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Le seul juif de la prison, Samuel a vécu un vrai calvaire
NDLR : Samuel semble tout de même avoir été pris en charge par des gardiens. Des juges pour enfants ou pour créatures inférieures auraient pu désigner des travailleurs sociaux de l'OSE France, Claire Davidson puis Magalie Bodon-Bruzel et enfin, avec le soutien ou l'approbation d'une cour d'appel, imputer tous ces faits aux terribles troubles de la relation père-enfant ou à la personnalité du père de Samuel... mais Israel aurait peut-être protesté.
Béziers
Le seul juif de la prison, Samuel a vécu un vrai calvaire
FRANÇOIS BARRERE
21/10/2011, 06 h 00 | Mis à jour le 21/10/2011, 09 h 50, Midi Libre
Pourquoi avez-vous été incarcéré cet été au centre de détention de Béziers ?
Il y a deux ans, j’ai déposé le bilan de mon entreprise qui avait vingt salariés à Paris. J’ai tout perdu, j’ai quitté ma femme et mes enfants, je suis venu à Montpellier remonter une autre société, mais rien n’a marché. Plus rien n’allait pour moi, je n’avais plus d’argent, j’ai rencontré un cambrioleur qui connaissait un appartement.
J’ai dit oui, et je le regrette amèrement. Il a été arrêté et m’a balancé : j’ai été arrêté à Montpellier, et incarcéré le 21 juillet.
Comment s’est passée votre incarcération ?
À l’arrivée, on vous demande votre confession, pour l’aumônier et pour la nourriture. Je suis né juif, je l’ai demandé à personne, et je vais pas le cacher. Mais à Béziers, il n’y avait pas d’aumônier prévu pour les juifs.
Sur 1 000 détenus, j’étais le seul juif. Et il n’y avait pas de nourriture, alors que je mange strictement casher.
Que s’est-il passé ensuite ?
Pendant près de quatre semaines, je n’ai presque rien mangé, seulement des légumes quand ils étaient cuits à l’eau et des fruits. J’ai perdu beaucoup de kilos. Grâce à ma famille, ça s’est su jusqu’en Israël qu’un juif était seul en prison sans pouvoir se nourrir.
De là-bas, quelqu’un a appelé l’aumônier juif de France : il était en vacances à Carcassonne, il est venu me voir avec l’aumônier de Béziers, qui n’avait pas encore eu l’autorisation d’intervenir en prison. Tout ça a pris quatre semaines.
Comment ont commencé les incidents ?
Ça s’est su que j’étais juif et depuis les autres cellules, on a commencé à me traiter de “sale juif”, de “youde”. J’y croyais pas, j’avais jamais entendu ça... “Youde”, comme pendant la guerre... Je répondais pas à ces insultes.
Au début, c’était un peu comme une rigolade, mais quand ils ont su qu’un aumônier m’apportait à manger, c’est devenu général, et toutes religions confondues. Les musulmans, les catholiques, les gitans. On crachait sur mon passage, on me menaçait de mort. C’était un truc de malade.
Que s’est-il passé le 27 septembre ?
J’étais dans la cour, à la cabine téléphonique. Plusieurs gars sont là, autour, ils crachent par terre et tous les autres étaient aux fenêtres, à encourager ceux de la promenade à me défoncer. Et puis ça commence. Trois devant, quatre derrière, que des jeunes, ils m’ont fracassé. Des coups à la tête, aux jambes.
Je suis tombé deux fois à terre, j’avais mal de partout, les gardiens étaient à 200 mètres, ils me faisaient signe de venir vers eux, mais sans oser entrer dans la cour. Il y avait 200 détenus qui hurlaient accrochés aux barreaux, on se serait cru dans un film. Ma femme et mes enfants entendaient tout au téléphone, ils ont cru que j’allais mourir.
Que s’est-il passé depuis ?
J’ai été opéré le soir de multiples fractures au poignet, avec une broche, sept vis et 14 points de suture. J’ai été libéré et deux de mes agresseurs seront jugés le 18 novembre. Moi, je suis traumatisé. Je n’avais peur de rien ni de personne dans la vie et maintenant, j’ai envie d’être seul sur une île, sans personne.
On a la chance d’être dans un pays laïc, où chacun peut avoir sa religion. Quand je vois ces comportements, je trouve que l’être humain est dégueulasse.
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