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Les élus de Nanterre revivent leur drame à travers celui de Toulouse
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Dix ans après la tuerie, les élus de Nanterre revivent leur drame à travers celui de Toulouse
Le Parisien |Valérie Mahaut | Publié le 21.03.2012, 04h12
Hier soir, dix ans après la tuerie de Nanterre et au lendemain de celle de Toulouse, les élus du conseil municipal ont partagé la douleur des familles des victimes lors d’une minute de silence.
Dix ans d’écart, 700 km de distance, mais le même effroi, la même stupeur, la même peur face à l’horreur. Hier soir, dix ans après la tuerie de Nanterre et deux jours après celle de Toulouse (Haute-Garonne), les élus du conseil municipal de Nanterre ont partagé la douleur des familles des victimes dans une minute de silence, à l’ouverture de la séance du conseil.
Immédiatement après l’appel des présents, le maire de la ville, Patrick Jarry, a proposé cette minute de silence. « Après les événements de Toulouse hier matin, qui font suite à la mort des militaires, je propose une minute de silence », a exhorté un Patrick Jarry solennel.
« Evidemment, elle a une valeur particulière dans cette ville et dans cette salle où, il y a dix ans, nous avons connu les événements que vous savez, a-t-il justifié. Avec vous, par cette minute de silence, je veux envoyer à Toulouse un message de soutien et de solidarité, comme nous en avions reçu de toute la France. »
Evidemment, la tuerie de Toulouse résonne douloureusement à Nanterre, dans cette salle du conseil devenu le théâtre d’un carnage alors que s’achevait la séance du 26 mars 2002. Vers 1 heure du matin, un inconnu, Richard Durn, s’est levé des bancs du public pour tirer à vue, au Glock calibre 9, faisant huit morts et une quinzaine de blessés. Conseiller municipal à l’époque, Patrick Jarry était présent. Il avait réagi pour essayer d’anéantir ce tueur surgi de nulle part et avait été sérieusement touché.
Depuis mars 2002, la ville reste marquée par cette nuit terrible. La séance du conseil municipal de mars est toujours douloureuse. Pour tenter de briser les images sanglantes, la ville a entièrement réaménagé la salle, avec des matériaux chauds comme le bois.
La disposition est modifiée également pour qu’aucun élu ne tourne le dos au public. C’était le cas en 2002. Aujourd’hui, tout le monde peut voir tout le monde.
Et à l’entrée, il faut montrer patte blanche, ouvrir son sac et passer sous le portique de sécurité sans le faire sonner, comme à l’aéroport. « On a pris l’habitude et c’est bien normal », commente une trentenaire. Henry, qui vient pour la première fois au conseil, « accepte très bien » d’avoir à vider ses poches.
Un véritable hommage sera rendu aux victimes tuées sous les balles de Richard Durn la semaine prochaine. Mardi, Patrick Jarry et les élus inaugureront les allées des Terrasses, baptisées du nom des huit élus morts cette nuit-là.
Le Parisien