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Complaisance
L'autre jour, un religieux que j'aime beaucoup m'appelle au téléphone et me dit : « Je veux vous rassurer au sujet de l'enfer. » Je suis obligé de lui faire répéter cette phrase que je ne saisis pas tout d'abord (le mot rassurer m'étonne). Il me rappelle que la semaine dernière, à déjeuner, il avait émis des doutes sur le grand nombre des réprouvés. • Œuvres complètes, Par Julien Green, Jacques Petit, publié par Gallimard, 1972
Du Trésor de la langue française, extrait...
COMPLAISANT, ANTE, adj.
A. [Vis-à-vis d'autrui]
1. Bien disposé, favorable à l'égard d'autrui.
Complaisant pour. Mais la fortune devait se montrer encore une fois complaisante pour lui (VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, p. 109).
2. Qui fait preuve de gentillesse, d'amabilité. Elle écoutait beaucoup et parlait peu. Très complaisante, elle donnait du prix à sa complaisance en la faisant un peu attendre (A. FRANCE, Le Lys rouge, 1894, p. 14).
3. Qui fait preuve d'indulgence, parfois coupable. Il n'y a pas de vices qui ne trouvent dans le grand monde des appuis complaisants (PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 716).
AIMER, verbe trans., de source www.cnrtl.fr, extraits
[Le suj. désigne gén. une pers. ou un être animé] Éprouver, par affinité naturelle ou élective, une forte attirance pour quelqu'un ou quelque chose.
22. J'étais jaloux, très jaloux, ce qui prouve que je vous aimais. Je vous ai battue, ce qui le prouve davantage encore, et battue très fort, ce qui le démontre victorieusement.
G. de Maupassant, Contes et nouvelles, t. 1, La Revanche, 1884, p. 980.
46. ... Hubert dit, presque bas :
− J'allais vous proposer une sorte de traité secret, demoiselle qui n'aimez personne. Car il doit être bien entendu que vous n'aimez personne.
− C'est vrai, je n'aime personne, parce que j'aime tout le monde. Je pensais même à me faire inscrire au club des indifférents.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 190.
47. L'autre jour, un religieux que j'aime beaucoup m'appelle au téléphone et me dit : « Je veux vous rassurer au sujet de l'enfer. »
J. Green, Journal, 1949, p. 246.
48. Un jour de décembre, sur les instances de Mme d'Houdetot et parce qu'il aimait encore son ami, Diderot s'était décidé à venir à l'ermitage pour consoler Jean-Jacques et le rendre à lui-même et pour savoir enfin la vérité de tous ces ragots qui lui revenaient.
J. Guéhenno, Jean-Jacques, Roman et vérité, 1950, p. 240.
A. [L'obj. désigne des pers., des attitudes, des actes, etc.] Condamner sévèrement ce qui est considéré comme répréhensible. Synon. blâmer. C'est en grande partie à l'affaissement du sens moral, à des complaisances honteuses pour ce qu'au fond la conscience réprouve, que nous devons nos malheurs (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 255).
Bild.de, Aktuelle Nachrichten, 22. März 2007 13:27:06
BERLIN (AFP), 22 mars 2007 - Une juge allemande a refusé d'accorder le divorce immédiat à une femme d'origine marocaine battue par son mari, en se référant au Coran, un jugement qui a fait l'effet d'une bombe jeudi en Allemagne.
"Où vivons-nous en fait? Une juge autorise les coups entre époux... et se réfère au Coran", s'offusque sur un quart de page de sa Une le quotidien le plus lu d'Allemagne, Bild.
Le Conseil central des musulmans en Allemagne a immédiatement réagi, estimant que la juge "aurait dû se référer à la Constitution allemande et non au Coran". Il a rappelé que, dans l'islam aussi, la violence et les mauvais traitements, quelque soit le sexe, étaient des motifs de divorce.
"Au nom du peuple: les coups sont autorisés": le quotidien de gauche Taz publie pour sa part en première page une partie du verset 34 de la 4e sourate du Coran, et la traduit comme suit: "Si vous craignez que quelque femme se rebelle, alors menacez-la, rejetez-la dans le lit conjugal et battez-la!"
D'après des experts du Coran, l'expression "battez-là" est cependant interprétée de manière différente, plus ou moins littérale, selon les traductions.
Un tribunal de Francfort (ouest) a approuvé mercredi un recours déposé par l'avocate de la femme âgée de 26 ans et mère de deux enfants, visant à dessaisir la juge allemande. Un nouveau juge va se saisir de l'affaire.
La classe politique allemande toutes couleurs confondues, a désavoué la juge.
"Quand le Coran est élevé au-dessus de la loi fondamentale allemande, alors il ne me reste plus qu'à dire: bonne nuit, Allemagne!" s'offusque dans la Bild le secrétaire générale de la CDU, Ronald Pofalla (Union chrétienne-démocrate, au pouvoir au sein de la grande coalition).
Ces arguments "sont tellement insupportables qu'ils ne sauraient en aucun cas être pris en considération, même sous le point de vue d'une éventuelle interprétation du droit et de la loi", a fustigé sur le journal en ligne Spiegel le ministre de l'Intérieur de Bavière (sud), Günther Beckstein (CSU, parti frère de la CDU).
La loi ici punit l'auteur de tels mauvais traitements et menaces pour +coups et blessures+, a relevé le vice-président du groupe parlementaire des Verts Hans-Christian Ströbele.
La victime avait signalé en mai à la police que son mari, également d'origine marocaine, la battait régulièrement et avait menacé de la tuer. Elle avait déposé en octobre une demande de divorce immédiat, estimant qu'il était un danger pour elle, même si le couple était déjà séparé.
Mais une juge du tribunal lui avait donné peu d'espoirs que sa demande aboutisse, expliquant dans une lettre que, selon elle, la loi islamique permettait à un homme de battre sa femme.
"Il n'est pas inhabituel que l'homme exerce son droit de punir sa femme" au sein des couples arabes, avait notamment écrit la magistrate, ajoutant que le couple s'était marié en 2001 "selon les lois islamiques".
La juge citait également des versets du Coran qui, selon elle, donnaient à un homme le droit de s'estimer atteint dans son honneur si sa femme n'était pas chaste.
Elle avait suggéré à la femme d'attendre le délai légal en Allemagne d'un an de séparation, en mai prochain, pour faire une demande de divorce.
"La juge considère apparemment que ma cliente n'est pas chaste car elle a adopté le style de vie occidental", a déclaré Me Becker-Rojczyk à l'édition en ligne du magazine Der Spiegel.