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DSK : première audience au civil dans l'affaire du Sofitel de New-York
le Mercredi 28 Mars 2012 à 05:00, France Info
La procédure pénale a abouti à l'abandon des charges contre l'ancien patron du FMI le 23 août dernier, mais la procédure civile ne fait que commencer. Les premières audiences devront déterminer si oui ou non il faut aller jusqu'au procès entre Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo.
Ni Nafissatou Diallo ni Dominique Strauss-Kahn n'assisteront à cette première audience, dans un tribunal du Bronx, à New-York. Elle sera consacrée exclusivement à des questions de droit. Et avant un éventuel procès, il faudra attendre plusieurs semaines, pendant lesquelles le juge Douglas McKeon devra décider ou non de donner suite à la plainte de la femme de chambre.
Mais la bataille juridique aura bien lieu dès aujourd'hui, par avocats interposés. Ceux de l'ancien patron du FMI vont tout simplement demander l'abandon des poursuites. Ils estiment qu'au moment des faits, leur client bénéficiait de son immunité diplomatique. Les avocats de Nafissatou Diallo, eux, vont tout faire pour prouver le contraire, et surtout pour renverser l'opinion du juge sur la fiabilité de l'accusatrice. Face aux doutes sur sa crédibilité, le procureur de Manhattan avait préféré jeter l'éponge au pénal.
Procès ou accord à l'amiable ?
Malgré ce premier échec judiciaire, Nafissatou Diallo accuse toujours Dominique Strauss-Kahn de l'avoir contrainte à pratiquer une fellation, dans sa suite du Sofitel. Tout va dépendre maintenant de l'avis du juge sur la question de l'immunité de DSK. S'il reconnait que le Français bénéficiait de cette immunité au moment des faits, il sera mis hors de cause. S'il rejette cette option, il pourra soit poursuivre la procédure vers un procès, soit tenter une conciliation. Autrement dit : trouver une compensation financière raisonnable pour les deux parties.
Pour cette nouvelle étape de ses déboires judiciaires, Dominique Strauss-Kahn a changé de stratégie de défense en invoquant son immunité diplomatique. Il a également changé d'avocats : l'un d'eux est un ténor des affaires civiles dans le Bronx, et surtout il est afro-américain. Une façon de contrer les avocats de Nafissatou Diallo, qui ont choisi volontairement ce quartier populaire pour déposer leur plainte au civil. Les jurés y seraient, selon eux, plus sensibles au sort de la femme de chambre noire, d'origine guinéenne, qu'à celui de l'ancien dirigeant, blanc et puissant, du Fonds monétaire international.