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Sarkozy et Hollande «indignés» par le père de Mohamed Merah
Le Parisien | Publié le 27.03.2012, 08h47 | Mise à jour : 17h14
A gauche comme à droite, le père de Mohamed Merah a fait l'unanimité contre lui en annonçant sa volonté de porter plainte contre la France pour la mort de son fils, le tueur en série de Toulouse et Montauban abattu lors d'une opération du Raid. Seul le secrétaire national du PCF et soutien de Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent, s'est démarqué de ces condamnations en estimant qu'on pouvait «peut-être comprendre la détresse» de cet homme, tout comme l'a fait le candidat Jacques Cheminade. Le Front national a immédiatement dénoncé cette «déclaration nauséabonde».
L'«indignation» de Sarkozy
«Je veux rappeler à cet homme que son fils avait filmé ses crimes et pris le soin diabolique de faire parvenir ses images ignobles à une chaîne de télévision», s'est ému Nicolas Sarkozy ce mardi. Le président-candidat, qui a exprimé son «indignation», rendait hommage à l'Elysée aux policiers, gendarmes, magistrats et sapeurs-pompiers qui ont participé au dénouement de l'affaire du Tueur au scooter.
Rapidement suivi par ses rivaux socialistes, Nicolas Sarkozy a par ailleurs demandé aux chaînes de télévision qui auraient récupéré les images des meurtres «de ne les diffuser sous aucun prétexte, par respect pour les victimes et par respect pour la République». Un message reçu cinq sur cinq par la chaîne qatarie Al-Jazeera, qui a annoncé qu'elle ne la diffuserait pas.
Guaino fustige l'«indécence»
Son conseiller présidentiel, Henri Guaino, a vu de l'«indécence» dans l'intention du père de Merah de porter plainte. «C'est son droit, mais je n'ai qu'un seul mot à la bouche : indécence», a-t-il réagi sur France Culture. Toujours en campagne, il en a profité pour s'insurger avec force contre l'analyse selon laquelle la société française serait responsable de la dérive sanglante du jeune tueur. «Chercher à expliquer par la responsabilité de la société un geste pareil est pour moi le comble de l'indécence», a-t-il lancé. «C'est l'idéologie d'une certaine gauche. Le criminel n'est jamais responsable de ses actes. Il n'est jamais responsable de rien. Ce sont tous les autres qui sont responsables», a poursuivi Henri Guaino. «Un monstre n'est pas un symptôme de l'état de la société. Un monstre est un monstre. Il n'y a pas une explication sociale possible à un crime pareil», a-t-il conclu.
Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a, lui, conseillé au père de Merah de «se taire», qualifiant le fils de «monstre». Jugeant les propos «odieux, indécents», le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a tenu à rappeler à cet homme que «son fils a tué de sang-froid sept personnes, dont trois enfants exécutés à bout portant en les pourchassant dans une cour d'école».
Sur son compte Twitter, Valérie Pécresse a également vivement réagi aux propos.
Les propos du père de Mohammed Merah contre la France sont honteux. A sa place, je serais effondrée et je demanderais pardon aux victimes.
— Valérie Pécresse (@vpecresse) Mars 27, 2012
Hollande : le père «n'avait qu'une chose à faire, c'était se taire»
Le candidat socialiste a réagi comme Alain Juppé. «Il n'avait qu'une chose à faire, c'était se taire», a lancé François Hollande, intérrogé par la presse en marge de son déplacement à Calais. Exprimant lui aussi son indignation, il souligne : «Nous ne pouvons pas admettre, quel que soit le lien de parenté, qu'une personne puisse mettre en cause l'intervention des forces de sécurité pour mettre hors d'état de nuire celui qui a été un tueur dans des circonstances horribles d'enfants et de militaires.»
Le Parti communiste s'est démarqué de ces condamnations, tout comme le candidat de Solidarité & Progrès, Jacques Cheminade. Interrogé par RTL, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et soutien de Jean-Luc Mélenchon, a répondu : «Ecoutez, dans une affaire comme celle-là, la détresse du père, on peut peut-être la comprendre aussi.» Jacques Cheminade a, lui, affirmé sur RMC/BFMTV : «Je comprends qu'il veuille comprendre les circonstances, même s'il ne faut pas toujours solliciter la justice.»
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