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Justice | Correctionnelle
Du somnifère à son fils de 2 ans
Le Républicain Lorrain,
le 07/06/2012 à 05:00, par Delphine DEMATTE
Une jeune mère de famille était, hier, à la barre du tribunal correctionnel de Metz. Elle devait y répondre d’ administration de substance nuisible à son enfant, déjà lourdement handicapé. Délibéré au 27 juin.
Délicate affaire, hier, devant le tribunal correctionnel de Metz. Une mère de famille, âgée de 22 ans, a comparu pour administration de substance nuisible suivie d’incapacité n’excédant pas huit jours à un mineur de 15 ans par ascendant. En l’espèce, la justice soupçonne la ressortissante albanaise d’avoir administré un puissant somnifère à son fils de 2 ans.
Le 28 mai 2011, le bambin est admis aux urgences pédiatriques de l’hôpital Bon-Secours de Metz, où il est régulièrement suivi. Son état se dégrade encore les jours suivants. Polyhandicapé, l’enfant est alimenté par une sonde, reliée à l’estomac. « Le 10 juin, les médecins ont envisagé l’hypothèse d’une intoxication médicamenteuse par des benzodiazépines, a expliqué, hier, la présidente Miceli. Ces molécules ne faisaient pas partie du traitement administré à l’enfant. »
En effet, les difficultés respiratoires et la somnolence accrue de l’enfant ont nécessité plusieurs examens. À deux reprises, le 9 et le 13 juin, la présence de cette molécule est détectée dans les urines du bambin. Rapidement, les investigations s’orientent vers Silvana Dushaj. D’autant que cette jeune mère est la seule personne de l’entourage du petit patient à savoir le nourrir grâce à la sonde gastrique, la seule aussi à se trouver régulièrement en tête à tête avec lui. Autre élément troublant : à l’époque, la prévenue et sa mère prennent des traitements, prescrits par un psychiatre, contenant cette molécule d’oxazepam.
À la barre, Silvana Dushaj a nié farouchement, par le biais de son interprète. « Je n’ai pas voulu tuer mon enfant… », a clamé celle que tous décrivent comme une excellente mère. La plupart des questions de la présidente restent sans réponse, y compris celles relatives à la demande d’asile.
Sur fond de demande d’asile
Car le couple, arrivé illégalement dans l’Hexagone en décembre 2009, avait effectivement demandé l’asile politique à la France. Débouté de sa requête, il avait introduit un recours, mais en vain… Une demande de régularisation pour des soins pour cet enfant malade avait alors été déposée, peu avant le 28 mai 2011. « L’hypothèse avancée par les policiers est que vous auriez voulu rendre votre fils encore plus malade pour obtenir la régularisation de cette demande d’asile », a détaillé la magistrate hier, rappelant qu’au moment des faits, la petite victime allait être prochainement examinée par un médecin de la préfecture afin de statuer sur la demande de séjour à titre exceptionnel. « Je suis venue en France pour faire soigner mon fils », a répété la femme en pleurs. « ans ce cas, pourquoi avoir demandé l’asile politique si vous êtes venus pour votre enfant ? », a objecté la présidente.
Représentant le conseil général de la Moselle, administrateur ad hoc de l’enfant placé depuis, M e Cédric Giancecchi a réclamé 2 500 € de dommages et intérêts. De son côté, le parquet a requis dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis. « Comment cette mère aurait pu volontairement choisir de sacrifier la santé de son enfant pour obtenir une carte de séjour ? », s’est indigné M e Blaise Eca en défense. Décision le 27 juin.
1 commentaire
Il est très facile de s’indigner à partir d’une citation tronquée et d’une chronique à charge parue dans «Paris Match». Beaucoup plus que d’avoir l’honnêteté intellectuelle de prendre le temps de lire le livre en question, «Le Génie lesbien», avant de pousser des cris d’orfraie. https://t.co/ob5zK4z7aM
— Fabien Randanne (@fabrandanne) October 2, 2020