Un mail raciste dans les Quick de Reims

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Ça vaut tous les mercis...
Publié le samedi 17 novembre 2012 à 11H00, l'Union

Dans les Ardennes, le nombre de cas de maltraitance sur enfants est sans doute bien supérieur à la quinzaine de signalements parvenus au comité départemental Enfance et Partage.

« Les voisins hésitent toujours à témoigner alors que leur anonymat est entièrement respecté », souligne Olivier Noël. « L'exemple le plus tragique, c'est celui de cette gamine qui s'est pendue dans les bois des Mazures parce qu'elle était violée par son père. Une grande partie du village le savait et personne n'a rien dit ».

L'engagement d'Olivier Noël au sein de l'association n'est aucunement lié à une expérience douloureuse qu'il aurait pu vivre lui-même ou qu'aurait pu vivre un de ses proches. Il n'hésite d'ailleurs pas à dire qu'il ne recrutera jamais un bénévole (1) pour que l'association serve de médicament à son problème personnel. Non, si Olivier a choisi de donner de son temps à Enfance et Partage, c'est parce qu'il ne supporte pas l'idée qu'un enfant puisse être victime de viols ou d'attouchements et qu'il soit enfermé dans sa souffrance.

« Si je peux sauver trois ou quatre enfants par an, c'est déjà bien », confie celui qui intervient aussi dans les classes de CM1 et de CM2 pour expliquer aux élèves ce qu'est la maltraitance et comment en parler.
« Nous sommes un relais », explique encore le délégué départemental. « Nous ne sommes jamais en contact direct avec l'enfant victime de maltraitances. Mais pour chaque cas signalé, nous nous constituons partie civile et nous mettons en place un suivi psychologique ».

L'association organise aussi des arbres de Noël pour des enfants suivis par des associations caritatives.

« Un jour, j'avais offert un ballon de rugby lumineux à un de ces enfants. Un an après, il est venu tirer sur la jambe de mon pantalon pour me le rappeler et me remercier à nouveau. Son père était en prison, sa mère en cure de désintoxication. Il était élevé par sa grand-mère. Et c'est elle qui m'a dit qu'elle était obligée d'attendre qu'il s'endorme pour lui prendre le ballon quand elle voulait le laver. Ca, c'est la plus belle des récompenses. Et ça vaut tous les mercis… ».

B.G.

(1) L'association recherche justement des bénévoles. Elle tient des permanences le lundi et le mercredi de 14 à 16 heures et le samedi de 10 à 12 heures au 5 rue Jean Moulin (tél. 03.24.59.90.90).