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Crise : bientôt trois millons de chômeurs !
Le Parisien | Publié le 19.01.2012, 18h37 | Mise à jour : 21h44
La France franchira en 2012 le cap des 3 millions demandeurs d'emplois sans aucune activité en 2012 et de 4,4 millions en incluant ceux qui ont une activité réduite, annonce ce jeudi, l'Unédic. Du coup, l'assurance chômage a sérieusement revu ses prévisions financières à la baisse.
L'Unédic anticipe au total une hausse de 179 800 demandeurs d'emploi pour 2011 et 230 100 pour 2012, en additionnant les demandeurs d'emplois sans activité à ceux qui travaillent partiellement, des chiffres bien plus pessimistes que ceux qu'elle avançait jusqu'ici.
Du coup sur l'année 2012, son déficit devrait se creuser de 4,3 milliards d'euros supplémentaires. Une différence de taille par rapport à 2011 où, selon ses estimations, elle n'aurait perdu «que» 2,4 milliards d'euros. A la fin de cette année, sa dette s'élèvera à 15,3 milliards d'après ses calculs.
«Ce n'est pas la première fois que l'Unédic va connaître un tel niveau d'endettement», a relativisé Gaby Bonnand, président de l'Unédic (CFDT). Pour lui, «ce qui est alarmant c'est la situation de l'emploi et la prévision de croissance de 0%», pas la situation financière de l'organisme qu'il préside.
Une structure qui dépend de la conjoncture
«Le modèle économique de l'Unédic est extrêmement dépendant de la conjoncture», a rappelé son directeur général, Vincent Destival. En effet, l'Unédic n'est pas financée directement par l'Etat mais par les salariés et les employeurs, qui cotisent pour l'assurance chômage. Si la masse salariale diminue, les recettes de l'Unédic baissent donc également.
Ces prévisions interviennent alors que l'Unédic a perdu son triple A mardi, dans la foulée de la dégradation de la note de la France par Standard&Poor's. «Cette situation ne nous met pas en difficulté supplémentaire dans l'immédiat» et «nous sommes quotidiennement en lien avec les banquiers qui nous indiquent les meilleurs moments pour aller sur les marchés emprunter», a affirmé Gaby Bonnand. L'Unédic n'a cependant pas encore émis d'obligations depuis sa dégradation mardi. Elle prévoit d'emprunter environ 7 milliards d'euros à long terme en 2012.
Le Parisien avec l'AFP