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François Ozon fait scandale à Cannes
Le Point.fr - Publié le 22/05/2013 à 21:16
Le réalisateur a dû s'excuser après avoir déclenché un tollé. Il avait déclaré que "beaucoup de femmes fantasment de se prostituer".
Son film "Jeune et jolie" a déjà fait réagir sur la Croisette par son thème. C'est l'histoire d'une jeune fille des beaux quartiers qui se prostitue par plaisir. François Ozon a remis le feu aux poudres en jugeant, dans une interview à la presse américaine, que la prostitution est "un fantasme" pour de nombreuses femmes. Rapidement, un déluge de réactions outrées a déferlé. A tel point que le réalisateur a présenté ses excuses.
Ozon s'explique
A la suite de la bronca sur les réseaux sociaux, le cinéaste français a tenu à clarifier ses déclarations, la veille sur la prostitution et les femmes, au magazine professionnel "Hollywood Reporter". Le réalisateur, en lice pour la Palme d'or, avec son dernier opus "Jeune et Jolie", avait déclaré dans un premier temps que "la prostitution est un fantasme commun à de nombreuses femmes (...). Cela ne veut pas dire qu'elles le font, mais le fait d'être payé pour coucher est quelque chose qui est assez évident dans la sexualité féminine".
"Propos maladroits et mal compris. Évidemment je ne voulais pas parler des femmes en général, juste des personnages de mon film", a précisé mercredi François Ozon sur son compte Twitter.
Trois députées scandalisées
La polémique était remontée jusqu'à l'Assemblée nationale. Trois députées socialistes, dont la présidente de la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale Catherine Coutelle, ont dénoncé mercredi le "sexisme" de François Ozon.
Dans un communiqué intitulé "Ozon: le sexisme sous les feux de la rampe", Catherine Coutelle, Maud Olivier et Ségolène Neuville "condamnent les propos tenus par François Ozon dans ses interviews sur la sexualité des femmes et la prostitution" et affirment que "non, 'le fait d'être payé pour coucher' n'est pas 'quelque chose qui fait partie de la sexualité féminine'".
Une violence faite aux femmes
"Les rapports sexuels marchandisés, non désirés, sont une violence auxquelles de trop nombreuses femmes sont contraintes. Diffuser l'idée que 'c'est un fantasme de beaucoup de femmes de se prostituer' contribue à maintenir les femmes et les hommes dans une conception inégalitaire et violente de la sexualité", ajoutent ces élues de la Vienne, de l'Essonne et des Pyrénées-Orientales respectivement.
A leurs yeux, "ces propos disent la nécessité d'informer et de responsabiliser l'ensemble de la société sur les réalités de la prostitution" et "rappellent malheureusement l'urgence de porter haut le combat contre les stéréotypes sexués qui enferment femmes et hommes dans des rôles inégaux, de domination pour les uns et de soumission pour les autres".