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Société
Comment la petite Marina a protégé ses parents maltraitants de la justice
Le Monde.fr | 15.06.2012 à 10h20 • Mis à jour le 15.06.2012 à 10h20
Par Patricia Jolly
Fin juin 2008, la constatation par un médecin scolaire d'une trace violette et profonde "en épi de blé" tout au long de la colonne vertébrale de la petite Marina, morte sous les coups de ses parents, à l'été 2009, a enfin enclenché une enquête du parquet du Mans. Devant la cour d'assises de la Sarthe, Eric Sabatier, 40 ans, et Virginie Darras, 33 ans, répondent depuis lundi 11 juin de "torture et actes de barbarie sur mineur de 15 ans par ascendant ayant entraîné la mort".
Alors qu'ils reconnaissent avoir régulièrement porté coups de pieds, de poings, de ceinturon ou de bâtons à l'aînée de leur cinq enfants, ils sont parvenus à maintenir vis-à-vis de l'extérieur l'image de parents acceptables. Les quatre premiers jours d'audience ont révélé qu'ils le doivent principalement aux mensonges opposés par Marina par amour pour eux, aux institutions.
En juillet 2008, la petite n'a pas bronché lorsqu'au médecin-légiste qui a trouvé "suspect" le nombre de ses cicatrices, son père a donné pour chacune "une explication concordant avec un accident de la vie courante". Pour la trace de brûlure au deuxième degré sur un bras de Marina par exemple, Eric Sabatier a évoqué "une douche trop chaude" ; pour les autres des chutes de vélo ou dans un escalier.
VERSION IDENTIQUE À CELLE DE SES PARENTS
Entendue seule, le 23 juillet 2008, durant quarante minutes par deux gendarmes, qui égrenaient la litanie des lésions qui avait mué son petit corps en véritable carte géographique, la fillette a livré sans jamais faillir une version identique. Avec un souci du détail impressionnant. La douche trop chaude ? Elle l'a prise "toute seule". "Je suis grande", a-t-elle fait remarquer.
Sur l'enregistrement de cette audition projeté à l'audience jeudi 14 juin, Marina - 105 centimètres et 18 kilos - trône, souriante, dans un grand fauteuil noir. Haut rose et jupette blanche, elle parle à la femme et à l'homme en uniformes, de ses jeux avec ses frères et sœurs dont elle décline noms et âges. "Papa est déménageur et maman fait du ménage à la maison", raconte-t-elle d'une voix flûtée. Elle assure que si elle avait "un secret qui fait mal", elle le confierait à une copine de classe... dont elle est incapable de livrer le nom.
Elle dit vouloir devenir "gendarme" mais jure n'avoir aucune idée du motif de l'entretien en cours. Non, "personne" ne lui fait de mal. Sauf "[ses] frères et sœurs" qui la "tapent avec la main ou le poing". Elle même, précise-t-elle, "ne [rend] jamais les coups".
Mais ses éclats de rire en cascade, quasi hystériques, chaque fois que la gendarme s'étonne du nombre de ses chutes la qualifiant de "vraie cascadeuse" mettent mal à l'aise. Et il y a ce lapsus en toute fin d'entretien. "Personne ne te fait de mal ?", interroge une dernière fois l'enquêtrice. "Sauf maman et mon papa", lâche du tac au tac la petite, qui se reprend aussitôt : "Mon papa, il tape pas, et maman aussi."
"J'AURAIS PRÉFÉRÉ QU'ELLE PARLE"
Comme pour faire diversion, l'enfant s'embarque alors dans la description de la vie qu'elle n'aura jamais. "On va déménager, dit-elle, ravie. Dans la nouvelle maison on va faire une chambre pour moi toute seule et j'aurai un cartable à roulettes". Elle parle de "plein d'habits neufs" que va lui acheter sa mère. "Tu vas être belle", dit la gendarme. "Je suis déjà belle, rétorque la fillette, j'ai même des boucles d'oreilles."
Jeudi, au président de la cour d'assises du Mans, Didier Roucou, qui l'interrogeait sur le sort réservé à Marina si elle avait "parlé" le 23 juillet 2008, Virginie Darras a répondu, en pleurs : "Je pense lui avoir dit qu'elle ne nous reverrait plus et qu'on pourrait aller en prison." Inversant l'ordre des responsabilités, Eric Sabatier a déploré le silence de sa fille. "Dans la voiture, en allant à la gendarmerie, elle m'a dit d'elle même 'Papa, je dirai rien', mais j'étais sûr qu'à un moment [elle parlerait]... Quand on est entré dans la gendarmerie, je m'attendais à me faire arrêter, j'aurais préféré qu'elle parle."
Loyale envers ses parents comme le sont souvent les enfants martyrs, Marina s'est tue, et la procédure a été classée sans suite par le Procureur de la République de la Sarthe le 10 octobre 2008. Sans même que soit envisagée la saisine d'une juge des enfants et une mesure d'assistance éducative.
Les violences ont continué, entraînant en avril 2009 une hospitalisation de Marina après le signalement de ses maître et directeur d'école et du médecin scolaire. Grièvement blessée aux pieds par ce qui ressemblait à des brûlures de cigarettes surinfectées - que ses parents ont toujours niées - l'enfant ne pouvait plus se chausser ni marcher. Se sentant démasqués, Virginie Darras et Eric Sabatier ont déménagé une fois de plus pour brouiller les pistes. Et les vacances d'été 2009 durant lesquelles ils ont pu la frapper tout leur saoul ont été fatales à Marina.
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Pour Fillon, Morano "aurait dû raccrocher"
AFP Publié le 15/06/2012 à 16:16
François Fillon a désavoué aujourd'hui Nadine Morano, piégée dans un dialogue avec un faux Louis Aliot, en jugeant dans un tweet que son ex-ministre "aurait dû raccrocher tout de suite car on ne parle pas aux dirigeants du FN".
"Nadine Morano aurait dû raccrocher tout de suite car on ne parle pas aux dirigeants du FN. Il faut rejeter tous les extrémismes, FN comme Front de gauche", peut-on lire sur le compte Twitter de l'ancien Premier ministre "Fillon Paris 2012", reprenant des propos tenus peu avant lors d'un déplacement à Sorgues (Vaucluse) de soutien au candidat UMP Jean-Michel Ferrand.
De source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/06/15/97001-20120615FILWWW00612-pour-fillon-morano-aurait-du-raccrocher.php