« J'y retourne, Versailles a débroussaillé une voie | Retour sur... la procédure de prise à partie » |
De l'identité Nationale à l'identité Juive, que de débats
Hier, sur France Info, j'entendais le discours de ce qui pouvait être une association juive. Je n'ai pas retenu de nom et je n'ai pas eu le temps d'enregistrer ce son que je ne retrouve pas sur Internet. J'apprenais que des juifs dont les noms ont été francisés souhaiteraient maintenant obtenir plus facilement des modifications des fichiers de l'état civil, pour renouer avec leurs origines, renforcer leur identité. Un nom et l'état civil sont-ils porteurs de sens ? En surfant ici et là, on apprend qu'à travers l'histoire, nos assemblées ont souvent débattu de ces sujets, la francisation des noms des populations immigrées ou des noms étrangers, de noms difficiles à prononcer, des prénoms ridicules également. J'ai repéré des ouvrages intéressants, plutôt vieux, onéreux ou indisponibles à la vente. Le sujet est bel et bien d'actualité ; hier, en rubrique Société, Libé publiait « Avec cette francisation, je me suis senti étranger ».
Mais selon l'arrêt rendu ce 15 courant, par Versailles, ces débats n'ont probablement pas lieu d'être. Tout ce que j'ai entendu ou lu dans l'actu depuis hier, lu aujourd'hui sur la toile, par exemple, dans quelques extraits de livres d'historiens ou de droit, ce n'est pas vraiment avéré, c'est tout juste virtuel, irréel, au moins numérique ou simplement diffusé par Radio France. Même ce qui est écrit noir sur blanc, sur du papier, dans mes piles et mes étagères, c'est irréel, à oublier, voire même à faire brûler, à détruire. Qui accorde encore une quelconque importance à l'état civil et à ces noms, à l'histoire des contraintes exercées sur ces derniers, voire même sur certains sujets, du fait de leurs noms ? Certainement pas les magistrats professionnels du coin.
Depuis que j'ai lu cet ultime arrêt rendu ce 15 courant, par Versailles, j'ai eu de nombreux doutes. Sur Wikipédia, j'ai bien relu que Klaus, Papon et Touvier ont été condamnés. J'ai aussi lu encore que « Jacques Chirac a consacré plusieurs de ses discours au sort des Juifs de France » ; on peut le lire ici. Un peu plus loin, on peut même lire que « Le Président de la République française, Jacques Chirac, a inauguré le 25.1.2005 à Paris le `' Mémorial de la Shoah " ». Est-ce bien sérieux ? Certaines de ces condamnations sont anciennes, mais quelques discours de Jacques Chirac seraient plus récents. Il n'est pas sûr qu'ils aient porté partout. J'ai maintenant assez hâte de feuilleter Parquet et politique pénale depuis le XIXe siècle, ce collectif paru en 2002. Quelques pages pourraient être consacrées à des périodes plus glauques du passé, comme « Vichy », « l'Algérie », etc.
Par le passé, j'ai manifesté devant le mémorial de la Shoah. Je ne suis pas passé inaperçu, j'avais un écriteau autours du cou : « j'ai couché avec une allemande ». Il y a eu des discussions et la police est évidemment passée, ce jour là. Une dame m'a houspillé, j'apprenais que c'était kipour. Mais je suis resté digne, avec mon écriteau autour du cou. Après m'avoir écouté puis après ses propres vérifications, la police ne m'a pas embarqué. Depuis, je suis parfois retourné au mémorial ; j'ai prévu de m'y rendre encore, dans 10 jours.
Parfois, tout vacille lorsqu'on a été confronté à des discours ou à des écrits de révisionnistes, de négationnistes. Je doutais et devais faire une vérification dans le livret de famille de ma fille Justine ; elle en voulait une photocopie, ce dont la Dass et la chambre des créatures inférieures de Versailles ont fait tout un fromage. J'ai bel et bien couché avec une allemande, quand à cette gosse, pour certains, ce sera bien une enfant de boches. Elle est sûrement très à l'aise, à Hagenau plutôt qu'à Bagneux, de l'autre côté des Vosges, parmi ou moins loin d'autres schleus.
Peut-on rire, en France, après la Shoah ? Oui, beaucoup même, par exemple en lisant le Charlie hebdo qui paraissait hier. La chancellerie ne m'a pas répondu ; en septembre dernier, j'écrivais à la Garde des vélodromes. Souvent, je me demande pourquoi des français auraient souhaité priver Papon de sa médaille ; n'a-t-il pas été enterré de l'autre côté du périph ? Ces jours-ci, Monseigneur Williamson fait encore un carton, sur dailymotion ; est-ce bien réel ? Sur le Parisien, je lis : « En réponse à une question, il dit qu'il est poursuivi en Allemagne pour avoir "mis en question les six millions de juifs gazés. Et le mettre en question, c'est un crime, selon le droit allemand, donc ils m'attaquent". » Mais en France, aujourd'hui, on rigole plus volontiers d'autres sujets, tel que celui de la burqa ou du voile.
La burqa s'invite aux vœux de Sarkozy
AFP, 21/01/2010 | Mise à jour : 20:10, extrait
Les responsables religieux ont présenté aujourd'hui leurs voeux au président de la République à l'Elysée et parlé du voile intégral, le représentant de l'islam Mohammed Moussaoui redisant son opposition à une loi d'interdiction.
Charlie hebdo du 20/1/2010 et un livret de famille de boche délivré par la ville de Paris
5 commentaires
Il y a quelque chose de pourri en République française..., par Guy Verhofstadt
LE MONDE | 11.02.10 | 13h50 • Mis à jour le 11.02.10 | 18h53, extrait
Pour ses voisins, la France a souvent été un modèle d'inspiration et d'admiration, par l'intensité et la portée universelle des débats intellectuels dont elle a le secret. Elle est source d'accablement pour ses amis qui la voient se perdre dans une polémique stérile sur l'identité nationale. L'opportunité politicienne de ce débat, sa conduite hésitante et ses finalités floues donnent en effet l'impression désastreuse que la France a peur d'elle-même. Il y a décidément quelque chose de pourri en République française.
Le séminaire, qui s'est déroulé en catimini le 9 février, témoigne du piège dans lequel s'est enferré le gouvernement. D'abord son opportunité lui échappe : censé contrer le Front national, le débat sur l'identité nationale a au contraire remis les thématiques d'extrême droite au premier plan. Ensuite, sa conduite a fait défaut : faute de consensus politique au sein même de la majorité présidentielle, ces discussions de sous-préfecture et le site dédié sont devenus un défouloir au remugle vichyste. Enfin, quelles sont les finalités de cette affaire ? Apprendre La Marseillaise à l'école ? L'absurde le dispute au grotesque.
LEMONDE.FR avec Reuters | 12.02.10 | 18h35 • Mis à jour le 12.02.10 | 18h49, extrait
Interrogé à ce sujet sur Europe 1, Bernard Kouchner a manifesté sa réprobation sous la forme d'une boutade. "Je pense que le ridicule tue un peu, mais j'espère qu'il ira bien", a-t-il dit en visant implicitement l'ancien premier ministre belge.
Ce dernier a réagi à Bruxelles par la voix de son porte-parole, Koert Debeuf. "On regrette cette attaque personnelle sur la personne de Guy Verhofstadt alors que la tribune se voulait une contribution argumentée au débat français", a-t-il dit. "A en juger par les réactions sur Internet, la plupart des lecteurs ont reçu positivement cette tribune."
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 03.03.10 | 15h13, extraits
La ministre de la justice, Michèle Alliot-Marie, a présenté mercredi 3 mars en conseil des ministres un projet de loi qui supprime le tribunal aux armées de Paris et crée des pôles spécialisés dans les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et les accidents collectifs.
[...] Le projet de loi crée également un pôle spécialisé dans les "accidents collectifs". Il sera chargé d'examiner les contentieux liés aux grandes catastrophes, comme les accidents d'avion. Le texte simplifie par ailleurs la procédure de divorce par consentement mutuel en dispensant notamment les époux de comparaître devant le juge en l'absence d'enfants mineurs "sauf demande du juge ou de l'un des époux".
RT @usm_magistrats Crimes contre l'humanité: vers une compétence universelle de la justice française?union-syndicale-magistrats.org/web/upload_fic…
— Bruno Kant (@bkant) 8 février 2013
@valtonusm La magistrature parisienne compte encore nous faire rire avec ses Lumières et ses compétences? justice.cloppy.net/index.php/epil…
— Bruno Kant (@bkant) 8 février 2013