« Culture psychiatrique et culture judiciaire : relire Michel Foucault | 25 mai 2008, journée internationale des enfants disparus » |
Jugement de valeur, jugement de droit
Vu sur le site de l’UNASEA. La FN3S organise les 19, 20 et 21 novembre prochain ses journées d'études sur le thème "Evaluation, contradictoire et décision : la formation du jugement en assistance éducative".
De la présentation...
Jugement de valeur, jugement de droit
Entre le jugement de valeur et le jugement de droit quelle place occupent et assument les travailleurs sociaux, quelle posture soutiennent et défendent les institutions ?
Qu’il soit référé à la morale (espace de l’éthique), à la philosophie (discours de la raison), au politique (instance de la décision), au droit (temps du procès judiciaire), le jugement est un processus qui s’affiche, se ramasse, se synthétise dans sa conclusion. Celle-ci prendra la forme d’un énoncé qui, selon l’usage qui doit en être fait, sera identifié en tant que verdict, sentence, théorie, programme, orientation, etc. Or cette conclusion, même si provisoire, induit, détermine pour une part non négligeable notre rapport au « monde », et elle ne peut se décrypter, ne peut se comprendre qu’à condition d’avoir accès aux cuisines, si l’on peut dire, c’est-à-dire au lieu de la formation du jugement.
Intuition, évaluation, conviction
Nous nous proposons donc de traiter de cette alchimie particulière qui, chaque jour, amène le professionnel à transmuter sa subjectivité (souvent constituée d’impressions, d’intuitions, appuyée en partie sur des valeurs personnelles) en une appréciation « objective », étayée, qui soit efficiente dans son travail avec les familles, transmissible au magistrat. De l’intuition à l’évaluation, et de l’évaluation au jugement, le chemin est complexe, pavé de bonnes intentions certes, mais semé d’embûches aussi...
L’institution trouve là sa place, garante du bon déroulement de ce processus au travers des différents moyens qu’elle met en oeuvre : projet de service, formation, pluridisciplinarité, ressources documentaires, contrôle des pratiques, etc. Pour autant il faut nous demander qui évalue ou « dit » le danger pour l’enfant, et de quelle place, qui juge du bien fondé de l’évaluation (les professionnels, le service, la cellule départementale, le Parquet, le juge ?), et enfin qui évalue l’évaluateur ?
La place du débat contradictoire
Ce qui nous amène à une réflexion essentielle, un peu éludée ces derniers temps, à savoir : le contradictoire a-t-il encore sa place dans le débat ? En effet la loi du 5 mars 2007 réformant la Protection de l’Enfance, en instituant la subsidiarité de l’intervention judiciaire, ne met-elle pas à mal quelques principes essentiels de la justice ? Quelle instance fera désormais tiers entre les familles et les services des conseils généraux, sachant que cette loi n’est guère bavarde en termes de voies de recours ?
Ces différentes pistes de réflexion seront abordées au cours de nos journées d’études.
19/11/2008 : VIIIe Colloque sur les nouvelles pratiques philosophiques (Philosophie)
Ce colloque à dimension internationale constituera un lieu d’échange et de rencontre pour toutes les personnes qui pratiquent la philosophie autrement et dans des lieux diversifiés : à l’école primaire, au secondaire, en hôpital, en prison, dans les cafés, universités populaires, médiathèques, au théâtre, au cinéma, au sein d’entreprises ou d’organisations, etc.
Date et lieu :
Du 19/11/2008 au 20/11/2008 : Unesco, 125, av. de Suffren. - 75007 Paris VIIe
Informations :
Virginie Janin, tél. : 06 73 44 75 23. - Site Internet : www.colloquepratiquesphilo.org