« Les assignations à résidence depuis l'état d'urgence | Le nouveau bilan de l'état d'urgence #Paris » |
« Aucun amalgame ne saurait être fait », a dit Bernard Cazeneuve
29 novembre 2015
Déclaration de M. Bernard CAZENEUVE, Ministre de l’Intérieur
Hôtel de Beauvau – 29 novembre 2015, de source www.interieur.gouv.fr
Seul le prononcé fait foi
Mesdames, Messieurs,
La conférence climat entame ses travaux demain matin, lundi 30 novembre. Entre aujourd'hui et demain, outre les 40.000 délégués, observateurs et journalistes accrédités, 147 chefs d’État et de gouvernement auront rejoint Paris pour se rendre à la conférence et participer à son ouverture. La protection de cet événement de portée mondiale que la France accueille avec beaucoup de fierté appelle un dispositif de sécurité adapté. Dans le contexte de menace terroriste que vous connaissez, la mobilisation des forces de sécurité intérieure comme des forces armées est inédite. Cette mobilisation vise aujourd'hui tout à la fois à assurer la protection des Français, la sécurité de la conférence climat et le contrôle aux frontières qui, vous le savez, a permis depuis son entrée en vigueur le 30 novembre, d'empêcher plus d'un millier de personnes - 1.039 exactement - représentant des risques pour la sécurité et l'ordre public d'entrer sur le territoire national.
A Paris aujourd'hui et demain, les quelque 150 délégations étrangères présentes accroissent par ailleurs la mobilisation des effectifs de police et de gendarmerie pour la gestion des plans de circulation mis en œuvre en Ile-de-France. C'est donc dans ce contexte et en responsabilité – j’insiste sur ce mot « en responsabilité » - que les manifestations, cortèges et marches ont été interdites jusqu'au lundi 30 novembre à minuit sur notre territoire. Ces interdictions circonstancielles ont été prononcées dans le strict respect du droit en vigueur ; les juridictions administratives dont c'est le rôle aussi de veiller au respect des libertés publiques, saisies en référé pour contester ces arrêtés, ont validé l'état de nécessité sur lequel se fondaient les pouvoirs publics comme leur proportionnalité.
Les préfets et à Paris plus particulièrement, le préfet de police, ont fait respecter sur le fondement de mes instructions, avec tout le discernement qui s'imposait, les interdictions prises. Ainsi les rassemblements statiques et les chaînes humaines ont été autorisés dès lors que ces démonstrations se déroulaient dans le calme, au terme de contacts pris avec les organisateurs. Les cortèges et marches nécessitent en effet des dispositifs de sécurité très importants pour protéger les participants eux-mêmes et prévenir les troubles à l'ordre public engendrés par de petits groupes d'individus violents qui instrumentalisent ces manifestations pour commettre des exactions. Or dans le contexte exceptionnel que je viens de décrire lié à la menace terroriste, les services de police et les unités de gendarmerie ne pouvaient être détournés de leur mission prioritaire à Paris comme dans les régions françaises. Ces missions, je le rappelle, c'est la lutte contre la menace terroriste et dans le cadre d'un niveau de menace élevée, la sécurité de la COP 21.
C'est également dans ce contexte que s'inscrivent les décisions d'assignation à résidence que le ministère de l'Intérieur a prises à l'encontre de 26 personnes identifiées. Contrairement à ce qui a pu être dit, ces 26 assignations ne concernent en aucun cas des militants écologistes pacifiques que pour ma part je ne confonds pas avec des personnes qui avaient déjà participé ou contribué à de nombreuses reprises à des actions d'une extrême violence. Je tiens ici à saluer l'esprit de responsabilité qui a prévalu tout au long du week-end lors des 58 rassemblements citoyens qui se sont tenus en France hier et aujourd'hui et ont mobilisé des milliers de participants.
A Paris ce matin, une chaîne humaine de plusieurs milliers de personnes, a permis une mobilisation pacifique et réussie. L'action symbolique et citoyenne qui s'est tenue place de le République avec le dépôt de plusieurs milliers de chaussures s'est elle aussi déroulée dans de bonnes conditions.
Mais cet après-midi, alors qu'un rassemblement se tenait place de la République, une minorité violente a cherché à organiser un cortège interdit. Cette minorité, je le répète, était violente. Plusieurs dizaines d'individus cagoulés ou masqués ont pris à partie les forces de l'ordre qui, pour éviter les contacts et éloigner les agresseurs, ont fait usage de dispositifs lacrymogènes. Parmi les projectiles lancés sur les forces de l'ordre ainsi que le préfet de police l’a indiqué, ces activistes violents ont utilisé les bougies que les citoyens déposent symboliquement en mémoire des victimes des attentats de Paris au pied de la statue de la République. Ces actes doivent être qualifiés avec la plus grande fermeté par respect pour les victimes de ces attentats.
Je le redis ici fermement : aucun amalgame ne saurait être fait entre des manifestants de bonne foi animés par un désir sincère d'exprimer leurs attentes à l'égard des négociations qui s'ouvrent dans le cadre de la COP 21 et ces groupes qui n'ont toujours eu qu'un seul dessein : profiter de rassemblements responsables et légitimes pour en confisquer le sens, pour provoquer les forces de l'ordre et commettre des violences inacceptables parce que le seul moteur de ces groupes, c'est la violence.
Face à ces comportements, notre réaction est sans faiblesse ; à l'heure où je vous parle, 208 interpellations ont d'ores et déjà eu lieu et 174 mesures de garde à vue ont été prononcées. Je dis aussi cela pour ceux qui, exploitant tout événement à des fins politiciennes, s'interrogent de façon litanique sur la capacité de l'Etat à affirmer son autorité. Les choses sont dites et faites clairement.
Ces événements avaient été anticipés et d'ailleurs ce qui s'est passé valide totalement les mesures préventives que j'avais prises, tant pour ce qui concerne l'interdiction des défilés qu'en matière de contrôles aux frontières ou d'assignations à résidence ciblées sur les 26 individus connus pour avoir participé à de nombreuses reprises à des manifestations violentes.
Je serai dans les jours qui viennent, dans le contexte qui prévaut et que j'ai caractérisé, d'une extrême fermeté à l'égard de quiconque, dans le contexte de l'état d'urgence, voudrait user de la violence pour occasionner des troubles graves à l'ordre public. La fermeté sera totale.
Je tiens en conclusion à remercier chacune et chacun des participants pacifiques aux rassemblements qui se sont déroulés en France depuis hier ; je tiens aussi à remercier du fond du cœur les forces de l'ordre engagées dans la lutte antiterroriste et pour la réussite de la COP 21 dans les meilleures conditions de sécurité.
Dans le contexte que nous connaissons, j’appelle chacun à la responsabilité.
11 commentaires
#loirenseignement @reesmarc @gchampeau Un monde très différent, sans sanctions ni contrôles https://t.co/61ALSaDhhD pic.twitter.com/06TI35Mwf6
— Bruno Kant (@bkant) 1 Décembre 2015
#etatdurgence "par la force, et jusqu’ici, sur quinze jours, plutôt au doigt mouillé" https://t.co/OYSWfzTYw3
— Bruno Kant (@bkant) 1 Décembre 2015
#etatdurgence "les forces de l'ordre ont en effet eu une fâcheuse tendance à casser d'abord et à sonner ensuite." https://t.co/ARn4Oogtey
— Bruno Kant (@bkant) 1 Décembre 2015
C’est pas moi c’est lui… Le jeu dangereux de la presse française
Francis Van de Woestyne
Publié le lundi 23 novembre 2015 à 19h57
Mis à jour le mardi 24 novembre 2015 à 10h39
Un commentaire de Francis Van de Woestyne, rédacteur en chef.
La presse française, plus précisément parisienne, se déchaîne ces derniers jours, sur la Belgique. À lire les reportages et éditoriaux, à entendre les émissions matinales, notre pays serait devenu “le berceau du terrorisme européen”, “une fabrique djihadiste”, une “Nation sans État”, “un Belgikistan”…
“Le Monde”, une référence, d’ordinaire nuancée dans ses analyses, fige la Belgique dans un portrait au vitriol. “ Au cœur de l’Europe, la sympathique Belgique est devenue une plaque tournante du djihadisme. Le pays”, écrit l’éditorialiste “doit se ressaisir”. Pour mieux enfoncer ces voisins insouciants, l’auteur rappelle : “ Il aura fallu qu’il connaisse la terrible affaire Dutroux, dans les années 90, pour qu’il réforme enfin sa police et sa justice”.
Nous n’avons évidemment pas attendu qu’une partie de la rédaction du “Monde” débarque à Bruxelles pour dénoncer les failles des services belges dans la lutte contre le terrorisme ( voir ici), le laxisme coupable dont avait fait preuve l’ancien bourgmestre de Molenbeek, Philippe Moureaux, le manque de coordination entre les pays européens dans la traque aux djihadistes.
On ne peut évidemment nier que les attentats de Paris aient été...
La suite: http://www.lalibre.be/debats/edito/c-est-pas-moi-c-est-lui-le-jeu-dangereux-de-la-presse-francaise-565353fb3570ca6ff9201879#.VlTquGGE-Xw.twitter
Quant on s'est vu offrir un petit déjeuner on commence à réfléchir plus :-) https://t.co/T2JvYaNkiL #République pic.twitter.com/lFazqwOKEj
— Bruno Kant (@bkant) 1 Décembre 2015
#TP "«Nous dénonçons des...», a protesté maître Marie Dosé #avocats dans un communiqué"
Elle ne sait que protester? https://t.co/qckhP6y5u9
— Bruno Kant (@bkant) 1 Décembre 2015
Pour chaque cas, le juge fait sien les arguments du ministère de l’Intérieur et récuse ceux de la défense, qui pointait «l’atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales» (droit de mener une vie privée et familiale normale, liberté d’aller et venir, liberté d’expression, de réunion et de manifestation…). L’urgence n’est pas caractérisée, estime le tribunal qui rejette leur recours.
... Leur avocate a annoncé son intention de saisir le Conseil d’Etat et juge durement les rejets du tribunal administratif : «En se contentant de reprendre à son compte les arguments du ministre de l’Intérieur et en empêchant toute discussion contradictoire sur les éléments ayant conduit à l’assignation à résidence des militants écologistes rennais, le tribunal administratif démissionne et fait corps avec la position du ministre de l’Intérieur sous l’état d’urgence.»
A la barre
COP21: la justice refuse de lever les assignations à résidence de militants écologistes
Par Pierre Alonso — 30 novembre 2015 à 19:57
Extraits de source http://www.liberation.fr/france/2015/11/30/cop21-la-justice-refuse-de-lever-les-assignations-a-residence-de-militants-ecologistes_1417295
Rejet ou rejet confirmé? On va savoir assez vite. #COP21 #etatdurgence https://t.co/cG1b0MlYSD pic.twitter.com/XnsLmAyOcF
— Bruno Kant (@bkant) 1 Décembre 2015
18/11/2015 | Avis consultatif
#Etatdurgence
Le gvt a décidé de rendre public l'avis rendu par le Conseil d'État https://t.co/IMvkBwonZd
— Bruno Kant (@bkant) 1 Décembre 2015
Ils laissent partir quelques uns
Je fais partie du lot \o/
— hajoura74 (@hajoura74) 29 Novembre 2015
"Madame la prochaine fois, pensez à vous mettre à l'abri avant que nous lancions le filet"
Ah ben oui.. #astuce
— hajoura74 (@hajoura74) 29 Novembre 2015
#COP21 Sur plus de 300 gardes à vue après manif à République, seulement une dizaine pour violences. Les autres pour part. à manif interdite
— Laurent Borredon (@LaurentBorredon) 30 Novembre 2015
Le grand n'importe quoi: trois Européens placés en rétention après la manif interdite de dimanche https://t.co/HW4vKvu3Fz
— Quentin Girard (@quentingirard) 1 Décembre 2015
Ha ha! Une histoire de cycliste, encore! Un cycliste, arrivé de Suisse! #COP21 #etatdurgence https://t.co/80JCyuBHzJ
— Bruno Kant (@bkant) 1 Décembre 2015
Coucou @edwyplenel et ses 57 co-appelants!
#COP21 #etatdurgence
Ali assigné à résidence: https://t.co/9JHHdL67Kn pic.twitter.com/b6SyYvJ8nP
— Bruno Kant (@bkant) 1 Décembre 2015
Etat d'urgence, un mois après https://t.co/4qbE6DVRfc pic.twitter.com/E7zrELuY2g
— Libération France (@Libe_France) 14 Décembre 2015