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« Il y a des voies de recours », soutiendra JPR ?
Dossiers - Justice
Publié le 23/04/???? à 15:51, France 3 Ouest
Angers, l'immense procès de la pédophilie
Maine-et-Loire : les services sociaux mis en cause. En situation de précarité, beaucoup d'accusés étaient suivis par les services sociaux du conseil général. Le procès de pédophilie d'Angers devrait aborder la question de la responsabilité des services sociaux de Maine-et-Loire, qui suivaient de nombreux accusés et à qui la défense reproche des "dysfonctionnements", thèse réfutée par l'accusation et les parties civiles. Pour la plupart en situation de grande précarité, beaucoup d'accusés étaient suivis par les services du conseil général, notamment au titre de l'aide sociale à l'enfance (ASE). Certains d'entre eux avaient fait l'objet de signalements, essentiellement pour des insuffisances éducatives, parfois pour des suspicions de violences physiques ou psychologiques. Mais dans le cas d'abus sexuels, les informations sont plus difficiles à recueillir et recouper.
Quels dysfonctionnements? "L'éducateur de prévention est là pour fournir une aide, pas pour fouiller dans le lit des parents", résume Nelly Kervazo, travailleuse sociale à Angers. "En général, dans ce dossier, c'était les familles les plus coopératives avec les services sociaux qui avaient les comportements les plus graves", note pour sa part le vice-procureur Hervé Lollic, chargé des relations avec la presse dans cette affaire. "Pour savoir qu'un enfant a été abusé sexuellement, il faut qu'il le dise. Or, ici, les enfants n'ont parlé que quand les parents étaient déjà en garde à vue", poursuit-il. Me Pascal Roullier, conseil de 5 des 66 accusés, estime cependant que l'instruction n'a "pas recherché quels ont pu être les dysfonctionnements des travailleurs sociaux et de l'institution".
"Ecran de fumée". Or, "le parquet a cité 48 témoins, et il y a parmi eux 26 travailleurs sociaux. Cela veut dire que du point de vue de l'accusation aussi la question, au minimum, se pose", fait-il valoir. Dans le dossier, "il y a par exemple le témoignage d'une institutrice sur le comportement d'une petite qui se masturbait en classe à longueur d'année", affirme Me Roullier: "Je demande: où est passé ce signalement ?" Avocat du conseil général, dont le président en exercice Christophe Béchu (UMP) a été désigné administrateur ad hoc de 44 des 45 victimes, Me Alain Fouquet ne voit dans ce débat qu'un "écran de fumée". "Lors de l'instruction, il n'y a pas eu de mise en cause - ni par la justice, ni par la défense - d'un seul éducateur ni d'une seule assistante sociale. C'est un non événement", tranche l'avocat.
Une convention "vigilance pédophilie". Le département de Maine-et-Loire, qui se targue d'avoir été l'un des premiers en France à adopter - dès 1998 - "un schéma enfance-famille" pour mieux prévenir la maltraitance sur mineurs, a signé en décembre dernier, une convention "vigilance pédophilie". "Il s'agit de monter des comités de prévention de la récidive. On aurait tort de ne pas tirer les leçons de l'affaire d'Angers", explique Christian Gillet (UDF), vice-président (UDF) du conseil général, en charge de l'action sociale. Car Dominique Le Clerc, adjoint au directeur du développement social et de la solidarité (DDSS) du département, le reconnaît: "Le travail social prend en compte depuis peu la question de la pédophilie".