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Lu sur Closer : « peut-on encore avoir confiance en la DDASS ? »
L'été où la DDASS m'a retiré mon bébé
Closer, 21 Juillet 2008
Elle ne pouvait pas avoir d’enfant. Quand la Ddass lui confie un nourrisson en 2000, Gratienne réalise enfin son rêve de famille. Qui tourne rapidement au cauchemar : le bébé est malade et le couple soupçonné de maltraitance...
Seule la pugnacité de leur avocat, maître Denis Dreyfus, va éviter une terrible erreur judiciaire. Il obtient une contre-expertise longtemps refusée par le juge. Les conclusions tombent en 2006 : le premier médecin s’est trompé. Sandra n’a jamais été maltraitée. Elle est handicapée de naissance. Le plus terrible, c'est que la DDASS juge qu’à 42 ans, Gratienne est trop âgée pour adopter...
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- Peut-on encore avoir confiance en la DDASS ?
- Pensez-vous que la justice doti légiférer sur ce genre de cas ?
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Nice Matin, le 23 juin 2008
Justice | maltraitance | violence
Alpes Maritimes
Suspecté de maltraitance, les époux désormais installés dans l'Isère ont obtenu un non-lieu. La fillette qu'ils avaient recueillie souffre d'une maladie génétique • Comment un couple azuréen a été accusé à tort d'avoir violenté un bébé
« C'est un immense gâchis » soupire Gratienne Voisin dans son pavillon de Charancieu (Isère) en évoquant la tentative d'adoption d'une fillette qui s'est soldée par un échec sur la Côte d'Azur avant de virer au cauchemar judiciaire.
Actuellement sans emploi, cette femme de caractère n'a pas pu avoir d'enfant avec son mari Jean-Michel. En accord avec cet ingénieur épousé en juillet 1993, elle s'est tournée vers l'adoption. Le couple résidait alors aux Novaines de Peillon, un hameau à une vingtaine de kilomètres de Nice. Après avoir satisfait aux différentes démarches, il a, en mars 2000, accueilli « à l'essai » une petite Sandra (1), née trois mois plus tôt sous X, d'une mère étudiante ne désirant pas la reconnaître et l'élever.
La fillette était venue au monde avec six doigts par main. Elle souffrait apparemment d'une autre affection génétique, passée jusque-là inaperçue et vraisemblablement responsable des hospitalisations qui se sont succédé. « On a fini par nous dire, en des termes m'ayant choqué, raconte Gratienne, que ses jours étaient comptés. À cause d'une maladie rare lui transformant le cerveau en passoire ».
Le couple a-t-il renoncé à une pupille présentée comme condamnée, ou est-ce la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (Ddass) qui a repris l'enfant ? Dans tous les cas, Sandra, à l'issue, en juillet 2000, d'un quatrième séjour hospitalier, n'a pas regagné les Novaines de Peillon.
Deux expertises totalement contradictoires
Marqués par cet échec, Jean-Michel et Gratienne Voisin ont déménagé pour raison professionnelle en octobre suivant. Dans un lotissement de la commune rurale de Charancieu, au nord de Grenoble (Isère), ils ont acquis une maison avec jardinet. Sans savoir qu'une plainte pour maltraitance avait été déposée à Nice par la Ddass (2) et qu'elle allait susciter en 2003 leur mise en examen. Pour leur reprocher d'avoir violenté Sandra, lui causant des lésions internes, le juge d'instruction se fondait sur un rapport médical sans équivoque. Il refusait une contre-expertise qui allait cependant être ordonnée par la cour d'appel d'Aix : celle-ci contredisait formellement les conclusions initiales. Un collège de trois professeurs excluait que l'enfant ait subi un quelconque acte de violence. Le non-lieu confirmé l'été dernier à Aix, mettait le couple définitivement hors de cause.
« Plus jamais ça »
Aujourd'hui lavés de tout soupçon, Gratienne et Jean-Michel ne souhaitent pas réclamer de dommages et intérêts. Vont-ils tenter d'adopter un autre enfant ? « Je ne crois pas, répond l'épouse, car il faudrait redéposer un dossier et je n'ai plus confiance dans la Ddass, ni envie de devoir me justifier malgré le non-lieu ».
Toujours vivante, contrairement à certaines prévisions, Sandra restera la « fille de coeur » des Voisins. C'est pour elle que Gratienne a alerté les médias. Dans l'espoir que « les responsables de ce gâchis soient réprimandés et qu'un tel scénario ne se reproduire pas ».
1. Le prénom a été changé pour préserver l'anonymat de la fillette.
2. Contactée, la Ddass n'a pas souhaité s'exprimer sur le dossier.