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Agnès ou #Chambon : Matthieu condamné à la perpétuité perpétuelle
Procès en appel de Matthieu
La perpétuité confirmée pour le meurtrier d'Agnès Marin
Le 10 octobre 2014 | Mise à jour le 10 octobre 2014
T.L, avec Clémentine Rebillat, Paris Match
Matthieu, rejugé depuis fin septembre en appel pour la mort de la jeune Agnès Marin il y a trois ans, a de nouveau écopé de la réclusion criminelle à perpétuité.
«La priorité n'est pas de trouver une peine susceptible d'aider Matthieu à se reconstruire, mais que la poursuite de son existence ne provoque pas de nouveaux drames», avait estimé l’avocate générale lors de son premier procès. La cour d'assises de Riom (Puy-de-Dôme) semble être du même avis. Après six heures et demie de délibération, elle a en effet confirmé la peine de prison à perpétuité qui avait été infligée au jeune homme d’aujourd’hui 20 ans en première instance, pour le viol et le meurtre d’Agnès Marin. En juillet 2013, les assises du Puy-en-Velay (Haute-Loire) avaient en effet fait fi du fait qu’il était mineur à l’époque du crime, notamment du fait de son statut de violeur récidiviste.
Les faits remontent au 16 novembre 2011. Ce jour-là, Agnès, âgée de 13 ans, ne regagne pas le lycée Cévenol au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) où elle est interne. Absente à l’étude, ses professeurs signalent sa disparition à la gendarmerie. Pendant deux jours, tout le monde se mobilise pour la retrouver, dont de nombreux camarades. Parmi eux, Matthieu s’implique particulièrement dans les recherches. Mais lorsque, deux jours plus tard, le corps de la jeune fille est retrouvé à 90% calciné, le garçon de 17 ans finit par avouer. Elève en première STG, il avait passé l’après-midi avec elle et avait été aperçu le jour du drame, sortant de la forêt avec des griffures au visage, selon plusieurs camarades de classe. Quelques jours plus tard, l’autopsie révèlera qu’Agnès «a reçu plusieurs coups de couteau dans le thorax et à la tête». L’adolescente a été bâillonnée, les mains attachées dans le dos, frappée et lacérée de coups de lame avant d’être violée et brûlée.
"La seule réalité, c’est que ma fille a fini dans un feu de forêt"
Rapidement, la dangerosité du suspect avait fait polémique. Et pour cause, le jeune homme originaire de Nîmes était déjà connu pour des faits de violence. En août 2010, il avait été condamné pour agression sexuelle sur mineure dans la Gard. Après quatre mois de détention, il avait été placé sous contrôle judiciaire. Les conditions strictes de sa libération comprenaient un placement en internat. Les expertises psychologiques et psychiatriques réalisées dans le cadre de cette affaire attestaient que adolescent était réinsérable, en attente de son procès. Lors d’une conférence de presse organisée après la découverte du corps, Jean-Michel Hieaux, vice-président de l'établissement scolaire, avait affirmé ne pas avoir été informé des précédents judiciaires du suspect lors de son inscription en novembre 2010.
Mais en dépit des alertes lancées –le téléchargement de films pornographiques, le fait qu’il promenait sa petite-amie en laisse–, les services de la Protection judiciaire de la jeunesse n’étaient pas intervenus à temps. En juillet 2013, interrogé par Europe1, le père d’Agnès s’était emporté contre l’attitude de ceux qui étaient liés au suivi de l’accusé: «Je suis épouvanté par la lâcheté humaine, quand le mensonge fait concurrence à la pitrerie. Des gens se sont renvoyé la responsabilité. Ils ont tous, tout oublié. De toute évidence, entre la protection judiciaire de la jeunesse et le Cévenol, il y a un problème d’amnésie générale. La seule réalité, c’est que ma fille a fini dans un feu de forêt».
La famille de l’adolescente a en outre attaqué l’état pour faute lourde en février dernier, estimant que le drame aurait pu être évité. Les parents de la victime reprochent à l’Etat d’avoir remis le tueur en liberté, sous contrôle judiciaire, après un viol commis en août 2010. L’avocat des Marin, Maître Szpiner, remet également en cause le travail de l’expert psychiatrique, qui aurait selon lui, rendu une «expertise inachevée». Enfin, le procureur de Nîmes est accusé de ne pas avoir veillé à ce que Matthieu M. soit bien inscrit sur le fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles.
3 commentaires
#presse #journalistes
@magdalakoff Quoi répondre? Parmi les questions, je ne trouve pas la bonne :-) pic.twitter.com/y3QORgv3Nu
— Bruno Kant (@bkant) 12 Octobre 2014
Meurtre d'Agnès Marin #Chambon les avocates de Matthieu se pourvoient en cassation http://t.co/akObK3xPEd pic.twitter.com/Mt1xyXNaES
— Bruno Kant (@bkant) 2 Novembre 2014