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Deux tweets « cachés » ? #FreeSpeech sur Twitter, c'est du passé ?
D'un Canard enchainé de 2012, par là |
Je continue d'étudier le shadow banning, sur Twitter, un réseau social qui me semble maintenant être très différent de ce qu'il était par le passé. Lorsqu'on y publiait un tweet qui ne plaisait pas à d'autres, il pouvait être « signalé », voire le compte pouvait être « signalé » puis « suspendu » ; tout le monde connait bien ces principes, qui ont souvent aussi été utilisé par des militants ou par des taquins, pour dégager des twittos et leurs productions.
Après suspension et lors du rétablissement du compte, on pouvait être prié de supprimer des tweets, ou l'on pouvait encore aller constater qu'il en manquait. Au passage, on pouvait parfois également constater quelques blocages supplémentaires, par des tiers, notamment parmi ceux avec lesquels on venait d'échanger directement ou simplement via hashtags et mots clefs. Au fil du temps, même s'il n'y avait pas de réactions particulières de la modération puis suspension de comptes, les blocages intempestifs ou non, parfois des blocages idéologiques, ces phénomènes était très susceptible de constituer des bulles ou filtres de réalités, sur Twitter...
Voici comment fonctionne l'algorithme de Twitter
Will Oremus — Traduit par Antoine Bourguilleau
10 mars 2017 à 11h09 — mis à jour le 18 juillet 2018 à 18h00, chez Slate, extrait :
« ... ceux qui cherchaient la vérité sur Twitter pouvaient encore la trouver. Mais pour bien d'autres, Twitter est devenu une machine à mentir -un lieu où les mensonges et les fausses nouvelles ont fleuri au sein de sous-communautés idéologiques isolées qui semblent habiter dans des réalités alternatives. »
Le shadow banning de comptes dans leur intégralité (sans jamais la moindre notification de la part de Twitter) est très concret et concerne bien plus qu'une petite poignée de twittos. shadowban.eu peut donc renseigner, une fenêtre de navigation privée également, pour y déceler des tweets manquants, ceux d'autres comme ses propres tweets. On peut y déceler des « QFD ban », des « thread ban » également, et beaucoup plus facilement et rapidement des « search ban ». Via les hashtags #ShadowBanned ou #ShadowBanning on peut vite repérer des comptes bannis (sauf si depuis, la censure a été levée ; parfois des twittos semblait s'y être trompés sur des états de comptes...). J'avais en tous cas très aisément pu repérer des comptes affectés par cette nouvelle forme de censure sournoise en utilisant le mot clefs @DisinfoEU, juste en suivant des sujets et des discussions souvent essentiellement d'ordre politique.
Company
Setting the record straight on shadow banning
By Vijaya Gadde and Kayvon Beykpour
Thursday, 26 July 2018, Twitter, le blog officiel, extrait, dont une petite phrase nuancée surlignée ici :
People are asking us if we shadow ban. We do not. But let’s start with, “what is shadow banning?”
The best definition we found is this: deliberately making someone’s content undiscoverable to everyone except the person who posted it, unbeknownst to the original poster.
We do not shadow ban. You are always able to see the tweets from accounts you follow (although you may have to do more work to find them, like go directly to their profile). And we certainly don’t shadow ban based on political viewpoints or ideology.
Par contre, trouver des tweets uniques qui auraient été « cachés » sournoisement, c'est un peu plus compliqué. J'ai moi même envoyé plus de 81 000 tweets depuis 2009 et je n'envisage pas d'aller vérifier parmi ceux-ci lesquels pourraient aujourd'hui être « cachés ». J'ai par contre trouvé deux de mes tweets récents qui n'apparaissent plus dans une fenêtre privée (un search, sans être authentifié sur Twitter). Ces deux tweets devraient toujours être retrouvables facilement par ceux qui me follow. Par contre, ceux qui ne me followent pas ne les retrouveront pas avec la recherche de Twitter, ceux-là devront connaitre leur URL ou le lien direct des tweets pour aller les lire. Trouver des tweets d'autres qui auraient été « cachés » ? Il faudrait fouiller un compte quelconque aux tweets bien piquants, vérifier parmi ceux-ci lesquels ont totalement disparus de résultats de recherche ; potentiellement un travail de quelques heures mais si mes divers constats sont bons, la pêche aux tweets censurés ou « shadowed » devrait être fructueuse.
Depuis mon interface (https://twitter.com/) et mon compte Twitter habituels, avec les mots clefs @bkant #DMCATakeDown, je retrouve immédiatement deux de mes tweets que j'ai envoyé vers les 17 et 18 août 2018 (01:14 - 18 août 2018 et 19:58 - 18 août 2018, heure de Paris). Dans une fenêtre privée et sans y être authentifié, comme déjà exposé plus haut, je ne les retrouve pas depuis un long moment, même si mon dernier « search ban » a bien été levé. J'ai fait chercher un inconnu, sur Twitter, il ne les a manifestement pas retrouvé non plus, il ne remarquait que trois autres tweets que j'avais posté plus tard, vers le 21 août, sur le même sujet ainsi que cette fois, sur « l'effet tweet ban » également. Est-ce temporaire ou définitif ? N'étant pas dans les confidences de Twitter, et comme @TwitterParis ne me répond jamais à rien, je ne saurais pas avant un moment si ces deux tweets réapparaitront un jour pour tous ou s'ils resteront ainsi marqués « shadowed » pour toujours.
Ces deux de mes tweets actuellement « cachés » ne sont pas anodins. Ils sont bien en rapport avec #DMCA ou une sorte de tentative de faire censurer sans débats #DMCATakeDown l'un de mes billets de blog sur Yael Mellul de juillet 2015. Le sujet #DMCATakeDown je connais assez bien déjà, je l'avais approfondi en 2016. Une requête de type DMCA à moins qu'une banale mais tout à fait confuse « demande de suppression » auprès d'un moteur de recherche ; « Defamation Complaint to Google » ; mais une requête #DroitOubli #CachezMoiCa qui n'aura manifestement pas été suivie d'effet pour ce qui concerne mon billet de blog d'alors. Le contenu de ces tweets ou plutôt de cette requête que j'ai repérée sur Lumen database est diffamatoire, à mon encontre. En Les tweetant, j'espérais qu'il allait me parvenir quelques explications de la part de cette militante féministe « omise du barreau », sinon de ces sphères là, pas mal de féministes, mais d'autres courants également ; mais mes envois ou ces deux tweets ont donc simplement été « cachés », censurés par les algorithmes ou par la team Twitter. #FreeSpeech sur Twitter, ou les débats, les échanges et les opportunités de lectures que nous avions pu y connaitre, c'est du passé...
En tous cas, dans mon billet de blog de juillet 2015, je n'avais pas écrit de conneries au sujet de Yael Mellul ou de ce qu'elle avait traversé ; je m'étais même bien abstenu d'y ajouter qu'elle aurait alors été radiée du barreau. J'avais juste bien perçu et noté qu'elle avait eu à éprouver quelques sérieuses difficultés et qu'elle avait alors posé sa robe. Ce qui a d'ailleurs été confirmé récemment, dans une interview ou présentation de la militante, par l'Express :
La femme qui voulait faire tomber Cantat
Par Benoist Fechner et Claire Hache,
publié le 26/06/2018 à 17:30, mis à jour à 19:46, l'Express, extrait
"Trouver du recul sur sa cause pour n'y puiser qu'un mieux-être" aura pris du temps et lui aura sans doute coûté sa carrière. Omise du barreau de Paris à sa demande, en février 2015, après vingt ans d'exercice, Yael Mellul confie un "burn-out", une "descente aux enfers" dans laquelle les difficultés personnelles et les coups reçus dans le débat public s'entremêlent. Elle suit depuis une psychanalyse.
#DMCATAkeDown #Shadowban @TwitterParis Ta baleine se porte pas très bien? pic.twitter.com/DGoqljFv0A
— Bruno Kant (@bkant) 21 août 2018
Bertrand Cantat et Yael Mellul, ça chauffe https://t.co/uMv0DZdids#DMCATakeDown @YaelMellul si vous avez un commentaire à formuler, dites le pic.twitter.com/pgSFswkW5w
— Bruno Kant (@bkant) 17 août 2018