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Libération : un ex-cadre mis en examen
Journaliste et "pire que la racaille"
LE MONDE | 29.11.08 | 13h09 • Mis à jour le 29.11.08 | 13h09, extrait
Cela se passe en France, au petit matin, quand la police vient arrêter un journaliste à son domicile. Il s'agit de Vittorio de Filippis, journaliste à Libération, membre de la direction du journal, qui a été PDG et directeur de la publication de juin à décembre 2006. Interpellé chez lui à l'aube, vendredi 28, il a été menotté, humilié, insulté devant ses enfants. Motif de cette mesure d'extrême urgence : le site de Libération a hébergé un commentaire d'internaute contesté...
Médias 28 nov. 15h51 (mise à jour à 19h35), Libé, extraits
Un ex-PDG de Libération brutalement interpellé à son domicile
Du jamais vu dans une affaire de presse: le journaliste Vittorio de Filippis, qui a été directeur de la publication de Libération de mai à décembre 2006, a été interpellé à son domicile pour une banale affaire de diffamation. Récit.
Quand il arrive dans les locaux de Libération, ce vendredi peu avant midi, il a encore la trace des menottes au poignet. Journaliste économique, actuellement membre de la direction du journal, Vittorio de Filippis a été PDG et directeur de la publication du journal de mai à décembre 2006. Il vient de passer plusieurs heures, d’abord au commissariat de police du Raincy (Seine-Saint-Denis), la commune où il réside, et plus tard dans la matinée de ce vendredi au tribunal de grande instance de Paris. Avant d’être mis en examen. Il est pâle, fatigué, outré.
[...] 10 h 40. Dans le bureau de la juge, les gendarmes lui retirent les menottes. La juge, qui «au départ», selon Vittorio de Filipis, «a l’air un peu gêné», lui signifie qu’elle l’a convoqué parce qu’elle a déjà procédé à de nombreuses convocations par courrier dans le cadre de l’affaire Niel et qu’il a toujours été «injoignable».
Le journaliste lui répond alors que, comme pour chacune des affaires qui concernent des articles écrits par des journalistes de Libération, il transmet les courriers aux avocats du journal.
[...] L’un des avocats de Libération, Me Jean-Paul Levy, dénonce les conditions de cette interpellation, «une première», selon lui, en matière de délit de presse. «Je suis l’avocat de Libération depuis 1975 et c’est la première fois que je vois un directeur de publication faire l’objet d’une interpellation et d’un mandat d’amener», déplore-t-il. «Je suis scandalisé que l’on inflige un tel traitement pour un délit qui n’est pas passible de prison».
Libération a décidé de ne pas ouvrir cet article aux commentaires.
Libération : un ex-cadre mis en examen
AFP, 29/11/2008 | Mise à jour : 10:46
L'ex-directeur de la publication de Libération, Vittorio de Filippis, a été interpellé à son domicile et mis en examen hier pour "diffamation" après une plainte déposée par le fondateur du fournisseur d'accès internet Free, Xavier Niel, a-t-on appris de source judiciaire.
M. Niel avait déposé plainte à la suite de la parution en 2006 d'un article publié sur le site internet de Libération faisant état de ses démêlés judiciaires. M. de Filippis, directeur de la publication du quotidien de mai à décembre 2006, a été interpellé à son domicile hier matin, a précisé l'avocat de Libération, Me Jean-Paul Levy. Il a été entendu au commissariat du Raincy (Seine-Saint-Denis), la commune où il réside, avant d'être mis en examen au tribunal de grande instance de Paris pour "diffamation publique envers un particulier" par la juge Muriel Josié.
Me Levy a dénoncé les conditions de cette interpellation, "une première", selon lui, en matière de délit de presse.
Xavier Niel a été condamné en octobre 2006 à 2 ans de prison avec sursis pour recel d'abus de biens sociaux dans une affaire de proxénétisme.
Libération, dans un article publié samedi dénonce un "dérapage judiciaire (...) sans précédent en matière de diffamation". De son côté, la Societé civile des personnels de Libération (SCPL) s'élève dans un communiqué publié samedi par le quotidien "les méthodes judiciaires intolérables" dont a été victime Vittorio de Filippi. "Nous demandons qu'une enquête soit ouverte sans délai sur ces methodes", a poursuivi la SCPL qui a exprimé "sa solidarité" au journaliste.