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Il était très bien, mon mail à l'Elysée
NDLR : On reconnait bien, là, les professionnels de la justice, toujours très prompts à défendre leur travail, leur institution, ainsi qu'à rejeter la responsabilité de tous troubles, dysfonctionnements et problèmes sur les parents, sinon sur des manques de moyens. Jamais ceux-là ne se remettront en question, à moins que leurs dépendances ou confraternité et leurs serments d'obéissance ou d'inféodation ne leurs permettent pas d'être plus sincères et objectifs. Si j'avais été à la place des journalistes de la République du centre, j'aurais interviewé des sociologues et des historiens plutôt que le parquet, le président du TGI et des avocats d'Orléans. Je note que les juges aux affaires familiales de ce même tribunal ont été plus prudents, ils se sont abstenus de répondre pour ce journal. Voir également J'ai pu me tromper, pour l'histoire de Valérie... ou encore l'histoire de Martial Corlouer.
Loiret > Orléans 14/05/13 - 17h07, la République du Centre
Au lendemain de l’action des pères en colère, avocats et magistrats orléanais s’expriment
Les juges aux affaires familiales doivent-ils être montrés du doigt ? Non, si l’on en croit les avocats qui portent un regard plutôt bienveillant sur leur action.
«La justice ne se rend pas encore en haut des grues ou des cathédrales ! » Cette boutade, lancée par un magistrat d’Orléans, résume assez bien l’état d’esprit partagé par les acteurs du monde judiciaire au lendemain de l’action spectaculaire, menée par plusieurs pères (*).
Président du tribunal de grande instance d’Orléans, Gilles Maguin, ancien juge aux affaires familiales (JAF), en est intimement convaincu : « accorder la garde d’un enfant n’est ni une récompense pour le parent qui obtient cette garde, ni une punition pour celui qui ne l’a pas. » Ce qui importe avant tout, complète le procureur de la République, Franck Rastoul, « c’est le respect de la loi dans l’intérêt de l’enfant ».
« Ne pas couper l’enfant en deux »
L’avocat Jérôme Castelli reconnaît, que dans ce contexte, la garde est plus souvent accordée à la mère qu’au père. Mais, explique-t-il, « quand deux parents sont tout autant attachés à leur enfant et que la résidence alternée n’est matériellement pas possible, comment faire ? On ne peut pas couper l’enfant en deux. Quand les deux parents offrent des garanties éducatives équivalentes, on est bien obligé de trancher et l’on est encore dans une société où les mamans ont un rôle prépondérant sur l’éducation des enfants ».
« Le dialogue évite que les enfants soient pris en otage »
Un avis que partage sa consœur, Sabine Petit : « Le problème se pose surtout avec les enfants en très bas âge et lorsque les parents sont géographiquement très éloignés. « Lorsque la maman réside dans le Loiret et le papa en Dordogne, il est matériellement impossible de mettre en place un système permettant à un parent de prendre son enfant le week-end », observe l’avocate orléanaise pour qui « on ne peut pas ériger la résidence alternée en principe. Il faut d’abord que les parents communiquent. Le dialogue évite que les enfants soient pris en otage. »
De fait, si les avocats sont les premiers à dénoncer un manque d’effectifs, préjudiciable au bon fonctionnement de la justice, ils portent un regard plutôt bienveillant sur les décisions des juges. « Il y a, à Orléans, trois juges aux affaires familiales, alors qu’il en faudrait deux de plus », se lamente Jérôme Castelli. Résultat, entre le dépôt d’une requête en divorce et la première audience de non-conciliation, où le sort des enfants sera réglé, il peut se dérouler entre quatre et six mois.
« On ne peut pas tout attendre du JAF »
Pour le reste, les avocats constatent que les JAF (**) tiennent plutôt compte des situations individuelles. Tous sont dans la médiation et tentent de rétablir le dialogue », observe encore Me Petit. « On ne peut pas tout attendre du JAF, reconnaît pour sa part Me Castelli, pour qui la solution vient essentiellement des parents : « Quand on est face à des gens intelligents, qui peuvent discuter autour d’une table, dans l’intérêt de l’enfant, on n’arrive pas au type de situation qu’on a connue ce week-end ».
(*) Jeudi après-midi, huit pères et une mère ont investi une tour de la cathédrale d’Orléans pour réclamer la garde de leur enfant. Le dernier d’entre eux est redescendu samedi matin. Il promet une nouvelle action encore plus forte à Bordeaux dans les prochaines semaines, dans un lieu « qui accueille des magistrats... »
(**) Les juges aux affaires familiales orléanais, que nous avons sollicités, n’ont pas souhaité s’exprimer.