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La psychiatrie sur le banc des accusés
Faits divers > Justice
HAUTES-ALPES / MARSEILLE
Son patient a tué, la psychiatre comparaît
Le Dauphiné, le 13/11/2012 à 06:01
Le procès qui se tient aujourd’hui à Marseille risque fort de marquer les annales judiciaires. Médecin psychiatre à l’hôpital Édouard-Toulouse, dans la cité phocéenne, Danièle Canarelli comparaît pour “homicide involontaire”. Ce qu’on lui reproche ? Avoir laissé sortir un “fou” de son service, le 19 février 2004, au détriment des règles élémentaires de prudence. Trois semaines plus tard, à Gap, celui-ci assassinait un paisible octogénaire. Joël Gaillard a tué à coups de hache Germain Trabuc, le compagnon de sa grand-mère. Reconnu “pénalement irresponsable”, il ne sera pas jugé. Où trouver les responsables, alors ? Le fils de la victime fait condamner l’hôpital puis se retourne vers la praticienne qui “suit” le malade depuis 2000 (lire ci-contre). Soit quatre ans de thérapie en milieu fermé, avec des “sorties” toujours interrompues par des actes violents.
En avril 2001, déjà, le docteur Canarelli estime que Gaillard ne présente “aucune dangerosité psychiatrique”. En mai, l’inoffensif personnage attaque sauvagement l’employé d’un centre équestre de Barcillonnette (Hautes-Alpes)… On échappe de peu au pire, l’agresseur étant persuadé que ses nièces ont subi des pratiques pédophiles en ces lieux. Du pur délire.
Au fil des années, Danièle Canarelli aurait donc persisté dans l’erreur... jusqu’au “déni”. Joël Gaillard, à ses yeux, ne souffre d’aucune pathologie alarmante. Tous les autres médecins l’ayant examiné à partir de 2000 le décrivent pourtant comme un dangereux schizophrène. En usant des mêmes mots : “psychose avec syndrome délirant de type paranoïde et vécu persécutoire…”
Missionné comme expert par le juge, le docteur Jean-Claude Archambault accable sa consœur. Il note aussi : “Face aux multiples incidents survenus dans le cadre des sorties d’essai mises en place, la prudence aurait commandé d’y mettre un terme.” Et d’insister sur “le principe de collégialité” qui vaut toujours mieux qu’une décision solitaire…
“Son refus obstiné de diagnostiquer une maladie mentale…”
C’est assez pour que l’accusation détermine “une erreur grossière” de la prévenue. Et même davantage : “Son refus obstiné de diagnostiquer une quelconque maladie mentale chez Gaillard, en dépit des conclusions claires et concordantes de ses confrères, l’a conduite à ne pas le soumettre à un traitement approprié.”
L’affaire atteint son point d’orgue le 19 février 2004. Blessé à l’arme blanche dans des circonstances obscures, Gaillard se retrouve – une nouvelle fois – à l’hôpital Édouard-Toulouse. Inquiète de son comportement, la famille a donné l’alerte. Néanmoins, le jour même, le patient quittera l’établissement sans qu’aucune contrainte ne lui soit opposée. Là encore, on “charge” la praticienne qui n’aurait rien entrepris pour empêcher cette fugue. Et pas davantage déployé, ensuite, la “diligence nécessaire” auprès des autorités compétentes. Même si elle fit appeler les gendarmes haut-alpins pour leur signaler “un risque de passage à l’acte”…
Voici pourquoi Danièle Canarelli répond d’un “homicide involontaire”. L’instruction lui impute des “fautes multiples” qu’elle réfute en bloc. Pas moins de cinq syndicats professionnels la soutiennent. Ils s’indignent qu’on exige des psychiatres hospitaliers “une obligation de résultat et non plus de moyens, dans un domaine où la prédictivité et le risque zéro n’existent pas.” Ni la responsabilité pénale ? Aux magistrats marseillais de poser un diagnostic, maintenant.
EN SAVOIR PLUS :
En 2009, l’hôpital marseillais a été condamné par la cour administrative d’appel. Il a dû verser 15 000 euros à la famille de la victime.
Pour la justice, un patient en sortie d’essai reste sous la surveillance et la responsabilité du centre hospitalier. A fortiori lorsqu’il existe, comme pour Gaillard, “de lourds antécédents de violence”.
8 commentaires
« C’est le procès de la psychiatrie ! » tonnent les praticiens. Ils devraient être nombreux demain mardi 13 novembre, à Marseille, pour soutenir leur consœur, la psychiatre Danièle Canarelli. C’est la première fois qu’une praticienne est poursuivie pour « homicide involontaire » pour les actes commis par l’un de ses patients.
Concrètement, il lui est reproché de ne pas avoir correctement diagnostiqué l’état d’un malade, de ne pas avoir décelé sa dangerosité et de lui avoir proposé une sortie à l’essai.
Lors de celle-ci, l’intéressé a tué le compagnon de sa grand-mère. La justice a considéré l’auteur des faits comme pénalement irresponsable du fait de son état mental. En revanche, elle poursuit aujourd’hui la psychiatre chargée d’assurer son suivi.
« Un domaine où la prédictibilité n’existe pas »
Une décision qui scandalise la communauté médicale. Dans un récent communiqué commun, les syndicats de psychiatres du public ont unanimement dénoncé « la tendance à vouloir mettre en cause la responsabilité des psychiatres (…) dans un domaine où la prédictibilité et le risque zéro n’existent pas ».
Extrait de source http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Le-proces-d-une-psychiatre-met-en-emoi-toute-la-profession-_EP_-2012-11-12-874940
Dans un rapport publié lundi, l'Académie de médecine avait souligné la difficulté d'évaluer la "dangerosité criminologique", s'inquiétant de "l'utopie du risque zéro".
De source http://www.20minutes.fr/article/1041678/marseille-proces-inedit-psychiatre-meurtre-patient
ACTUALITÉ > Société
À Marseille, la psychiatre d'un meurtrier nie toute négligence
Mots clés : Psychiatrie, Justice, Criminologie, Marseille, Danièle Canarelli
Par Stéphane Durand-Souffland
Publié le 13/11/2012 à 19:42
Le Dr Danièle Canarelli est poursuivie pour homicide involontaire après un assassinat commis par l'un de ses patients. L'audience s'est tenue mardi au tribunal correctionnel de Marseille.
«Nous ne sommes pas ici pour juger la psychiatrie ou les psychiatres», annonce le président du tribunal correctionnel de Marseille, devant une salle essentiellement peuplée de collègues ou d'amis du Dr Danièle Canarelli, poursuivie - une première en France - pour homicide involontaire. Aux marches du palais, ses supporteurs sont massés, clamant sur des pancartes: «Ce procès est mon procès!»
Si le Dr Canarelli se trouve là, c'est parce qu'un des patients qu'elle suivait à l'hôpital Édouard-Toulouse a assassiné, le 9 mars 2004, Germain Trabuc, compagnon de sa grand-mère. Joël Gaillard avait été décrit depuis 2000, par au moins huit spécialistes, comme un schizophrène à tendance paranoïde, particulièrement dangereux. Or, le Dr Canarelli n'a jamais confirmé ce diagnostic. Mardi encore, ce petit bout de femme aux cheveux courts refuse de prononcer le mot «schizophrénie».
Le président: «En 2003, vous écriviez au sujet du patient que vous ne releviez aucun signe clinique d'une pathologie psychiatrique avérée.»
La prévenue: «Oui, aucun signe clinique…
- Existe-t-il des pathologies sans signes cliniques?
- Il y avait bien l'indifférence du patient…
- N'est-ce pas un signe, justement? En 2003, M. Gaillard en était à sa quatrième hospitalisation d'office. Que soigniez-vous?
- C'était toute la difficulté, avec cette pauvreté symptomatologique.»
L'attitude du Dr Canarelli reste énigmatique. Elle se retranche derrière l'absence de symptômes francs de Joël Gaillard dès lors qu'il franchit les portes de son service - en gros, il n'est apparemment pas assez fou pour rester interné, donc le praticien lui prescrit un antipsychotique à faible dosage et demande rapidement la levée des mesures d'office. Mais elle ferme les yeux sur les symptômes qui se multiplient au dehors: des agressions de plus en plus violentes qui valent même à l'intéressé une mise en examen pour tentative d'assassinat. Les collègues du Dr Canarelli délivrent à tour de bras des certificats d'irresponsabilité pénale, la justice rend des non-lieux sur la base de l'article 122-1 du Code pénal, qui n'est pas utilisé tous les quatre matins. Malgré ce cycle inquiétant, quand M. Gaillard revient à Édouard-Toulouse, il est vite considéré comme apte à bénéficier d'autorisations de sortie.
Fin février 2004, il est une fois de plus conduit devant le Dr Canarelli. Il vient d'être opéré pour une blessure à l'arme blanche. On l'accueille de manière routinière, comme le patient lambda qu'il n'est pas et, quand on lui annonce sa réhospitalisation, on ne peut l'empêcher de se sauver. Il ira tuer M. Trabuc à Gap, début mars. Le président: «Vous aviez déclaré au juge d'instruction:“Il était mal, il aurait pu nous faire mal.”» La prévenue esquive: «Parce qu'il s'opposait à l'hospitalisation.» Quelques minutes plus tard: «On ne peut pas être tout le temps dans la coercition, ça ne marche pas.» Ne pas nommer les maladies ne marche pas non plus très bien, a estimé le juge qui a renvoyé le psychiatre en correctionnelle. La défense comptait plaider la relaxe avant la mise en délibéré du jugement.
De source http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/11/13/01016-20121113ARTFIG00614--marseille-la-psychiatre-d-un-meurtrier-nie-toute-negligence.php
Un an avec sursis requis contre la psychiatre d'un patient meurtrier
Publié le 13.11.2012, 22h20 | Mise à jour : 22h58
C'est une première en France. Le parquet du tribunal correctionnel de Marseille a requis un an de prison avec sursis contre la psychiatre Danièle Canarelli mardi. Le délit ? Avoir fait preuve de négligence à l'égard d'un patient meurtrier en 2004. Le jugement devrait être mis en délibéré.
Coups de hachette
Pour le procureur Emmanuel Merlin, la responsabilité du médecin, qui avait accordé fin 2003 une sortie d'essai de longue durée à son patient schizophrène, ne fait aucun doute. A la barre, il a parlé de son «aveuglement», rappelant que son diagnostic n'a cessé d'aller à l'encontre des avis «uniformes» rendus par ses confrères. En libérant celui qui fuguera vingt jours plus tard et tuera à coups de hachette le compagnon de sa grand-mère, Danielle Canarelli a commis «une faute professionnelle devenue pénale, vu les conséquences qu'elle va avoir», a-t-il argué.
Débat sur la responsabilité du médecin
Dans son ordonnance, la juge d'instruction Annaïck Le Goff avait pointé «des fautes multiples et caractérisées» de la psychiatre ayant «contribué au passage à l'acte violent de Joël Gaillard». Le schizophrène avait déjà commis plusieurs agressions, dont une tentative d'assassinat, et sa famille elle-même avait fait part de son inquiétude. «C'est un individu dangereux, il aurait dû être suivi plus sérieusement au vu de son passé », a regretté le fils de la victime, Michel Trabuc. Par ailleurs, son avocat, Me Gérard Chemla, indique qu' «il n'y a pas qu'une fautive» : «La plainte visait aussi l'ensemble des autorités qui, selon nous, avaient montré des défaillances.»
Comité de défense
Interrogée par la cour, la psychiatre de 57 ans explique n'avoir «jamais douté du fait qu'il avait une pathologie psychologique» mais «la pauvreté symptomatologique m'a troublée et m'a posé un problème de diagnostic», a-t-elle reconnu. A l'annonce du procès, un comité de défense a été mis en place au sein de l'hôpital où Mme Canarelli travaille depuis 1980. L'Académie de médecine a aussi exprimé ses craintes, soulignant la difficulté d'évaluer la «dangerosité criminologique» et s'inquiétant de «l'utopie du risque zéro». Mais pour le procureur, «ici ce n'est pas la psychiatrie qu'on met en cause, c'est Mme Canarelli », a-t-il insisté.
De source http://www.leparisien.fr/faits-divers/marseille-un-an-avec-sursis-requis-contre-la-psychiatre-d-un-patient-meurtrier-13-11-2012-2317985.php
Un psychiatre blessé par un patient
AFP Mis à jour le 14/11/2012 à 13:59 | publié le 14/11/2012 à 13:53
Un psychiatre a été hospitalisé aujourd'hui à Montbéliard (Doubs) après avoir été blessé à l'arme blanche aux mains, aux bras et au visage par un de ses patients, mais ses jours ne sont pas en danger.
L'agresseur présumé, un homme de 52 ans connu pour ses antécédents psychiatriques, s'est enfui. Il est activement recherché. La police s'est rendue à son domicile mais ne l'y a pas trouvé.
De source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/11/14/97001-20121114FILWWW00596-un-psychiatre-blesse-par-un-patient.php
Un autiste de 19 ans disparu retrouvé
AFP Publié le 14/11/2012 à 15:47
Un jeune autiste de 19 ans, qui n'était pas rentré lundi soir à son domicile familial en Savoie, a été retrouvé ce matin par un automobiliste à la suite d'un appel à témoins, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
Jonathan B., habitant à Pont-de-Beauvoisin (Savoie), a été retrouvé peu avant midi aujourd'hui par un automobiliste qui l'a reconnu grâce à sa photo parue dans la presse locale, selon la même source. Le jeune homme, sain et sauf, se trouvait au bord d'une route à Saint-Paul, en Savoie, à une trentaine de kilomètres du domicile familial. Il avait pour but d'aller rendre visite à sa grand-mère qui habite à 400 km de là, a indiqué sa mère au quotidien régional Le Dauphiné Libéré.
De source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/11/14/97001-20121114FILWWW00643-un-autiste-de-19-ans-disparu-retrouve.php
Hospitalisée mais «a priori en bonne forme», elle a été «formellement identifiée». Selon le site RTL la mère de Chloé Rodriguez qui a disparu dans le Gard confirme qu'il s'agit de sa fille: «Ce que je sais c'est que c'est ma fille et qu'elle est en vie et qu'elle va bien… voilà c'est tout ce que je peux vous dire… Excusez-moi il faut que je prévienne ma famille, il faut que je savoure ce moment… merci…»
Actualité > Faits divers
La mère de Chloé : «Ma fille est en vie et elle va bien»
J.-M.D. | Publié le 16.11.2012, 13h24 | Mise à jour : 14h23
Extrait de source http://www.leparisien.fr/faits-divers/disparition-une-jeune-fille-disant-s-appeler-chloe-retrouvee-en-allemagne-16-11-2012-2326687.php