Un hashtag de plus

Région > Montreuil et ses environs > Fruges
Fruges : ivre, il jette le lapin par la fenêtre, six avocats pour défendre l’animal à l’audience
Publié le 12/09/2014, La Voix du Nord

L’homme qui se présente à la barre à 24 ans. Le 26 juillet, il est interpellé par les gendarmes pour avoir violenté sa compagne et jeté son lapin nain par la fenêtre de l’appartement. Au moment des faits, il présente un taux de 2,7 gr d’alcool par litre de sang.

« Vers 14 h, il a commencé à boire de la vodka puis des bières et du whisky, relate la victime. Ensuite, il a quitté la maison pour rentrer vers 18 h complètement alcoolisé. Le soir nous devions sortir et il était prévu que ma petite sœur vienne pour garder les animaux (chien, chat, lapin, hamster). Je ne sais pas ce qui lui a pris mais il n’était plus d’accord sur le fait que ma sœur vienne. Il m’a bousculée, m’a donné une gifle et m’a poussée sur le lit où il a essayé de me donner des coups de poing. Ensuite m’a lancé un cadre. Je l’ai reçu en plein visage. Je suis sortie de l’appartement en prenant le chien. Une fois dehors, j’ai entendu un bruit sourd et je me suis aperçu qu’il avait balancé mon lapin par la fenêtre du premier étage. Je l’ai ramassé mais il est mort dans mes mains. »

« Pour me venger »

Un témoin qui habite l’appartement en face confirme avoir vu la scène.

Mais le mis en cause semble avoir perdu la mémoire. « Je me souviens être entré dans la chambre. C’est elle qui m’a mis une claque et j’ai répondu en la poussant sur le lit pour me protéger. Le cadre, les violences et les insultes, je ne m’en souviens plus. »

Du lapin non plus : « Elle est partie avec mon chien. C’est possible que pour me venger j’ai jeté le lapin par la fenêtre mais ce n’était pas volontaire. C’était juste un excès de colère. Je n’ai jamais voulu faire de mal à cet animal. »

Six avocats pour un lapin

Ce n’est pas ce qu’en pensent les six avocats de la cause animale : la fondation 30 millions d’amis, la fondation Brigitte-Bardot, la SPA, l’association Stéphane-Lamare, la société nationale de défense des animaux et l’association d’assistance aux animaux avaient chacune choisi de se faire représenter. « Je vois qu’il y a plus d’avocats pour défendre un animal qu’une femme battue, n’a pu s’empêcher de remarquer le président. Ce n’est pas une critique mais un constat. »

Le tribunal a prononcé huit mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans avec obligation de soins et de recherche d’emploi et 6 000 € de dommages-intérêts.