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Avec Internet, on n'est plus vraiment sûr de rien
Le papier, ce serait fiable aux coquilles près, palpable, matériel, et présenterait donc des garanties. Internet, avec son foisonnement et certaines interprétations, par moments, j'en doute beaucoup. Je viens de trouver un document qui traite de la révolution des sciences, mais je ne sais pas s'il a fait l'objet de débats, d'une relecture, de publications et d'un consensus. Cependant, je pense qu'il s'agit bien d'un débat d'actualité :
The Last Scientific Revolution
Andrei P. KIRILYUK
Solid State Theory Department, Institute of Metal Physics
36 Vernadsky Avenue, 03142 Kiev-142, Ukraine
Critically growing problems of fundamental science organisation and content are analysed with examples from physics and emerging interdisciplinary fields. Their origin is specified and new science structure (organisation and content) is proposed as a unified solution.
1. The End of Lie, or What's Wrong With Science. Whereas today's spectacular technologic progress seems to strongly confirm the utility of underlying scientific activities, the modern state of fundamental science itself shows catastrophically accumulating degradation signs, including both knowledge content and organisation/practice [1-49]. That striking contradiction implies that we are close to a deeply rooted change in the whole system of human knowledge directly involving its fundamental nature and application quality rather than only superficial, practically based influences of empirical technology, social tendencies, etc. Science problems, in their modern form, have started appearing in the 20th century, together with accelerated science development itself [50-55], but their current culmination and now already long-lasting, welldefined crisis clearly designate the advent of the biggest ever scientific revolution involving not only serious changes in special knowledge content but also its qualitatively new character, meaning and role [33-39,44-49,56]. We specify below that situation, including today's science problems, related development issues and objectively substantiated propositions for sustainable progress. La suite sur http://hal.archives-ouvertes.fr...
Le libre, on pourrait en douter... Il a pourtant largement contribué à l'émergence d'Internet. Je viens de recevoir le livre d'Alan Sokal et Jean Bricmont, Impostures intellectuelles, sa deuxième édition, un poche de la collection essais. Certaines ont fait couler beaucoup d'encre, je pourrais citer l'astrologie judiciaire, la phrénologie mais aussi des histoires qui ont pu ébranler de grands labos, y compris dans des domaines de la recherche fondamentale financés par de grands industriels. J'ai cherché le sommaire où le titre et le chapitre 8 m'ont immédiatement fait sourire :
Gilles Deleuze, récemment décédé, est réputé être l'un des plus importants philosophes français contemporains. Seul ou en collaboration avec le psychanalyste Félix Guattari, il a écrit une vingtaine de livres de philosophie. Nous analyserons la partie de cette oeuvre où ces auteurs invoquent des concepts provenant de la physique et des mathématiques.
La principale caractéristique des textes qui suivent est leur absence de clarté. évidemment, on pourrait nous rétorquer que ces textes sont tout simplement profonds et que nous ne les comprenons pas. Mais, en les examinant, on trouve une forte densité de termes scientifiques, utilisés hors de leur contexte et sans lien logique apparent, du moins si l'on attribue à ces mots leur sens scientifique usuel. Bien-sûr, Deleuze et Guattari sont libres d'utiliser ces termes dans des sens différents : la science n'a pas le monopole sur l'usage de mots commme « chaos », « limites » ou « énergie ». Mais comme nous allons le montrer, leurs textes sont truffés de termes très techniques qui ne sont pas utilisés d'habitude en dehors de discours scientifiques bien précis, et Deleuze et Guattari ne donnent aucune définition alternative de ces termes.
Je reviens de la cour d'appel où j'ai déposé les assignations. L'audience pourrait bien avoir lieu demain.
Tant que l'autorité inspire une crainte respectueuse, la confusion et l'absurdité renforcent les tendances conservatrices de la société. En premier lieu, parce que la pensée claire et logique entraîne un accroissement des connaissances (dont le progrès des sciences naturelles donne le meilleur exemple) et tôt ou tard la progression du savoir sape l'ordre traditionnel. La confusion de pensée [...] ne conduit nulle part en particulier et peut être indéfiniment entretenue sans avoir d'impact sur le monde.
Stanislav Andreski,
Les sciences sociales : Sorcellerie des temps modernes ? (1975, p. 98)
En intro, page 33 du livre de d'Alan Sokal et Jean Bricmont