermement, au XVIIIe siècle, à Paris, figurait donc déjà le refus des soins ? j'en rigole ! Quelque chose finira par péter à la tronche des psys #soviets qui souhaitent absolument me « soigner » depuis ce 8 mars dernier : leur bêtise, celle du juge Anne Valentini, experte en sur-psychiatrisation, à moins que d'autres bêtises, telles que celle de travailleurs sociaux, d'avantage experts hors cadre, beaucoup en privation de soins. Un comble : la mère de mon ainée est décédée, aux urgences, abandonnée sans soins !
Pour faire avancer les siennes, Bamberski était allé enlever Krombach, en Allemagne, criminalisant plus ses affaires. Pour faire avancer les miennes, je fous souvent le bordel, ce qui tend, en ce moment, à les psychiatriser encore ; mais mon enfermement fout maintenant également le bordel... Comme d'autres citoyens, j'attire délibérément l'attention, dont celle de journalistes, pour parler de véritables naufrages judiciaires, ça pose un si gros problème ? Ca va finir à la CEDH, pour atteinte à mes libertés d'expression et d'opinion, à mes relations familiales aussi #soviets
Enfermé, depuis ce 8 mars 2013
Ce 6 mars 2013, mon ainée était au Sénat, elle y était reçue, médaillée, meilleure apprentie de France. Puis ce 8 mars 2013, j'étais sur Beaubourg, le musée national d'art moderne, pour me plaindre de nombreux dysfonctionnements judiciaires dont nous avons eu à pâtir, entre 2002 et 2012 ; j'avais alors été bien reçu par Monsieur Christophe Girard, maire de Paris 4ième.
J'attirais l'attention des journalistes, sur des décisions de justice profondément iniques, ça a déplu ; depuis, je suis enfermé à Paul Giraud, où des spécialistes de la « santé mentale » , encore de vrais soviets, m'intiment de cesser de militer comme il me chante... J'en publierais plus dans les jours qui suivent, lorsque je retrouverais enfin un PC. En attendant, je vais continuer à tweeter, comme depuis trois semaines déjà, comme un Chinois ou un révolté, avec mon smartphone, bien moins confortable qu'un vrai clavier.
Oui, je LT depuis un service psy, en utilisant de plus en plus le hashtag #soviets... par le passé, mon ainée était « placée » , et aujourd'hui, après 10 à 15 ans d'études approfondies de ces systèmes et milieux, de combats dans des tribunaux aussi, est venu mon tour d'être bien mal traité par de vrais « professionnels » ! Mes prochaines publications à ces divers sujets seront encore gratinées
Ce 9 avril, après m'avoir admonesté car je me défendais, « procédurier », m'a-t-il lancé, un juge des libertés et de la détention confirmait mon enfermement. S'emparant de ce jugement très contestable (je souhaite faire appel) ainsi que d'un avis rendu ce 8 avril par le Docteur Anne-Sylvie Caillat, le préfet du Val-de-Marne prolongeait lui-même mon enfermement, une SDRE (mesure de soin à la demande d'un représentant de l'Etat). Ce jour, un nouvel arrêté préfectoral m'a été remis. On me retient maintenant jusqu'en juillet prochain ? Enfermé ici, je coûte environ 30 000€/mois à la collectivité ; une broutille en période d'austérité e'économies de bouts de chandelles... Et tandis que je reste enfermé là, de vrais déficients, parfois de brutaux ou perturbateurs, entrent et sortent, je les vois défiler !
Plusieurs psychiatres m'ont repproché de critiquer l'Administration, la justice et même la psychiatrie, de parler de trop de dysfonctionnements avérés et de vrais naufrages judiciaires, ce qui devient donc à nouveau un motif d'enfermement ; par le passé, le juge pour enfant me repprochait surtout de critiquer la protection de l'enfance... Ces psychiatres là, je les raillerais dans un prochain billet. Les avis du Docteur Caillat sont un peu différents, elle semble se vouloir bienfaisante, bienveillante ; dans ce que je lui ai raconté, elle a perçu de la « souffrance » qu'elle semble absolument vouloir « soigner », « soins » qu'elle m'impose en rapportant, puis avec le concours de l'autorité du préfet.
Que le Docteur Caillat « soigne » donc ce qu'il provoque lui-même aujourd'hui, ou qu'il « répare » maintenant ce que d'autres fonctionnaires, illuminés et imbéciles ont provoquée avant elle, il y a du boulot ! Une Administration défaillante, obstinée, acharnée, engendrant de la « souffrance » puis s'entêtant par la suite, pour tout « réparer » à grands renforts de privations de libertés, encore, et de cachets, de substances et d'arrêtés préfectoraux ! #soviets Les cachets et substances, on m'en a imposé, depuis ce 8 mars, mais je finissais par les refuser, les recracher, puis par être enfin à nouveau moi-même ; le Docteur Caillat constatait aussi que je me portais mieux avec des prescriptions plus légères
Depuis ce 8 mars 2013, et malgré mes droits de visite accordés par un JAF, du fait de ces « soins », ma fille de 10 ans et moi, nous ne pouvons plus nous revoir. Je n'ai plus mes loisirs. Chez moi, mes plantes vertes sont mortes. Ici, je côtoie de vrais déficients et des gens souvent assommés par leurs propres traitements, on s'y fait agresser, perturber ou déranger toutes les 30 minutes, un mal « bienfaisant, nécessaire » soutiendront l'Administration et ses fonctionnaires... ce n'est pas du tout le genre de faune que je fréquente habituellement.
Je ne suis ni suicidaire, ni dangereux, pas dépréssif et sans troubles du comportement, les fonctionnaires, les psychiatres ou ces #soviets en conviennent tous, mais je reste enfermé ; « dans mon intérêt », reprendront certainement le Docteur Caillat et la chef de service, le Docteur Anne Rauzy. Pffff... En attendant de pouvoir disposer à nouveau d'un PC, j'ai publié l'essentiel des jugements, arrêts et avis qui m'ont été communiqués sur mes comptes Facebook et Twitter ; ces « pros » travaillent comme les gorets de la Dass, en vous déniant toute liberté d'expression et d'opinion. « Anciennes », toutes mes procédures ? Celle auprès du JLD n'en est qu'à ses préliminaires, quand aux autres, selon les textes de juillet 1881, je peux en parler durant 10 bonnes année encore ! Ah, ces psys et fonctionnaires, toute une éducation à refaire....

Ce avec un casier judiciaire parfaitement propre !
Oui, c'est bien cela, après des années de luttes, beaucoup dans des tribunaux, d'études et d'aprentissages, je suis autodidacte, ingénieur, avec plus de 20 ans d'ancienneté, avec un enfant de 10 ans qui me réclame, avec des collègues et des amis qui m'attendent, avec un casier vierge, sans aucun trouble du comportement, ni de problèmes de santé ou de dangerosité, avec des loisirs, des projets, des activités, un logement, une vie, les psys, le JLD et le préfet du Val-de-Marne, ces #soviets, me maintiennent enfermé, car je souhaite encore parler !
Je vais aussi bien que n'importe quel éléphant de 45 ans parfaitement sain - clin d'oeil à Baby et Nepal, ces deux éléphants de Lyon ou Pinder, qui ont échappé à une euthanasie prefectorale, fin décembre dernier. Voudrait-on que je me taise, ou surtout, que je cesse de militer ? Mais j'ai la langue pendue et la révolte dans la peau !
