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Les Semeurs de joie et le Cercle des amis
L'Humanité,
Article paru dans l'édition du 21 septembre 1994.
Des enfants retenus aux Pays-Bas
PLUSIEURS enfants de la région parisienne sont retenus aux Pays-Bas, certains depuis plusieurs années, selon leurs parents, par des familles d’accueil qui refusent de les laisser repartir en France et dont certaines auraient déjà entamé une procédure d’adoption.
A la suite d’une plainte de deux familles de Vitry-sur-Seine, une information judiciaire a été ouverte contre X par le parquet de Créteil pour « détournement de mineurs sans fraude et sans violence » et un juge d’instruction a été désigné. Une autre mère de famille de Vitry, qui n’a pas revu sa fille, âgée de neuf ans, depuis 1993, a annoncé son intention de porter plainte.
Au total, quatre petites filles de Vitry-sur-Seine, âgées de quatre à treize ans, sont, selon leurs parents, empêchées de revenir en France. L’enquête a été confiée à la brigade des mineurs de la préfecture de police de Paris.
A l’origine de l’affaire, deux associations caritatives - le Cercle des amis et les Semeurs de joie - dont le siège est aux Pays-Bas. Selon le témoignage des parents, des personnes se réclamant de ces organisations démarchaient des familles nombreuses pour qu’elles envoient leurs enfants en vacances dans des familles néerlandaises. Dans les Yvelines, un adolescent, aujourd’hui âgé de seize ans, n’a jamais été rendu à ses parents par un couple de Néerlandais qui l’avait accueilli pour les vacances, il y a douze ans. Le couple affirme avoir obtenu l’autorisation des parents pour adopter l’enfant. Récemment, un autre couple a justifié son refus de laisser repartir, début septembre, deux des quatre fillettes de Vitry - âgées de sept et treize ans - à l’issue d’un séjour de deux mois aux Pays-Bas, en affirmant que celles-ci étaient maltraitées par leur famille. Le ministère néerlandais de la Justice a été saisi par la chancellerie à Paris d’une plainte émanant de la famille des deux petites filles retenues. « Il n’y a pas d’éléments qui nous permettent d’affirmer que ce sont des enfants maltraitées », indique-t-on au parquet de Créteil.
L'Humanité,
Article paru dans l'édition du 15 février 1994.
L’enlisement d’un dossier entraîne le non-lieu
Un juge d’instruction vient de prononcer un non-lieu dans une information ouverte contre X en 1987 pour enlèvement d’enfant avec fraude, en raison notamment du peu d’« engouement » manifesté par les autorités judiciaires françaises et néerlandaises.
UN juge d’instruction de Versailles vient de prononcer un non-lieu pour protester contre l’attitude des autorités judiciaires dans une affaire d’enlèvement. Ce dossier a été ouvert il y a neuf ans. Le 5 mai 1985, une mère de famille de Sartrouville (Yvelines), Mme Aziza Majoul, déposait une plainte auprès du procureur de la République de Versailles pour non-représentation d’enfant. Elle affirmait qu’une famille néerlandaise qui avait accueilli à plusieurs reprises son fils Nabil, né le 5 juillet 1977, le retenait depuis 1982.
Ces « placements » auprès d’un couple, sans doute en mal d’enfants, étaient organisés pour des périodes de quelques semaines par une oeuvre chrétienne, « Les semeurs de joie ». Plusieurs voyages effectués aux Pays-Bas par Mme Majoul, mère de neuf enfants, pour tenter de ramener ou à défaut de rencontrer son fils étaient restés infructueux. Le juge des enfants qui suivait sa famille lui aurait en outre déconseillé de porter plainte dès 1982.
Dans son ordonnance de non-lieu rendue le 26 janvier, Mme Corinne Moreau, juge d’instruction de Versailles, relève que, de 1985 à 1989, des demandes écrites du parquet et deux commissions rogatoires internationales adressées aux autorités judiciaires néerlandaises sont restées lettres mortes. Tout juste a-t-elle pu, dans le cadre d’une nouvelle commission rogatoire, rencontrer aux Pays-Bas le juge des enfants néerlandais chargé du cas de Nabil, son « père adoptif », puis le jeune garçon lui-même, qui ne parlait plus français et a fondu en larmes lorsqu’il a appris que sa mère le recherchait.
« L’information n’a pas permis d’établir dans quelles conditions Nabil Majoul s’était retrouvé en Hollande », écrit Mme Moreau, qui ajoute : « Force est de constater que le cas de cet enfant de nationalité française et d’origine tunisienne, vivant en Hollande chez un homme maintenant divorcé, n’a pas suscité d’engouement particulier malgré un signalement appuyé et répété auprès de la Chancellerie et des autorités néerlandaises. »
Pour le magistrat, « il est en effet tout à fait surprenant qu’au sein d’un espace qui se veut européen les simples droits d’une mère à voir son enfant soient à ce point ignorés ». Dès lors, la mère de Nabil est invitée à « saisir toute autorité européenne compétente afin qu’il soit statué sur l’autorité parentale qu’elle se bat pour conserver ».
Le ministère de la Justice a affirmé que ce dossier faisait « l’objet d’un suivi attentif ». En attendant, l’avocate de Mme Majoul, Claire Desdoigts, a indiqué avoir fait appel de la décision de non-lieu.
6 commentaires
Combien de déchirements coté famille d'accueil quand ils ont accueillis des enfants dans la misère la plus profonde sur des périodes longues comme la mienne,et qu'ils doivent rendre les mômes à leur famille biologique?
j'ai moi même été placée a l'age de 18 mois dans une première famille ,,15mois consécutifs, suite à mon départ cette dame c'est suicider quelques temps après sachant que je ne reviendrais sans doute pas chez elle!!!
Tout cela amène à réfléchir sur l'attachement et les responsabilités de chacun!
J'aurai tellement de choses à dire sur ce sujet, car de telles épreuves dans la vie d'une petite fille laissent hélas d'énormes troubles dans la vie d'adulte.
l'abandon de sa propre famille , puis comme si cela ne suffisait pas le sentiment une seconde fois d'abandon de sa famille de cœur.Et je ne parlerai pas de la culpabilité que j'ai ressentie vis a vis de ma mère bio d'avoir aimer sans pouvoir l'exprimer ma mère d'accueil.
J'ai 53 ans aujourd'hui,et je traine encore ce lourd fardeau comme les valises qui m’accompagnaient à chaque voyage.
De plus ils m'ont baptisée alors que je suis de confession musulmanne. je demande aujourdhui de pouvoir retrouver cette famille afin d'avoir des explications.
Par l'intermediaire d'une amie j'ai eu vos coordonneés car je pensais que votre association n'existait plus.Il y a bien d'autres choses que j'ai subit.
Les familles hollandaises pour la plupart n’avait pas pu avoir d’enfant et ont donc par le biais de l’association pu aider à l’éducation au soin et tout ce qui va avec
Comment aujourd’hui on ose se plaindre ?
Pour le jeune homme rester dans une famille par force je suis désolé pour lui mais combien de familles françaises pauvres ont pu être aider financièrement grâce au placement des enfants pendant les vacances et ça ose cracher dans la soupe c’est une blague
Pour les familles hollandaises faut comprendre le contexte ça a un coût de prendre un enfant , logements nourriture habit et vacance ce n’est pas gratuit
Les commentaires me dépassent !!
Ces dommage que l’association a été dissoute
de mon souvenir dans le bus les enfants étaient heureux d’aller en Hollande au contraire souriant ! chantant ! et là ils osent se plaindre !
Les pays bas c’est un endroit où il fait bon vivre
pas comme en France à l’époque c’était la misère les cités les logements insalubres la pauvreté la drogue et les mauvaises fréquentations !!
Pour ma part merci à Semeurs de Joie merci j’ai fait deux ou trois familles d’accueil et je suis encore en contacte avec la troisième famille et ça grâce à vous
donc même si vous lirez jamais ! merci