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Au colloque du Fil d'Ariane
Ces temps-ci, la gauche, quelques peoples et la LDH auraient agit en faveur d'anciens terroristes. C’est ce qu’il est possible de conclure d'après des informations diffusées depuis ce week-end, par les médias : Petrella est libre, elle ne sera pas extradée. Le pouvoir a cédé, ce qui déplait beaucoup à l’étranger.
Cesare Battisti sera le prochain gracié ? Après tout, les six de l'Arche de Zoé l'ont été également...
La justice pourrait donc n’être que cela : des luttes, des luttes obstinées ou déterminées, des luttes d’influences et de pouvoirs ayant pour finalité de faire pencher la balance ou, à défaut d’y parvenir, de faire céder le prince, d'une manière ou d'une autre. Il faut avoir des ressources face à ceux qui, pour maintenir leurs positions ou atteindre leurs objectifs, ne manquent pas de moyens. Certains semblent parfois être prêt à tout sacrifier, y compris des symboles tel que ceux d’organisations humanitaires ou sanitaires oeuvrant historiquement dans des zones de conflits et de guerre... que peut alors faire un simple citoyen, en justice, pour ses enfants ?
Il semblerait bien que ce soit dans cette sphère là qu’il faille se faire entendre lorsqu’on souhaite parler de famille et d’enfances ? Ce que prévoit la loi dans ce domaine, des déclarations, des appels téléphoniques ou des correspondances toutes simples, le recours au juge ou à des procédures à peine plus complexes, c’est insuffisant, les limites sont très rapidement atteintes.
Ce samedi 11 octobre, l’association Fil d’Ariane fondée et présidée par Mme Catherine Gadot organisait un colloque avec des parents et des professionnels. Quelques 150 personnes se sont réunies à Bobigny, dans les bâtiments de la bourse du travail. L’association présentait un bilan de 10 années d’activités de terrain : l’accompagnement de parents et de familles d’enfants placés. Les limites ont été atteintes : je n’ai pas le sentiment que les parents ont été entendu par les professionnels et je ne suis pas certain qu’ils se soient compris même si, en fin de journée, des parents ont exprimé une certaine satisfaction, ils ont pu parler.
Pendant la matinée, les parents se sont regroupés en ateliers, avec des professionnels. Je ne souhaitais pas participer à ces ateliers, je ne suis arrivé que pour l’après-midi. Je voulais entendre les parents et les professionnels, leurs points de vues et opinions, leurs débats. J’ai rarement assisté à des échanges à ce point houleux. Les professionnels se sont montrés particulièrement patients et indulgents avec les parents, ils sont à remercier.
Un professionnel a rappelé qu’il intervenait à titre bénévole, qu’il n’était pas venu pour entendre toutes sortes de critiques et récriminations. Sur ce point, je ne peux que partager son avis : les professionnels qui ont contribué à ce colloque ne sont en rien impliqués ou responsables des situations individuelles des enfants, parents et familles qui assistaient à ce colloque. Parents et familles arrivaient de toute la France or les professionnels présents semblaient pour la plupart travailler en Seine-Saint-Denis, je pense que c’est à l'origine de nombreux désaccords. Tout du long de l’après-midi, des parents dans la salle ont exposé des situations personnelles, entrecoupant et brouillant souvent les discours, ce qui rendait d’autant plus délicats les échanges entre assemblée et professionnels.
Des parents se sont plaint de la violence des placements, de l’insuffisance du contradictoire, du peu de poids de leur parole, du peu de poids de la parole des enfants, ainsi que, pour certains, de « disparitions » pour quelques jours de leurs enfants. Les référents familiaux ainsi que le suivi médical des enfants placés ont été critiqués. Les professionnels ont répondu que les problèmes et situations qui ont été décrites relevaient de l'exceptionnel, que toute décision est toujours motivée. Les OPP (Ordonnances de Placement Provisoires) du parquet ne sont pas comptabilisés dans les statistiques justice. Une étude récente concluait que dans certains secteurs, 45 % des placements avaient été effectués dans le cadre d’une procédure d’urgence ; dans ce genre de situation, des professionnels peuvent eux-même avoir un sentiment d'échec. Mais certains professionnels parlent aussi de « stratagèmes » de travailleurs sociaux pour obtenir un placement... De tels aspects n’ont pas pu être exposés, ils auraient pu susciter un réel débat avec les professonnels.
Un juge a pris la parole, au nom des enfants. Les parents étaient eux-même porteurs d’un discours au nom de leurs enfants. Les parents était tant en demande d’une écoute qu’ils pourraient ne pas avoir entendu les propos du juge. Le juge recommandait à ceux-ci d’élaborer un discours crédible, qui puisse être entendu par les professionnels de la protection de l'enfance. Ce juge ne voulait pas entendre parler des problèmes exposés par les parents, il renvoyait chacun d’entre eux à leurs dossiers et difficultés particulières, à leurs conseils respectifs… un dialogue de sourds.
Les professionnels ont rappelé plusieurs fois qu’ils ne pouvaient pas prodiguer des conseils juridiques ni approfondir des situations ou cas particuliers. Plusieurs parents expliquaient qu’en cas de problèmes dans certains services, leurs plaintes ne sont pas reçues ou sont classées. Mme Catherine Gadot, elle également, a expliqué qu’il lui est difficile, voire impossible d’obtenir l’enregistrement puis le traitement d’une plainte pour maltraitance, voire en raison d’un viol de mineur, au sein d’un établissement gardien de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance). Par moments, j’ai eu le sentiment d’assister à un colloque de victimes, se plaignant toutes d’être systématiquement refoulées par la police, comme interdites de plaintes et de main courantes, surtout en cas de viol de mineur... Personne n’a pensé à rappeler quels sont les chiffres (des PV classés par le parquet) ni ce qu’est une politique pénale (priorité à d’autres plaintes et affaires) ; j’ai réclamé le micro qui passait dans la sale, je ne l’ai pas obtenu. Un professionnel a insisté : « si la police refuse votre plainte, envoyez votre conseil au parquet. » J’ai réagit, j'attendais le micro depuis 30 bonnes minutes, je ne suis pas sûr qu’on m’ait entendu : « c’est la justice du prince ! » Dans le cadre de l’assistance éducative, les parents ne sont pas tenus de se faire assister par un avocat. La grande majorité des parents et des enfants concernées par des mesures d’assistance éducative ne sont pas assistés d’un quelconque conseil professionnel.
Un policier a pris la parole ; les parents ont été outrés car il a immédiatement évoqué des affaires tout à fait dramatiques. Les parents exprimaient qu’ils étaient « normaux » tandis que le policier semblait plutôt vouloir imposer à tous le principe de précaution : « pas de fumée sans feu ». Des parents ont fini par réagir plus fermement, l'un d'eux a jugé bon de rappeler qu’il y avait des enfants dans l’assemblée. Il aurait été nécessaire de se référer aux chiffres : en France, seul 20 % des enfants sont placés suite à maltraitance. Ce n’était pas un colloque de parents incestueux ou maltraitants, il s’agissait bien d’un colloque de parents rencontrant des difficultés avec les institutions, des difficultés à maintenir des liens parents-enfants, des difficultés majeures à obtenir des main levées de mesures de placements, des difficultés du fait de procédures et de mesures de placements interminables.
Une professionnelle a pris la parole et a expliqué que les parents devaient s'organiser et constituer un « partenaire » de l’institution. J’ai eu le très net sentiment qu’elle souhaitait entendre un discours parental consensuel, inscrit dans un système tutélaire. Mais l’idée de cette dame pourrait être intéressante, un « partenaire » pourrait médiatiser des difficultés et cas particuliers auprès des institutions. Pourquoi Mme Catherine Gadot rencontre-t-elle autant de difficultés lorsqu’elle souhaite déposer une simple plainte en raison d'un viol d'un mineur ? Je ne pense pas que le discours de l'OIP soit en toutes circonstances consensuel et, pourtant, cette organisation semble être régulièrement entendue.
Des parents souhaitaient évoquer le sujet de la désocialisation de nombreux enfants. Le « débat » n’a pas été possible. Dans mon dos, une personne a soutenu que « des enfants de l’ASE font des études »… Le « papier Labache » était très succinct à ce sujet et ce que des sociologues ont pu établir ces dernières années n’est pas très glorieux. Une grande étude du devenir des enfants de l’ASE est en cours, des résultats pourraient paraître d’ici quelques mois seulement. Les références aux faits, aux débats d'actualité, les chiffres et les conclusions des études professionnelles ont été les grands absents de ce colloque. J’en arrive à me dire, qu’en France, il n’existe aucun élément ou document pertinent dans le domaine de la protection de l’enfance, surtout lorsqu’il apparait que certaines études pourraient être délibérément biaisées par des professionnels, voire par des décisions émanant même du politique.
Un responsable d’une association accueillant des enfants en province a pris la parole. Il m’a paru en difficulté face aux parents qui venaient de décrire nombre de dérives et d’exprimer leurs ressentis face aux autres professionnels. Son association accueille des fratries mais les enfants sont placés dans des familles d’accueil distinctes ; les fratries et parents ne sont rassemblés qu’occasionnellement, tous les mois ou tous les deux mois, en point rencontre… Je n’ai pas le sentiment qu’il ait été écouté. Une autre professionnelle a entrecoupé cette présentation ; elle expliquait que, de nos jours, l’ère des « châteaux » en province est révolue, que la tendance est maintenant à la création de micro-structures d’accueil qui éviteront l’éloignement des enfants ? Le thème semblait être des plus sensibles pour les professionnels qui s’exprimaient.
De ce colloque où tout le monde s'est séparé en bons termes, il restera les actes, le bilan des 10 années de travail l’association Fil d’Ariane ainsi que les conclusions des six ateliers de la matinée. Les conclusions des ateliers pourraient être les éléments les plus instructifs de la journée, même s’ils peuvent faire l’effet de productions de personnes ayant eu des raisons spécifiques de se regrouper, de décrire des ressentis ou phénomènes précis. En l’absence de chiffres, discours et études professionnelles crédibles, les conclusions de ces six ateliers sont au moins aussi pertinentes que celles de parents qui figurent dans le rapport Lye, déposé à Washington, en 1999. Les discours et demandes des parents paraissaient plutôt en accord avec certaines publications professionnelles et du monde de la recherche, en phase également avec la demande qui transparait dans la trop rare jurisprudence. On ne peut donc que féliciter Mme Catherine Gadot pour son travail et pour avoir rassemblé toutes ces personnes, parents et professionnels, autour de cette même grande cause : la protection de l’enfance.
L'association Fil d'Ariane a prévu de publier les actes de cette journée sur son propre site Internet.
2 commentaires
Un juge a pris la parole, au nom des enfants. Les parents étaient eux-même porteurs d’un discours au nom de leurs enfants. Les parents était tant en demande d’une écoute qu’ils pourraient ne pas avoir entendu les propos du juge. Le juge recommandait à ceux-ci d’élaborer un discours crédible, qui puisse être entendu par les professionnels de la protection de l'enfance. Ce juge ne voulait pas entendre parler des problèmes exposés par les parents, il renvoyait chacun d’entre eux à leurs dossiers et difficultés particulières, à leurs conseils respectifs… un dialogue de sourds.
Je ne suis nullement étonné du comportement de Monsieur le Juge, mais alors nullement.
nous passions au jpe le 14 et bien que je croyais qu'ils allaient enfin cesser de nous importuner le mot est faible: plutot de nous harceler
eh bien mes enfants ont été placé tous les trois et tous séparés de plus comme mes filles se sont sauvées du tribunal à cette annonce eh bien : visite médiatisée et je n'ai pas vu mon fils depuis un mois !!!^la juge n'a même pas daigné l'entendre de peur sans doute qu'il raconte trop de disfonctionnement sur le foyer dans lequel il a été placé par les juges
mes enfants je vous rassure ne sont pas délinquants et j'ai beaucoup plus à leur offrir que les gens qui s'occupent d'eux actuellement c'est indéniable
ne serait-ce déjà qu'au niveau affectif
non nous sommes apparement en délit de loyauté familiale!!