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Frontenaud : « on a retrouvé un rapport de 2015 qui accable ! »
Donc, ce 19 novembre 2019, Jean-Claude Rossi sera au tribunal administratif, il y contestera l’arrêt et les attendus qui ont suspendu « très temporairement » son activité professionnelle. Il a déjà dû licencier et indemniser deux de ses employés, le professeur et la comptable du LVA, mais il espère tout de même pouvoir sauver les chevaux au moins, peut-être même toute la ferme équestre, pour sa propre fille qui y perçoit et y construit son avenir.
Pour reprendre son activité auprès et avec des enfants en difficultés, ce sera nettement plus compliqué, la Saône-et-Loire ayant envoyé des informations diffamatoires à tous les services de l’ASE et de la PJJ du pays… « Ma réputation en France est morte », déclarait-il récemment pour le Journal de Saône-et-Loire, un article en double page qui n’aura pas porté plus loin que très localement. Monsieur Rossi et son entourage vont devoir se remuer encore un peu, par exemple, pour sensibiliser l'AFP et pour que le LVA puisse être réhabilité partout via cet autre canal de communication national... sans quoi ce LVA même rouvert restera pendant longtemps encore très vide. Car calomniez, calomniez, dit-on, même avec d'éventuelles prochaines décisions favorables à M. Rossi, il en restera toujours quelque chose.
L'AFP ou similaire aurait beaucoup de sens, et pas simplement pour M. Rossi. Ca va se faire semaine prochaine ? Car n'importe quel LVA, famille d'accueil ou famille du territoire pourrait être touchée et noyée exactement de la même façon : un « signalement », un bidonnage, puis plus d'enfants, et toujours la possibilité de saisir un tribunal...
Plus d'enfants tant que quelques départements ne referaient plus confiance à M. Rossi, mais alors pourquoi pas tout simplement le retour des ados dépotés ? Un retour était peut-être envisageable dans les huit jours si la mesure Administrative n'avait été qu'une sorte de départ pour un court séjour en colo, le temps pour quelques discussions et réflexions ? Impensable maintenant, car ils finiraient par parler à leur tour de la rafle, d'effets et de suites, de ce qu'ils ont vécu depuis... Compliqué également, car depuis leur déracinage, un travail de rempotage a été entrepris.
Puis dans cinq jours, les 30 ans de la CIDE... « J’ai des droits, entends-moi ! » a tweeté @Defenseurdroits et dans le lot de premières propositions et témoignages par des enfants retenus par lui, « Nous aimerions qu’il y ait plus de contre-enquêtes pour l’ASE afin que la décision prise par la justice ne soit pas basée que sur un seul droit de regard. »
« Avec les bruits qui courent, on a beau savoir... »
Le corbeau, Henri-Georges Clouzot, 1943
Pour sa part et à plusieurs reprises maintenant, ajoutant de la diffamation publique à ses courriels privés qui lui échappent, le conseil départemental de Saône-et-Loire a insisté auprès des journalistes sur « l’urgence impérieuse » de « protéger » ou de rafler les enfants du LVA les Bruyères à Frontenaud, comme cela a été fait. Avec plein de gendarmes et de travailleurs sociaux, en 30 minutes pour tout ramasser et plier, sans avoir prévenu personne et surtout sans avoir préparé quoi que ce soit avec les ados concernés et leurs référents.
A moins de les soumettre à la question en les plongeant dans une eau glacée, sinon en les lacérant de traits de plumes trempées dans du vitriol comme dans ce billet de blog, ou encore, comme le fait Bernard Bigenwald, dans son blog chez Mediapart, au risque d'y être une fois de plus « dépublié » pour les y avoir trop pris à rebrousse poils, nos autorités ne changeront plus de posture, elles ne se désavoueront jamais, en tous cas pas hors des prétoires, où suite à malentendus autour d'approximations, de coquilles, d'erreurs matérielles, voire même après étouffages divers et autres pirouettes et couacs et impasses de procédures, elles pourraient espérer s’en sortir très aisément victorieuses et confortées dans toute leur hauteur et splendeur.
Je ne vois que quelques trois situations ou conditions dans lesquelles des enfants seraient « déplacés » si brutalement, et en tous les cas, c’est affligeant pour le conseil départemental, l'ASE, les gendarmes et le parquet :
• Ce conseil départemental et le personnel installé là-bas, perchés très à l’écart des réalités contemporaines et de terrain, n’en ont que faire du qu’en dira-t-on. Ce sont eux les professionnels, les sachants et savants dont toutes allégations, répliques et arguments même des plus courts et creux feront autorité, les décideurs qui peuvent se contenter de marteler pour la presse, la télé, le public que « tout a été pesé et soupesé » sans avoir jamais à s’en expliquer mieux. « Il n'y a que l'intérêt des jeunes qui nous anime. »
Et n’imaginant pas un seul instant qu’ils allaient être surpris sur le fait puis ensuite être vertement critiqués, sans états d’âmes ni la moindre humanité (toutes réflexions faites, ce ne n’étaient là rien de plus que des enfants de la masse d’abimés que d’autres départements que la Saône-et-Loire administrent…), suite à agglomérats de rumeurs parvenues à leurs oreilles et amoncellement de montages sur leurs bureaux, vérités et certitudes qu’ils n’ont jamais cherché à faire invalider ni d’ailleurs à faire étayer mieux - « pour les vérifications qui s’imposent, nous ferons entière confiance à notre justice, à la gendarmerie nationale et au procureur de Chalons » - ces fonctionnaires territoriaux ont fait dépoter/rempoter les enfants ; voilà.
« Il n’y a que l’intérêt des jeunes qui nous anime », « une décision qui est liée aussi à la nature des faits qui nous ont été rapportés », leurs suffit-il d’ajouter encore pour finir de convaincre quiconque et le public malgré les quelques doigts levés souhaitant formuler remarques et questions. « A ce sujet, ce très brillant sauvetage de cinq mineurs organisé et parachevé par nos soins, la discussion est close. Là, on est dans un cas qui est assez exceptionnel, voyez avec le parquet qui va s’affairer bientôt puis qui communiquera à l’occasion. » Une aphonie temporaire, une laryngite aiguë...
• Ce conseil départemental disposait déjà d’un « rapport accablant » datant de 2015 et décrivant des « maltraitances physiques », mais auquel le parquet saisit à l’époque n’avait jamais vraiment donné suite, sauf en laissant trainer puis se perdre dans un quelconque tiroir. Rapidement par ce passé, malgré ce rapport, la Saône-et-Loire modifiait elle-même l’agrément des Bruyères en augmentant la capacité d’accueil de 5 à 7 jeunes…
« A l’époque, je leurs avais demandé avec beaucoup d’ironie qui serait les deux nouveaux que j’aurais donc le droit de maltraiter », s’en amusait et s’en amuse toujours Jean-Claude Rossi, le boss des Bruyères, qui reste très calme et serein malgré ces années et faits qualifiables de pressions iniques et renouvelées, du harcèlement, dont avec moins d'enfants et de plus cassés depuis 2015, et maintenant des pertes financières, puis aussi des pertes d’emploi déjà pour certains qui iront se ranger aux côtés des dommages collatéraux.
« Formellement, ça apparait comme ça… En effet », osera aujourd’hui sobrement en retour la Saône-et-Loire, sans jamais s’expliquer mieux. A cet ancien rapport, en juin dernier, s’était ajouté une « lettre anonyme » probablement « très alarmante » elle aussi. Le parquet nous a bien confirmé l’existence de ce « signalement » de juin, pourtant le procureur et le conseil départemental ne s’en étaient pas emparés vite pour « sauver » déjà les enfants ; il aura en effet fallu une fugue à la fin de cet été, puis encore une audition de la retrouvée par une gendarmette pour qu’enfin les rouages se dégrippent et s'affolent…
Mais ce n’est donc qu'après la mi-octobre tandis que la situation était prétendument catastrophique depuis des jours et des semaines, des mois et des années qu’une purge du LVA a été précipitée. Qui ne peut faire penser qu’à des absences de discernement, que à de graves et longs manquements à tous les niveaux ainsi qu’à une ultime et réelle situation d’échec des services, la Saône-et-Loire n’ayant ni pu prévenir et protéger décemment ces ados, ni su mieux contrôler et encadrer ce LVA pour nous éviter cet ultime scandale et des enfances brisées de nouveau par on ne sait encore quels ultimes excès, abus et supplices - le contenu du dossier de l’accusateur public restant pour le moment toujours tenu totalement secret.
On en rediscutera après le procès aux assises, dans 4 à 10 ans, où le conseil départemental aux côtés des parties civiles ajoutera : « Monsieur Rossi, la Jacqueline et leurs compères nous ont très longuement berné, et comme toutes Administrations et services de la protection de l’enfance, nous manquions de moyens et d’effectifs pour en faire davantage ! » Les assises et même la correctionnelle, dans cette histoire, je crois cependant que c'est une issue vraiment très improbable. Au final, on sermonnera plutôt la jeune fugueuse, un lampiste ou fusible idéal.
• Les faits reprochés à ce LVA et son personnel sont en effet tout à fait sérieux et vraiment terribles. Bien plus que quelques privations de desserts et des corvées occasionnelles dans les box ou sous les sabots des chevaux. On pense maintenant évidemment à Riaumont et à ces moines intégristes vus hier à la télé, à des éducateurs à minima rudes et durs.
Sortis de leur torpeur estivale, vu les bruits de 2015 à très récemment, et pour mieux s'assurer de leur tranquillité au cours des deux week-ends de trois jours de ce mois de novembre, nos fonctionnaires de Saône-et-Loire se sont enfin agités remuant ciel et terre pour tout de même faire quelque chose en faveur de ces enfants qui restaient depuis tout ce temps délaissés et exposés au pire.
Dans ce genre de situations, on tait absolument tout des faits jusqu’à la descente en grand nombre, pour surprendre autant que possible les auteurs en flagrant délit, et pour qu’il ne puisse pas y avoir la moindre dissimulation ni concertation ni surtout de pressions par les tyrans sur leurs victimes. On débarque, on arrache tout le monde, on perquisitionne, on fouille même tout le foin du secteur pour en extraire le chanvre, on recherche évidemment aussi où sont cachées les pétoires et la poudre, on prélève les traces ADN dans la cuisine avant que la complice et marâtre des lieux n'y passe un coup de chiffon, on démonte et retourne tout tandis que les enfants sont mis à l’abri, sont soignés et réconfortés par de chaleureuses tatas.
Quant aux auteurs, ils aboutissent immédiatement en garde à vue d’où ils ne ressortent que pour être déferrés devant des juges, ils finissent ensuite placés en détention provisoire sinon ils se voient infligé mises en examen et contraignants contrôles judiciaires. Ce n’est pas trop ce qui s’est produit non plus… par manque de moyens, encore, alors que cela pouvait efficacement contribuer à la manifestation de la vérité, ou plus certainement car le parquet lui-même n'y croyait pas du tout et qu'il avait encore d'autres affaires en cours ou signalées, toutes plus importantes à faire traiter.
Vu chez Mediapart, au club, dans un billet de blog de Bernard Bigenwald :
Des petits cons sans la moindre expérience, ni la moindre empathie, ni la moindre prudence, ni le moindre bon sens, pensent répondre à une réalité un tout petit peu complexe, et qui en tout cas demande à être analysée avec un peu de finesse et d'empathie, par des « procédures » menées d'ailleurs de manière totalement foutraque.
Sûrs de leur pouvoir et de l'acuité de leur œil olympien, Ils ne voient même plus la réalité, se retrouvent pratiquement sur une autre planète, et refusant qu'un homme d'expérience comme moi les ramène sur terre, s'entêtent très bêtement, atteints dans leur ego, et continuent de persécuter avec une extraordinaire bonne conscience toute une famille pendant des mois, plutôt que de reconnaître platement et rapidement qu'ils se sont plantés sur toute la ligne.
Cela conduit tout naturellement à ce que la défiance ne se solde jamais, dans un service où de plus, pour corser la chose, les travailleurs sociaux se croient forcément, d'entrée de jeu, supérieurs à des autodidactes, lors même qu'ils n'arrivent pas à la cheville de ces derniers, et qu'ils n'ont obtenu leur diplôme qu'avec la très grande indulgence du jury. En Islam, il faut la voix de deux nanas pour peser autant que celle d'un homme, eh bien dans le social, il faut au moins quatre ou cinq voix d'assistantes familiales ou de responsables de LVA pour peser autant que celle d'un éducateur, même si ce dernier est un peu benet.
Si l'on ajoute à cela les rumeurs propagées autour de la machine à café...