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Les Français fâchés avec l'État providence ?
Le Point - Publié le 17/09/2014 à 10:54
Traditionnellement solidaires avec les plus démunis, les Français jugent de plus en plus sévèrement le système d'aides sociales. Explications.
Par Clément Pétreault
Salauds de pauvres ! Le Credoc a publié lundi 15 septembre une étude dont la conclusion est simple : la solidarité n'a plus franchement la cote. Un phénomène à mettre en regard de la pauvreté qui n'a jamais été aussi élevée depuis 20 ans.
Cette enquête est menée tous les ans depuis 1978 auprès d'un échantillon de 2 000 personnes sélectionnées selon la méthode des quotas. Cette année, elle fait apparaître très nettement les doutes des Français quant à la viabilité de leur modèle social. Ainsi, les pauvres sont désormais tenus pour "responsables de leur condition", les allocations sont de plus en plus décriées et l'idée que "les riches doivent donner aux pauvres pour établir la justice sociale" régresse fortement. Tout semble indiquer la fin de la confiance dans l'État providence.
L'inefficacité des politiques publiques
Les Français doutent de plus en plus des politiques sociales mises en oeuvre dans le pays. La preuve la plus flagrante est le retournement total de l'opinion au sujet des aides à apporter aux familles modestes : 63 % des interrogés considèrent que "l'aide aux familles qui ont des enfants est déjà suffisante", contre 32 % en 2008. Un chiffre cohérent avec les 54 % de Français qui considèrent que "les pouvoirs publics font trop ou font ce qu'il faut pour les plus démunis". L'époque n'est plus vraiment à l'extension des droits sociaux ni à la compassion.
"Il y a une baisse très nette de la mesure de la compassion", explique Régis Bigot, directeur du département conditions de vie et aspirations au Credoc. Le changement semble radical, net et profond. "Jusqu'ici, l'opinion se montrait plutôt stable. Même quand la conjoncture était difficile, on dénombrait en moyenne deux tiers de compatissants et un tiers de critiques. Aujourd'hui, on est à 50-50, ce mouvement semble durable", constate le chercheur.
Dans la note qui accompagne ces résultats, l'équipe du Credoc apporte cependant quelques nuances et explications à ce scepticisme régnant. Ce ne serait pas l'idée d'aider les plus pauvres qui serait remise en cause, mais l'inefficacité des politiques publiques qui pousserait l'opinion à considérer que l'individu doit d'abord compter sur lui-même.
Derrière les pauvres, les immigrés ?
Une analyse que partage Christophe Guilluy, auteur de La France périphérique, comment on a sacrifié les classes populaires (Flammarion). "Ce serait une erreur que de l'interpréter comme une grande victoire des idées libérales", s'amuse-t-il. "Dans l'esprit des Français, l'État providence ne doit servir qu'aux plus fragiles. Mais ces derniers sont de plus en plus nombreux, et nous sommes dans une période de restrictions budgétaires. Cela produit un discours paradoxal. On peut réclamer la fin de l'État providence pour les autres, tout en en ayant besoin pour soi", analyse le géographe, qui décèle aussi dans les résultats de cette étude un divorce entre les Français et la tradition d'accueil de la République : "Les mots ne sont pas explicites, mais il est probable que derrière les plus pauvres, ou les banlieues, ou les familles nombreuses, se cache une désignation subliminale des immigrés."
Difficile en effet de ne pas souscrire à cette analyse lorsqu'on ressort une étude de l'Ipsos datant de janvier 2014 qui affirmait que "66 % des Français considèrent qu'il y a trop d'étrangers en France". Sans balayer cette explication, Régis Bigot du Credoc précise qu'il y a 30 ans "on était à la fois plus compatissants et plus xénophobes". Il ajoute que "la grande défiance à l'égard de la classe politique et le désir de changement radical font aussi partie des facteurs qui expliquent ce vacillement de l'État providence".
8 commentaires
😆RT: "@cyrilpetit99: Quand "Le Journal de Mickey", qui fête ses 80 ans, refait la une de @lejdd à sa sauce. #presse pic.twitter.com/dFyryDV2xC"
— Marie Imamou (@MarieImamou) 18 Septembre 2014
Tiens, il s'agirait d'une pétition de 2013.
http://t.co/dwUFkLxap3
https://t.co/4Kaft3ezsO
— Bruno Kant (@bkant) 18 Septembre 2014
#CanardEnchaîné/@kzyh Vous avez regardé France 5, ce 16 au soir? Il y a plus attractif que l'élevage d'animaux: l'éducation d'enfants :-)
— Bruno Kant (@bkant) 18 Septembre 2014
#CanardEnchaîné/@kzyh/@L214 Regardez France 5 en replay: peu de risques, et plus rentable que vaches ou poules :-) pic.twitter.com/M1fT2UigbG
— Bruno Kant (@bkant) 18 Septembre 2014
Rien que cela est un gros mensonge ou une méconnaissance du fonctionnement de l'ASE: http://t.co/Oaj0s40ZYS pic.twitter.com/YXmw71VH2g
— Bruno Kant (@bkant) 18 Septembre 2014
Président du conseil général du Maine-et-Loire, Christian Gillet, qui s'interroge, a demandé l'ouverture dune enquête http://t.co/SGuZWaSS9E
— Bruno Kant (@bkant) 19 Septembre 2014
La ferme des 1000 vaches vue du Space: http://t.co/HiyH5bFwYQ
"L'opposition de la Confédération paysanne"/"Développer [tuer] le business"
— Bruno Kant (@bkant) 19 Septembre 2014
Tout un troupeau contre une ferme: http://t.co/Jnu7rSZjs7
@kzyh Il fallait faire appel. Vous y avez pensé? pic.twitter.com/utIxGgmiWo
— Bruno Kant (@bkant) 19 Septembre 2014
#Mouahaha pauv'vaches :-)
cc @kzyh @L214 pic.twitter.com/hdyi4P8oir
— Bruno Kant (@bkant) 19 Septembre 2014
Après les 1.000 vaches, la ferme des 250.000 poules... A découvrir dans le #JDD demain : http://t.co/0SRN4A3YpE pic.twitter.com/7rNQFs9CQD
— Le JDD (@leJDD) 4 Octobre 2014