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Les victimes de viols brisent le silence sur Twitter
NDLR : J'ai le sentiment qu'après cette campagne de tweets de victimes de viols, RSF et Christophe Grébert sont maintenant franchement en porte-à-faux... Pour ces féministes, tant qu'elles n'auront pas versé dans des petites phrases trop imprudentes, le pseudo anonymat des réseaux devrait s’avérer protecteur.
Société
Les victimes de viols brisent le silence sur Twitter
La Parisienne | Damien Licata Caruso | 27.03.2012, 14h40 | Mise à jour : 18h56
«#jenaipasportéplainte parce que j’avais honte de m’être «laissée faire» et de ne pas avoir crié assez fort»... C'est sur Twitter que certaines victimes de viols libèrent enfin leurs paroles.
«Je n'ai pas porté plainte », le mot-clé en tête de twitter
Depuis le lancement jeudi de leur campagne de sensibilisation, les féministes du collectif «Pas de justice, pas de paix» ont ainsi recensé plus de 540 témoignages bruts postés sur le réseau social. Le hashtag «#jenaipasportéplainte» trônait vendredi matin en tête des mots-clé sur Twitter.
Selon les associations féministes, plus de 70 000 femmes, soient 90% des victimes de viols, n'osent porter plainte, voire même se confier à un proche. Honte, pression familiale ou peur de ne pas être prises au sérieux, les raisons de leur silence sont toujours les mêmes.
Mais à l'inverse des autres réseaux sociaux, Twitter permet l'anonymat quasi complet et les langues se délient plus facilement qu'au commissariat.
Une campagne européenne contre le viol
Avant d'utiliser la force participative de ce réseau social, un petit groupe de féministes avait d'abord publié, début mars, un manifeste « Pas de justice, pas de paix» dans lequel elles entendaient «demander à la Justice de prendre en compte la gravité d'un viol et ses conséquences», explique Sandrine Goldschmidt, porte-parole du mouvement.
Quelques jours plus tard, elles déposaient symboliquement 70 000 plaintes fantômes devant le palais de Justice de Paris. Inspirées par une campagne britannique sur Twitter (#ididnotreport), les Françaises ont importé le concept avec succès. «Nous avons été impressionnées par le contenu des messages et la libération de la parole», confie Mme Goldschmidt.
Malgré quelques railleries et des insultes sur Twitter contre leur initiative, «Pas de justice, pas de paix» compte bien ensuite développer l'initiative au reste de l'Europe. Première étape : toutes les affiches et les vidéos de leur campagne ont été traduites en anglais.