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"Carnage": Polanski dissèque les moeurs bourgeoises
Le Parisien | Publié le 05.12.2011, 15h32
Avec "Carnage", adapté de la pièce de Yasmina Reza, Roman Polanski se délecte de disséquer les valeurs bourgeoises et conventionnelles dont les apparences cachent mal la violence des échanges entre deux couples de parents (sortie mercredi).
"Carnage", présenté sans lui à la Mostra de Venise en septembre, signe surtout le grand retour à 78 ans du cinéaste d'origine polonaise sur grand écran après ses démêlés judiciaires en Suisse, en 2009-2010, où il échappa de peu à l'extradition vers les Etats-Unis qui l'accusent d'abus sur mineur depuis 1977.
Bien qu'il n'ait pu se rendre sur la lagune, l'Italie ayant signé un traité d'extradition avec la justice américaine, son "Carnage" avait été applaudi chaleureusement ainsi que ses deux couples d'acteurs, Jodie Foster, Kate Winslet, John C. Reilly et Christoph Waltz.
"Carnage" raconte une violente dispute entre deux couples de parents qui tentent initialement de régler élégamment un petit différend entre leurs chérubins, en reprenant les codes de la tragédie : une seule scène de 90 minutes en un lieu unique, un appartement de Brooklyn à New York - tournée en réalité dans les studios de Bry-sur-Marne en région parisienne.
Adapté de la pièce de Yasmina Reza, "Le Dieu du carnage", qui a séduit le grand public aussi bien à Paris qu'à Londres ou Broadway, ce huis clos cinématographique a été coécrit avec l'auteur.
Mariage, famille, engagement, morale, petites bassesses de la vie de couple: les dialogues ciselés fusent et nourrissent une grande comédie pleine de rebondissements, avec plusieurs moments d'apothéose dont une scène de crise de vomissements (Kate Winslet), et plusieurs face-à-face irrésistibles.
Dans une interview au Figaro, Polanski explique "le fun" que la pièce lui a procuré, notamment cette "satire des valeurs bourgeoises conventionnelles, du politiquement correct et de l'hypocrisie des politesses mondaines avec ses sourires factices".
Ces quatre personnages si courtois, relève-t-il, "se révèlent des monstres chacun à leur manière, prêts à la fin à se sauter à la gorge". Polanski confie d'ailleurs qu'avec deux enfants âgés de 18 et 13 ans, cette situation ne lui est pas étrangère : "je sais ce que c'est que de recevoir un mot de l'école ou des autres parents et d'avoir à essayer d'arranger les problèmes".
Récompensé à plusieurs reprises pour "The Ghost Writer" l'an passé, notamment aux César, Roman Polanski ne peut se rendre qu'en France et en Pologne, deux pays qui n'extradent pas leurs ressortissants vers les Etats-Unis.
AFP
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