« Après l'élection, l'attente et l'espoir, sans illusions | « Le style Sarkozy a pu heurter », selon Raffarin » |
Le Net, c'est du chinois
NDLR : En France, pour s'en sortir indemne quand on publie, on a la satire, une forme de critique railleuse et moqueuse, pas toujours très sérieuse ni très rigoureuse, ainsi que de vieux textes, de 1881. C'est sûrement aussi efficace que des écritures chinoises, encodées. A peu près tout le monde doit pouvoir déchiffrer des bribes, parfois même des portions entières d'un texte écrit dans un assez banal français. Quelqu'un comprend mal le Canard Enchainé et la bétonneuse Bouygues ? Le Canard est un hebdo satirique, il n'en est pas moins crédible. L'auteur écrit, peut passer pour débile, parfois pour le plus fou, mais celui qui retrouve son nom dans une publication peut virer à vert absent sur les ondes, ou à rouge de rage et jamais là. Car je suis peut-être débile ou marteau. Il faut l'être, idiot, pour avoir tapé, bavardé comme ça, dans un blog, au cours de vrais sorties, sur Twitter, sur le net et en public, beaucoup dans des prétoires aussi. Mais ce n'est pas moi qui passe depuis un long moment déjà pour un vrai couillon. Lorsque je souhaitais très récemment de joyeux divorces à tous, beaucoup pouvaient être interpellés.
Le Net, c'est du chinois
LE MONDE CULTURE ET IDEES | 13.05.2012 à 18h49 • Mis à jour le 13.05.2012 à 20h31, extrait
Par François Bougon
Sur les réseaux sociaux chinois (les Weibo), l'imagination est au pouvoir face à la censure. Faute de pouvoir citer les noms des hauts dirigeants politiques et des dissidents, tous placés sur des listes de mots sous surveillance, ou des expressions considérées comme sensibles, telles que "massacre du 4 juin 1989", les internautes chinois élaborent un langage codé. Leur inventivité, pimentée d'humour et d'ironie, est favorisée par la richesse tonale de la langue chinoise, qui facilite le recours aux homophones. "Comme l'a souligné ironiquement l'artiste Ai Weiwei, la censure est un formidable stimulant à la créativité", note Renaud de Spens, spécialiste de l'Internet chinois, basé à Pékin.
L'émergence de ce langage codé amène certains, à l'étranger, à se demander s'ils n'ont pas perdu leur chinois. Surtout lorsqu'il est question des sujets politiques les plus sensibles. Le 23 mars, sur Falanxi360, un forum de discussions destiné aux Chinois vivant en France, "un internaute" - c'est ainsi qu'il se présente - a lancé un appel au secours. Un de ses amis vivant en Chine venait de lui envoyer un texte devenu très populaire dans le pays, afin de "tester le niveau de chinois d'un vieux "huaqiao" (Chinois de la diaspora) qui a vagabondé à l'étranger depuis de longues années". Tous les caractères et les mots lui étaient familiers, mais il ne parvenait pas à comprendre le sens de ce texte : il recelait toutes les techniques utilisées par les internautes chinois pour contourner la censure.
Ce court récit a été écrit en pleine affaire Bo Xilai, l'ancien numéro un du Parti communiste de la ville de Chongqing, limogé en mars, et dont la femme est soupçonnée de meurtre. Intitulé "La guerre des Télétubbies contre Maître Kong", il évoque une lutte menée par les marionnettes de la célèbre série télévisée britannique destinée à la jeunesse, aidées par Kumho, une marque de pneus sud-coréens, contre les nouilles instantanées Maître Kong ! Les premiers réussissent à déjouer la tentative de Maître Kong d'imposer la fondue de Chongqing sur le marché. Apparaissent dans le récit d'autres marques, telles la boisson Wanglaoji et la lessive Tide.
Pour les non-initiés, une explication s'impose. Les deux principaux dirigeants de... la suite, sur le Monde
1 commentaire
C'est ça qui m'amuse le plus: tu dis, publies ou twittes un truc, puis tout un tribunal peut finir en émoi :-) pic.twitter.com/w60qY59is4
— Bruno Kant (@bkant) 28 juin 2016