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Revue Quasimodo n° 2, corps incarcérés,
extrait d'un article de presse de 1983, par Michel Foucault...
Quant à vous, pour qui un crime d'aujourd'hui justifierait une punition d'hier, vous ne savez pas raisonner. Mais pis, vous êtes dangereux pour nous et pour vous-même, si du moins, comme nous, vous ne voulez pas vous trouver un jour sous le coup d'une justice endormie sous ses arbitraires.
Et bien pourquoi à cette époque là ; que s'est il passé à cette époque là ? Quel est le support de tout cela ? J'ai longtemps cherché et c'est tout simplement en me posant la question nietzschéenne : « Qui parle ? », qu'il semblait que l'on pouvait peut être être mis sur une piste. En effet, qui formule cette idée ? Où est-ce qu'on la retrouve ? • De la leçon du 5 décembre 1973 au Collège de France, Le pouvoir psychiatrique, Michel Foucault
« Attendu que, sur la base des seuls témoignages dignes de foi, c'est à dire ceux des policiers qui ont été en contact [sic] avec le plaignant, l'enquête n'a apporté aucun élément susceptible de confirmer une accusation aussi grave... » Il existait donc des magistrats capables d'écrire que, lorsqu'un Algérien accusait des policiers, seul les accusés étaient dignes de bonne foi ! • Pierre-Vidal Naquet, La torture dans la République, 1972-1998
Crime et Folie, Marc Renneville, 2003 • Née au XIXe siècle dans les grandes affaires de meurtre abominables et sans mobiles, la folie du crime a peu à peu été projetée sur d'autres actes. Loin de se concentrer sur les transgressions les plus sévèrement sanctionnées par le code pénal, son diagnostic est susceptible d'advenir là où se porte le simple soupçon de déraison. Elle permet dès lors de stigmatiser la délinquance juvénile aussi bien que les crimes politiques.
Il n'est pas un domaine - urbanistique, social, familial, économique - dans lequel on ne fasse pas intervenir le juge, peut-être trop. Comme juge d'instance, il statue en droit du travail et connait des licenciements. Comme juge des enfants, il est confronté à l'éclatement familial et à la déscolarisation. Comme juge aux affaires familiales, il est confronté à la rudesse des déchirures des couples. Comme juge des tutelles, il est confronté à la folie, à la maladie, à la vieillesse. • Dominique Barella, Journal d'une justice en miettes, 2006