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Changer de discours, me faire « mieux » conseiller ?
En septembre dernier, on m'a très fortement suggéré de me faire « mieux » conseiller. Cette semaine, l'éducatrice de Justine me renvoyait encore vers « mon avocat » alors que je me représente en personne.
Vittorio de Filippis, journaliste et ex-PDG de Libération, devait s'estimer « très bien conseillé », je constate que cela ne lui a pas épargné une « expérience » tout à fait unique en son genre. Se pourrait-il que les journalistes viennent de découvrir ce que peut être l'indépendance de la justice ?
Médias 28 nov. 15h51 (mise à jour à 19h35), Libé, extrait
Un ex-PDG de Libération brutalement interpellé à son domicile
L’un des avocats de Libération, Me Jean-Paul Levy, dénonce les conditions de cette interpellation, «une première», selon lui, en matière de délit de presse. «Je suis l’avocat de Libération depuis 1975 et c’est la première fois que je vois un directeur de publication faire l’objet d’une interpellation et d’un mandat d’amener», déplore-t-il. «Je suis scandalisé que l’on inflige un tel traitement pour un délit qui n’est pas passible de prison».
Ce 2 décembre 2008, à l'audience publique de 9h30 de la Chambre sociale de la Cour de cassation, l'Avocat général devrait présenter son rapport dans le cadre de mon pourvoi et d'une procédure de prise à parti d'un magistrat professionnel ou de l'ordre judiciaire. D'ici là, je vais acheter Libé du jour et le ranger avec mes collectors.
Faits divers
Un ex-PDG de "Libération" interpellé à son domicile
leparisien.fr avec AFP | 29.11.2008, 15h46 | Mise à jour : 15h58
Vittorio de Filippis, ex-directeur de la publication de Libération, a été interpellé à son domicile et mis en examen vendredi pour «diffamation» après une plainte déposée par le fondateur du fournisseur d'accès internet Free, Xavier Niel.
Aujourd'hui directeur du développement du journal, Vittorio de Filippis a été interpellé à son domicile vendredi vers 6h30 par des policiers qui l'ont conduit au commissariat du Raincy (Seine-Saint-Denis), la commune où il réside.
Il a été mis en examen au TGI de Paris par la juge Muriel Josié, pour «diffamation publique» envers Xavier Niel.
Sur le site du journal, l'ex-PDG affirme avoir été arrêté sans ménagement et insulté devant l'un de ses deux fils. Ces derniers, âgés de 10 et 14 ans, sont restés seuls tandis que leur père était emmené au commissariat. Après son interrogatoire, il sera acheminé menotté au dépôt du TGI, où il sera enfermé et déshabillé à deux reprises avant d'être conduit devant la juge, selon ses dires. Refusant de parler en l'absence d'avocats, il ne sera relâché, précise-t-il, que vers 11h30.
Cette interpellation musclée est une «première» en matière de délit de presse selon l'avocat du quotidien, Me Jean-Paul Levy. «Il n'y a pas de précédent en France, aucun directeur de publication n'a subi ce que j'ai subi», a affirmé samedi à l'AFP M. de Filippis.
Du côté de la police, on minimise : M. de Filippis aurait «pris de haut» les policiers «irréprochables» venus l'interpeller et la juge aurait délivré le mandat d'amener après que M. de Filippis n'a pas répondu à une convocation.
Une affaire de diffamation vieille de deux ans
En tant que directeur de publication de mai à décembre 2006, Vittorio de Filippis était pénalement responsable de tout ce qui était publié par le journal. Durant cette période, Xavier Niel avait déposé plainte après la parution, sur le site internet du quotidien, d'un commentaire d'un internaute faisant état de ses démêlés judiciaires. Le fondateur de Free a en effet été condamné en octobre 2006 à deux ans de prison avec sursis pour recel d'abus de biens sociaux dans une affaire de proxénétisme.
Libération avait été déjà relaxé pour deux autres plaintes concernant l'article lui-même, signé du journaliste Renaud Lecadre.
Les réactions d'indignation se multiplient
Le Parti socialiste a stigmatisé samedi des «méthodes inadmissibles qui n'ont pour but encore une fois que d'entraver la liberté de la presse». Reporters sans frontières a jugé ces faits «intolérables», affirmant que la France «détient le triste record européen du nombre de convocations judiciaires, mises en examen et placements en garde à vue de journalistes».
Le syndicat professionnel de la Presse magazine et d'opinion a dénoncé «une volonté manifeste d'intimidation», appelant la ministre de la Justice Rachida Dati à «réaffirmer publiquement que la détention n'existe pas dans les délits de presse». La Société civile des personnels de Libération (SCPL) et le site Rue89, fondé par des anciens de Libération, ont demandé l'ouverture d'une enquête.
«Que la police ait employé des moyens aussi brutaux, c'est un dérapage dangereux qui ne doit pas créer un précédent», disait samedi à l'AFP le directeur de la publication de Libération, Laurent Joffrin. Il a affirmé envisager avec les avocats du journal «tous les recours possibles».