« Que faire si les forces de l’ordre refusent de prendre une plainte ? | Encore un petit bilan » |
« A (h)auteur d'enfant », le rapport, enfin publié
Le rapport de Gautier Arnaud-Melchiorre pour Adrien Taquet a enfin été publié. Il n'intéresse plus tant ; pour cause, j'imagine, il avait déjà été beaucoup commenté alors qu'annoncé puis lorsqu'il avait été partagé discrètement, derrière de hauts murs de nos institutions et associations oeuvrant dans le secret de la protection de l'enfance. J'en ai survolé de nombreuses pages, constats et recommandations. Pas grand chose de neuf pour qui connait ces milieux, ces sujets.
La page 21 devrait avoir déplu à Lyes Louffok (et à d'autres, ceux hostiles au maintien de liens parents-enfants, voire à ceux franchement plus favorables à l'adoption). D'ailleurs si j'ai bien vu, Lyes Louffok n'a pas encore remarqué, tweeté ou RT que ce rapport a enfin été publié. « Nombre d’enfants ont évoqué le fait qu’ils étaient contraints », à maintenir des relations avec leurs parents. « Un petit garçon a pu évoquer à quel point il appréhendait ces temps de rencontre car les propos tenus par sa maman lui font peur. » « A contrario, beaucoup d’autres ont exprimé (souvent à travers des dessins) le souhait de rencontrer plus régulièrement leur(s) parent(s) et leur fratrie, tout en évoquant à leur manière le manque qu’ils ressentent. » Les informations ne sont pas chiffrées ni contextualisées, c'est dommage. Car on peut imager qu'un certain nombre d'enfants ayant réellement été maltraités ou en danger pourraient tout de même être attachés et souhaiter maintenir un lien, ou qu'un refus de relations de certains enfants avec des parents pourrait être infondé. « En toutes circonstances, il importe de veiller à ce que ces visites (en présence d’un tiers ou pas) ou l’absence de visites, en vertu des décisions du juge, ne soient pas préjudiciables à l’enfant », conclue sur ce point le rapport, point qui pourrait aussi être discuté, selon les situations individuelles, voire en fonction de ce que pourraient avoir bricolé puis imposé des juges ou des travailleurs sociaux. Suit un court paragraphe sur les MNA, leurs attentes (illusoires ?) et leurs inquiétudes particulières.
La page 22 tendrait à recommander de systématiser les AEMO renforcées lorsque que des enfants sont restitués à leurs familles, elle rejoint ce que j'ajoutais dans mon blog, ce 1er janvier, rappelant un avis de la CNCDH de juillet 2013... « Il est recommandé de favoriser un accompagnement systémique et systématique de la famille de l’enfant durant sa protection et de le prolonger le temps nécessaire lorsque l’enfant revient au domicile familial. »
L'accueil des tous petits, page 22, consternant, on s'étonnera ensuite que certains d'entre eux soient diagnostiqués « éteints, autistiques et à sauver des parents » par les experts #Dolto #psychanalyse après leur placement... « Par exemple, les locaux n’étaient absolument pas adaptés à la circulation des jeunes enfants pourtant nécessaire à leur besoin de se mouvoir, d’explorer, de découvrir leur environnement, un besoin essentiel pour leur développement. »
Page 25, on redécouvre les MECS, « Les témoignages des enfants et des jeunes majeurs mettent en évidence des réalités d’accueil diversifiées. » Puis page 36, sur les « incasables », les « cas complexes » ou « être accepté tel quel », historiquement maintenant, un sujet pas très simple. page 36 et 37, on nous apprendrait que « la réponse ne peut être que d’ordre pédopsychiatrique ». « L’adaptation de l’accompagnement quotidien de l’enfant à ses besoins fondamentaux a un effet bénéfique sur l’enfant qui souffre de troubles du comportement », conclue le rapport. Page 37, « Les enfants rencontrés, de toutes les classes d’âge, montrent à quel point le regard des autres est important car il participe à la perception de leur propre image qui, pour la plupart, est très dévalorisée, très négative. »
La page 27 nous présenterait presque le LVA des Bruyères, à Frontenaud ; je me demande encore pourquoi cette structure avait été fermée... « Au cours des visites de ces lieux de vie de type familial, l’ensemble des adolescents et des jeunes majeurs interrogés ont fait part de leur satisfaction quant au cadre de leur accompagnement et salué l’ouverture de ces LVA dans leur environnement. Des conditions d’accueil d’une très grande qualité, et une attention très particulière à l’architecture et à l’aménagement des espaces se dégagent des échanges. L’alimentation saine et équilibrée privilégiant les circuits courts, et le fait que les adolescents puissent bénéficier d’activités individualisées, renforcent le sentiment de bien-être que ceux-ci éprouvent. Ceux qui ont connu des parcours complexes ont affirmé que leur accompagnement en LVA de type familial permet l’apaisement voire la disparition de certaines difficultés. Ces affirmations rejoignent celles des enfants et jeunes majeurs rencontrés par ailleurs au cours de la mission qui, ayant évoqué leur passage en LVA de type familial, n’ont relevé que des aspects positifs. Cette appréciation positive ne concerne naturellement que les établissements visités. D’autres modèles de LVA semblent se développer... »
Pendant ce temps, certains semblent partager des informations privées en public, des données très personnelles et sensibles, via un groupe public Telegram... où on nous annonce aussi qu'il devrait prochainement suivre encore une décision de justice, Suisse. J'y remarque que certains agissements sur la toile constitueraient effectivement des délits de presse #loi1881 #LCEN2004 ce qui devrait être bien connu depuis tout ce temps, y compris par ceux qui partagent ces décisions de tribunaux ?