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Jugée pour avoir poignardé un juge
Enfin ce procès assez exceptionnel.
Jugée pour avoir poignardé un juge
France Soir, 29/04/10 à 07h58
En 2007, Fathia Benzioua poignardait un juge à Metz. Jeudi, devant les assises de Meurthe-et-Moselle, s’ouvre un procès controversé. Pour Jacques Noris, juge des enfants et vice-président du tribunal de grande instance de Metz, le rendez-vous du 5 juin 2007, 9 heures avait tout de l’ordinaire. Un ordinaire fait de décisions difficiles, de confrontation entre le droit et des situations humaines complexes. Lorsqu’elle s’assied accompagnée de son avocate et de son ex-mari dans le bureau du magistrat, Fathia Benzioua apprend la nouvelle : le placement pour une année supplémentaire du petit James, alors âgé de 2 ans, chez ses grands-parents paternels, où il se trouvait depuis déjà un an. De ses deux autres enfants plus âgés, l’un vit avec son père, l’autre est en foyer. En cause dans cette séparation décidée par le juge, le parcours de Fathia, de foyer d’accueil en consommation d’héroïne. « Vers ses 16 ans, raconte Stéphane Massé, son avocat, joint par France-Soir à quelques heures de l’ouverture du procès, elle a été renvoyée en Algérie, pas scolarisée, avec un père violent… Quand elle est revenue en France quelques années plus tard, ça ne pouvait évidemment pas donner grand-chose. La suite, c’est un parcours amoureux chaotique, les enfants de trois pères différents, des signes de schizophrénie jamais décelés, puisque son casier judiciaire est vierge, la désocialisation… » Agée de 35 ans à l’époque, sans emploi, la jeune femme reçoit cette décision de placement comme un coup de poing. Elle se lève, contourne le bureau du juge et, avant que quiconque puisse faire un geste ou appeler l’escorte, elle frappe Jacques Noris au ventre à plusieurs reprises, à l’aide d’un long couteau de boucher dérobé quelques mois plus tôt au père de son dernier fils. Rapidement, Fathia Benzioua est arrêtée, tandis que Jacques Noris est transporté en urgence à l’hôpital du Bon-Secours, où il est opéré. Il ne reprendra le travail qu’au bout de quatre mois, avec une incapacité permanente de 24 %. Une bataille d’experts au programme. Après quelque trois ans de détention provisoire, Fathia Benzioua n’a pas beaucoup changé. D’abord incarcérée dans une section spécialisée de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), elle est ensuite rapprochée de sa famille, à Nancy. « De toute façon, le traitement était a minima, un peu de substitution à l’héroïne. S’il s’agit juste de l’abrutir à coups de neuroleptiques, on peut faire ça à Nancy… » déplore le défenseur de Fathia, qui considère qu’« elle n’a rien à faire en prison ». « D’ailleurs, ça apparaît en filigrane dans le rapport de comportement de l’administration pénitentiaire. » L’une des questions essentielles qui seront débattues devant les jurés est en effet celle de la responsabilité pénale de Fathia. « Encore aujourd’hui, décrit Me Massé, elle est absente, son état psychiatrique est très problématique. Elle commence seulement à comprendre que ce qu’elle a fait est mal, mais les seuls moments de lucidité que je lui ai vus, c’est quand elle sait que ses enfants vont venir. » Les experts eux-mêmes s’y perdent, explique Stéphane Massé : « Le premier psychiatre à la rencontrer conclut à une abolition totale du discernement. Viennent ensuite quatre autres, qui hésitent entre une responsabilité totale et une légère altération de son discernement. Bref, ce sera une des principales questions du procès, outre celle de la qualification de “tentative de meurtre”, qui me semble inadaptée. » Du côté de l’accusation, la version est différente. Joël Guitton, alors procureur de la République de Metz, déclarait, quelque temps après avoir rencontré Fathia : « Elle voulait “crever le juge”. »
2 commentaires
Un son de source http://www.rtl.fr/fiche/5939561774/une-femme-jugee-pour-avoir-poignarde-un-juge-des-enfants.html
AFP, 03/05/2010 | Mise à jour : 19:58
Ce matin, l’accusée a pris la parole, incapable d’expliquer son acte, précisant qu’elle "n’allait pas bien".
Entendu par la Cour quelques minutes plus tôt, la victime, Jacques Noris, avait pour sa part affirmé que Fatiha Benzioua "comprend très bien la situation, mais elle est dans le déni de la difficulté".
Extrait de source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/03/97001-20100503FILWWW00730-juge-poignarde-13-ans-de-reclusion.php