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Corrida jugée légale : ses défenseurs satisfaits, Bardot en colère
Le Parisien | MP, avec AFP | Publié le 21.09.2012, 11h51 | Mise à jour : 14h15

La corrida a encore de beaux jours devant elle. Ce vendredi, le Conseil constitutionnel a jugé que cette pratique était compatible avec la Constitution française. Plusieurs association anti-corrida avaient porté plainte devant le tribunal administratif pour demander son retrait du patrimoine immatériel de France. En vain.

Si dans l'Hexagone la tauromachie est marginale, pratiquée dans seulement quelques villes du sud de la France, elle semble ne laisser personne indifférent. Pour preuve, Brigitte Bardot, Alain Delon ou encore Jean-Paul Belmondo avaient officiellement apporté leur soutien aux anti-corrida. D'autres artistes comme Robert Hossein, Johnny Hallyday, Albert Jacquard et Luc Montagnier avaient également signé une pétition européenne lancée par le Comité radicalement anticorrida (Crac).

Les pro-corrida se réjouissent

Tout aussi tranchées, les réactions à la décision du Conseil constitutionnel se multplient ce vendredi. Pour Guillaume François, avocat de l'Union des villes taurines (UVTF), la corrida est désormais «gravée» dans le marbre. «Le Conseil constitutionnel vient de dire qu'elle a le droit de vivre, comme toutes les cultures minoritaires qui font la diversité du territoire français», estime l'avocat, soulignant que les opposants à la corrida avaient épuisé tous leurs recours en France.

«Déjà autorisée par la loi, déjà inscrite au Patrimoine immatériel culturel français et déjà confortée par la jurisprudence définitive de la Cour de cassation, la tradition taurine est donc désormais également conforme à la Constitution, ce qui la rend incontestable du point de vue du droit», ont aussi réagi dans un communiqué commun l'UVTF et l'Observatoire national des cultures taurines (ONCT). «Derrière la tauromachie, il y a aussi la richesse de beaucoup de villes et de village de ferias qui est maintenue. Ce sont des gens qui vivent et agissent en fonction de cette exception culturelle. C'est souvent 30 ou 40% du budget annuel d'une ville ou d'un village», rappelle André Viard, président de l'ONCT.

Bardot : «Le Conseil constitutionnel n'est pas constitué de Sages mais de lâches»

Du côté des anti-corrida, la décision du Conseil constitutionnel est accueillie avec amertume. «Nous sommes en dictature tauromachique. Les pressions politiques ont été énormes et le gouvernement n'est pas resté neutre», déplore Jean-Pierre Garrigues, vice-président du Comité radicalement anti-corrida (Crac Europe).

Mais la réaction la plus virulente est sans doute celle de Brigitte Bardot, fervente protectrice des animaux. «Le Conseil constitutionnel n'est pas constitué de Sages mais de lâches», a-t-elle confié à l'AFP. «Je suis désespérée. On vit dans un pays rétrograde qui n'évoluera jamais. C'est inacceptable de développer les plus bas instincts de l'homme. Je ne comprends pas que ça fasse plaisir aux gens de vivre dans le sang, la torture», a-t-elle ajouté.

Jean-Pierre Garrigues a indiqué que les anti-corrida allaient mener des actions pacifiques courant octobre. «Nous sauterons dans les arènes pour empêcher le massacre des innocents», a-t-il précisé.