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Région
Troisième procès d’Outreau : plusieurs avis d’experts mais une certitude, ces enfants souffrent encore terriblement
Publié le 29/05/2015, La Voix du Nord
De notre envoyé spécial à Rennes, Éric Dussart
Voilà encore une chose qui avait fait polémique – et pas la moindre –, dans cette invraisemblable affaire d’Outreau : les expertises psychologiques des enfants victimes. Experte expérimentée auprès de la cour d’appel de Douai, Marie-Christine Gryson-Dejehansart avait provoqué la colère des avocats de la défense et avait dû interrompre ses dépositions au beau milieu du procès de Saint-Omer, en 2004. Le président Jean-Claude Monier avait alors demandé d’autres expertises à Mme Brigitte Bonnafé, autre experte d’expérience. Les deux femmes sont donc venues témoigner à Rennes ce vendredi matin.
C’est toute la question de la parole de l’enfant, qui se joue ici. Faut-il le croire systématiquement sur parole ou pas, dès lors qu’il a été victime ? Est-il susceptible d’en ajouter au récit de souffrance ? Les réponses ne semblent pas couler de source pour tout le monde.
Mme Gryson-Dejehansart ne remet pas en cause ce qu’elle a entendu de la part des enfants Delay dans son cabinet. Contrairement à l’interrogatoire par les officiers de police, dit-elle, « à l’examen psychologique, l’enfant a lâché ses défenses, il est totalement en sécurité », donc il dit la vérité. Et la psychologue clinicienne d’Aire-sur-la-Lys insiste : « Ça vient comme ça ! »
Donc, il faut le prendre « comme ça », c’est la vérité, il n’y a pas à y revenir. C’est le propos liminaire de son intervention. On sait ce qu’il en est : à l’époque les enfants ont accusé tout un tas de gens – pas forcément les mêmes que pendant l’enquête- et notamment ceux qui ont été acquittés. « Mais loin de moi l’idée de remettre en cause les verdicts de cour d’assises », dit Mme Gryson-Dejehansart. Elle est prudente : c’est interdit.
Néanmoins, cela revient au même. C’est le sens de la bataille qu’elle mène depuis 2004, livre à l’appui, avec cette idée fixe en supplément : personne n’a voulu reconnaître le statut de l’enfant victime. Ce qui est tout le contraire de la vérité : les douze enfants ont été reconnus par la justice, et dans tous les commentaires médiatiques. Aujourd’hui encore, on le répète sur tous les bancs de ce procès : « Personne ne nie ce qu’ont subi ces enfants devenus adultes. » C’est même au-delà de ça : leurs apparitions ont provoqué une énorme émotion, une véritable vague de compassion qu’il est néanmoins difficile d’exprimer, vu le comportement des gens qui les accompagnent.
« Rien de plus fragile que la parole d’un enfant »
Ainsi donc, Mme Gryson-Dejehansart insiste sur le fait que « tous les enfants d’Outreau ont entre 30 et 40 critères de crédibilité, alors qu’un enfant qui fabule ne dépasse pas 5 ou 6 critères. » Il faudrait donc croire tout ce qu’ils disent, y compris le plus invraisemblable, que tous les professionnels les plus autorisés comme les policiers entendus ce jeudi rejettent catégoriquement : le meurtre d’une petite fille par Thierry Delay.
« Dans cette histoire, ma consœur était bien plus convaincue que moi », dit Jean-Luc Viaux, autre expert psychologue qui avait cosigné une série d’expertises avec Mme Gryson-Dejehansart.
À Saint-Omer, puis à Paris, il avait été un peu plus vague sur ses conclusions. Cette fois, en visioconférence depuis Rouen, il prend ses distances avec les conclusions du rapport commun, « qui ne reflète pas, c’est vrai, le corps de mes explications ». Il raconte qu’ils avaient dû travailler par téléphone ou fax et qu’il leur avait fallu « trouver des compromis ».
Quoi qu’il en soit, M. Viaux est formel : « Il n’y a rien de plus fragile que la parole de l’enfant. » Et de conclure : « Moi, je peux vous dire qu’ils souffrent, qu’ils ont été victimes d’abus sexuels, mais je ne peux pas vous dire qui a fait cela. Ce n’est d’ailleurs pas mon travail. » Encore une fois, personne ne conteste que les enfants Delay ont été violés par leurs parents. Même pas ceux-ci.
« Ne pas les laisser s’empêtrer dans leur statut de victime »
Cette fragilité de la parole de l’enfant, Mme Bonnafé la raconte également. Le refrain de Mme Gryson-Dejehansart, qui répète à qui veut l’entendre que les expertises de sa consœur avaient confirmé les siennes en prend ici un coup. Mme Bonnafé ne s’avance pas sur le terrain de la crédibilité. Elle décrit de grandes souffrances également, et suggère quelques pistes pour qu’ils aillent enfin mieux un jour : « Il faut qu’on les aide à vivre des événements positifs. Ne pas les laisser s’empêtrer dans leur statut de victime. Tant qu’on les laisse se dire victimes, ils vont se vivre victimes. Il faut au contraire qu’on leur injecte du bon et non plus les visions, les sensations de l’horreur qu’ils ont vécue. »
C’est tout le contraire de ce qui se passe pour eux aujourd’hui, avec la rage que mettent ceux qui accompagnent les fils Delay à entretenir la théorie du complot médiatico-judiciaire qu’a décrit à l’audience Mme Gryson-Dejehansart.
12 commentaires
Les cons, ca manque d'humour, ose tout, vous repprochera même d'avoir apporté des éclairages juridiques #Outreau pic.twitter.com/XhcWXZHl3B
— Bruno Kant (@bkant) 15 Juin 2015
Quand une banque bloque tes comptes parce que tu as posé une question qui les dérange. (via @Korben @sorcier_FXK ) http://t.co/q5hxBqw3pZ
— Cardamome (@dolfsquare) 15 Juin 2015
Les gardiens de l'Autre Verite qui parlent de harcellement :-) #Outreau pic.twitter.com/YdTkWlM8oh
— Bruno Kant (@bkant) 16 Juin 2015
#Outreau @Euterpeaventure et @aAlinaReyes vont nous expliquer mieux ce qui se fait ou non entre adultes et enfants? pic.twitter.com/xZnzMWrkzz
— Bruno Kant (@bkant) 16 Juin 2015
Procès #Outreau l'entourage "militant" des enfants Delay passé au crible http://t.co/zwZwobADT8
— Bruno Kant (@bkant) 16 Juin 2015
#Outreau ou "aider ces garcons" :-) pic.twitter.com/HWDdmEddpm
— Bruno Kant (@bkant) 16 Juin 2015
Si le procureur general PEUT faire appel, il aurait pu... Mais en effet, c'est maintenant plie, definitif #Outreau https://t.co/H2jhOV52kh
— Bruno Kant (@bkant) 16 Juin 2015
@keranos2 Je pense aux motivations de l'arret, par exemple. Une ligne aurait pu scandaliser. Mais c'est donc fini #Outreau
— Bruno Kant (@bkant) 16 Juin 2015
Depuis le temps que j'en lis de pareilles, des annees, toujours aussi peu futees, ces militantes https://t.co/aMaXZH3yEi
— Bruno Kant (@bkant) 16 Juin 2015
"Tenter de déterminer si leurs témoignages disaient vrai ou faux a été la première erreur de l’affaire d’#Outreau" http://t.co/a0vzzXMUNw
— Bruno Kant (@bkant) 16 Juin 2015
"Le CIC dément fermement toute relation de cause à effet" https://t.co/itACucIeky cc @dolfsquare @Korben @Sorcier_FXK
— Bruno Kant (@bkant) 16 Juin 2015
"Le jugement a été mis en délibéré au 13 août." Tout le monde sera a la plage.
http://t.co/2ssXdOdfo0
— Bruno Kant (@bkant) 16 Juin 2015
Il n'y a peut etre pas besoin d'attendre mi aout pour que ca fasse crier. @infoOutreau T'en dis quoi? :-) #Outreau pic.twitter.com/nxMiA0rlBz
— Bruno Kant (@bkant) 16 Juin 2015
Toujours se vantant (document à l'appui (important)) d'avoir nui à qqun mais sinon pas psychopathe du tout #Outreau https://t.co/lntGySaO9e
— Euterpe (@Euterpeaventure) 16 Juin 2015
Une comique, @Euterpeaventure. "M. KANT a fait chier les juges!" Et alors?
Agnès Marin: la famille saisit le CSM http://t.co/I76jnq9XEg
— Bruno Kant (@bkant) 16 Juin 2015