« Au château, on savoure la fin de la pensée unique | Oulala, ça va encore être de ma faute » |
Les chercheurs découvrent la lune ?
D'après ce que j'ai entendu cet après midi, sur France Info, les « obstinés » qui tourne depuis des heures sur le parvis de l'hôtel de Paris en sont à s'essouffler. Malgré l'originalité de ce mouvement « infini », ces chercheurs et universitaires ne seraient pas entendus par ceux qui nous gouvernent. Un collectif envisagerait maintenant de saisir la justice, le tribunal administratif ou le Conseil d'Etat, et même d'aller jusqu'au bout, c'est à dire jusqu'à la CEDH.
Selon Le Plan B d'avril-mai 2009, nos chercheurs découvrent la lune. Et maintenant que des projets de société les menacent eux aussi, ils dégaineraient à leur tour leurs sabres en bois. Dans ce canard plutôt critique, on peut encore lire que « depuis le début de leur mobilisation, les enseignants-chercheurs ont eu à faire face à un adversaire redoutable et plutôt inattendu : les `'grandes plumes" de la presse française ».
Il y a quelques jours, une « grande plume » dévoilait un extrait du rapport de la commission Darrois ce qui n'a pas manqué de susciter l'ire et l'émoi parmi des professionnels du droit. Je n'y percevais rien d'« inattendu ».
Petite revue de presse ainsi qu'un bréviaire paru ce 8 avril
Culture
Le Bréviaire du misogyne
Paul Wermus, le samedi 24 janvier 2009 à 04:00, France Soir, extrait
Pierre Merle est un drôle d’oiseau.
Cet auteur de nombreux livres consacrés au langage, du Dico du français qui se cause au Nouveau Dictionnaire de la langue verte, en passant par le Petit Traité de l’injure, change de genre. Voilà que ce spécialiste s’est attelé au Bréviaire du misogyne. Comme l’avoue l’auteur sans le moindre état d’âme : « Etre misogyne ne sert à rien sans doute, mais qu’est-ce que ça soulage ! N’importe quelle femme vous dira que la misogynie est un scandale quand c’est le fait d’un homme, mais quel délice d’entendre une femme médire d’une autre. »
Dans cet essai, on trouve un large éventail de citations dont voici un aperçu : « Le jour de ton mariage, n’oublie pas de dire à ta femme que si elle veut conserver la brillance de son alliance elle doit impérativement la laver dans l’eau de vaisselle au moins trois fois par jour » (Jean Yanne). Le ton est donné.
A lire sur Le Plan B, le ton est donné : « Tous aux abris ! »
Enquête
Universités : le conflit se durcit à l'approche des examens
LE MONDE | 08.04.09 | 13h37 • Mis à jour le 08.04.09 | 13h37, extrait
La réforme de l'université se fera-t-elle selon les modalités actuellement prévues, envers et contre toutes les grèves et manifestations ? Le président de la République, en tout cas, l'a affirmé, mardi 7 avril, à l'occasion d'un déplacement à Venelles (Bouches-du-Rhône), près d'Aix-en-Provence. Alors que la mobilisation contre la politique éducative du gouvernement entre dans sa dixième semaine et que les signes de radicalisation se multiplient, Nicolas Sarkozy a répété sa volonté de ne pas revenir sur la loi LRU sur l'autonomie des universités, votée en août 2007. "Je veux dire au monde universitaire que leur donner l'autonomie, c'est leur faire confiance, a dit M. Sarkozy. C'est un choix sur lequel je ne reviendrai jamais."
Compte rendu
Enseignants-chercheurs : "Sarkozy est un incendiaire"
LE MONDE | 09.04.09 | 14h16, extrait
Etait-ce la pluie qui tombait mercredi 8 avril sur Paris, où un moment d'abattement parmi les enseignants-chercheurs après les propos très fermes tenus la veille par Nicolas Sarkozy, qui ne reviendra "jamais" sur l'autonomie des universités ? Ils étaient 2 800 selon la police, 10 000 selon les organisateurs, à manifester contre les réformes dans le supérieur et la recherche. Moins de la moitié des effectifs de la manifestation du 2 avril. Mais des manifestants très remontés contre Nicolas Sarkozy : "Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas à l'écoute de ce qui se passe dans les universités", relevait Marc Champesme, enseignant-chercheur à Paris-XIII et secrétaire national du Snesup-FSU.
Société
Ouest France, jeudi 09 avril 2009, extrait
Facultés : les examens sur la sellette
La ministre de l'Enseignement supérieur refuse la validation automatique du semestre, perturbé par les grèves.
Pécresse : « Pas de validation automatique ». Des enseignants-chercheurs et des étudiants souhaitent que le deuxième semestre universitaire soit validé automatiquement. « Je ne l'envisage pas. Clairement, non », a répondu, hier, la ministre, Valérie Pécresse. « Il est essentiel que tous les enseignements qui n'ont pas été assurés le soient avant les examens. Il en va de la crédibilité de nos universités à l'étranger et de la valeur de nos diplômes. Si le rattrapage est organisé sous quinze jours, en mettant les cours en ligne ou en organisant des cours complémentaires, le second semestre sera sauvé ». Mais, après Pâques, « si les cours continuent à être perturbés, l'année universitaire sera menacée. »
Pour la FSU, « il y a de la marge ». « J'ai le sentiment que le gouvernement a choisi le pourrissement en dramatisant la question des examens. Alors que, pour les examens, il y a encore de la marge », affirmait, hier, Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU.
Universités : les Français approuvent le mouvement, pas les blocages
LE MONDE | 13.04.09 | 13h54 • Mis à jour le 13.04.09 | 13h54
Une majorité de Français (51 % contre 48 %) estime que le mouvement de protestation dans les universités est justifié, selon un sondage Opinionway réalisé pour le ministère de l'enseignement supérieur, du 8 au 10 avril, auprès de 1 002 personnes. Mais 64 % désapprouvent la décision de certains enseignants-chercheurs, à l'université de Rouen notamment, de boycotter la présidence des jurys du baccalauréat. De même, ils sont opposés aux blocages à 58 %, et les trouvent même inacceptables pour 47 % d'entre eux (contre 34 %). Les conséquences induites par les blocages d'ampleur variable qui touchaient encore une minorité d'universités la semaine dernière, provoquent un net rejet. Trois personnes interrogées sur quatre ne veulent pas entendre parler d'une validation automatique du semestre, à laquelle la ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a dit qu'elle s'opposerait. A 77 %, les sondés craignent que le mouvement ne dévalorise l'année universitaire.
Du bréviaire du misogyne
La une de Plan B, avril-mai 2009
Interview, le 08/04/2009, par Dan Israel, www.arretsurimages.net, extrait
Enseignants-chercheurs : les articles du Monde sont "des coups de poignard dans le dos"
Jérôme Valluy a lancé l'appel au boycott du quotidien. Il s'explique.
nseignant-chercheur en sociologie politique à l'Université Paris 1, Jérôme Valluy est à l'origine de la "charte de bonne conduite" vis-à-vis du Monde, véritable appel au boycott du quotidien lancé au monde universitaire, comme nous l'expliquions récemment.
Pour @si, il s'explique sur cette démarche.
Pourquoi lancer un appel au boycott du Monde ?
Nous aurions pu lancer cette charte beaucoup plus tôt : la couverture par Le Monde du mouvement lancé par les enseignants-chercheurs nous a posé problème depuis le début. En période de mobilisation, on est particulièrement à l'affût des articles de presse et des reportages radio ou télé qui en traitent, nous avons donc suivi de près la façon dont le quotidien en parlait.