« Méfiance, les opeps sont parmi nous | L'impensable » |
Ces jeunes dont les services sociaux ne savent plus quoi faire
Il s'avérerait donc, qu'effectivement, et contrairement à l'avis de certains juges et de l'OSE France, les foyers, c'est moins merveilleux qu'on ne pourrait le penser (un placement met nécessairement les enfants hors de danger selon le Dalloz). Mon commentaire, sur le Monde :
05.08.08 | 20h29 @Martel, lorsque l'ASE s'empare d'une situation, les parents ne peuvent plus faire grand chose. Dans le pire des cas, de tels services sont juste bons à déboussoler les enfants, à semer la zizanie là où une famille s'en sortait à peu près bien, et à rapporter n'importe quoi au juge. Puis suit généralement un placement des enfants en institution, des lieux réputés pathogènes. Heureusement qu'il y a les parents à stigmatiser, ça sauve la face à certains professionnels et visionnaires.
Ces jeunes dont les services sociaux ne savent plus quoi faire
LE MONDE | 05.08.08 | Extraits
Dans le jargon des travailleurs sociaux, on les appelle des "incasables". Des jeunes, en grande difficulté, face auxquels les institutions sociales, scolaires, médicales et judiciaires apparaissent dépassées. Des mineurs passant d'un dispositif à un autre, d'une structure d'accueil à un foyer, d'un service pédiatrique à un institut thérapeutique, sans jamais trouver de réponse efficace à leur souffrance. Des cas extrêmes, quantitativement limités, figurant parmi les quelque 250 000 mineurs bénéficiant de mesures de protection de l'enfance en France, mais qui perturbent la vie des établissements scolaires, des foyers, des hôpitaux.
Une étude inédite réalisée sous la direction du sociologue Jean-Yves Barreyre, remise fin juillet à l'Observatoire national de l'enfance en danger (ONED), dresse le portrait et les parcours de cette population en grande souffrance, souvent perçue comme "ingérable" par les professionnels, et qui se retrouve fréquemment devant les juges des enfants, comme victimes et/ou comme auteurs de violences. Leur point commun est d'avoir subi des "événements traumatiques graves" (violences familiales, décès d'un proche, rejet par les parents, alcoolisme parental, troubles psychiatriques, etc.) qui constituent l'autre facette, rarement médiatisée, des "faits divers".
... Sur 4 600 enfants et adolescents suivis par l'aide sociale à l'enfance (ASE) dans ces deux départements, les éducateurs ont ainsi recensé 80 jeunes présentant ce profil, dont ils ont reconstitué, de façon très détaillée, l'itinéraire. Soit, extrapolé à la population nationale, quelques milliers de mineurs en France.
"C'est peu comparé aux enfants et jeunes accueillis à l'ASE et, de manière générale, à la population des moins de 20 ans. C'est beaucoup, notamment quand on examine les parcours et les situations de vie", souligne M. Barreyre, directeur du CEDIAS (Centre d'étude, de documentation, d'information et d'action sociale), en insistant sur l'impact considérable que peut avoir chacun de ces jeunes dans les quartiers, les collèges, les familles ou les foyers qu'il traverse.
Car l'étude montre que ces "incasables" posent des difficultés souvent insurmontables aux institutions.
... L'étude conclut à "une souffrance mal traitée", insuffisamment prise en compte par les professionnels. Pour les chercheurs, ce qui caractérise ces jeunes est le fait qu'ils conservent leurs "plaies à vif" pendant des années. Dès lors, faute d'avoir répondu aux traumatismes initiaux, les institutions voient ces enfants et adolescents rejeter les uns après les autres les dispositifs vers lesquels ils sont orientés.