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La religieuse [et la sensure]
« L’ancienne censure voulait rendre l’adversaire inoffensif en le privant de ses moyens d’expression ; la nouvelle - que j’ai appelé sensure - vide l’expression pour la rendre inoffensive, démarche beaucoup plus radicale et moins visible » • Bernard Noël, La pornographie, in Le Château de Cène (ouvrage condamné pour « outrage aux moeurs » en 1973), Gallimard, Paris, 1990, p.180. Cité dans La censure en France à l'ère démocratique (1848- ), sous la direction de Pascal Ory, aux éditions Complexe, 1997 ; de cet ouvrage, d'un article de Emmanuel Wallon : « Aujourd’hui le tyran comprendrait qu’il suffit de laisser dire cette vérité, s’il en existe une, pourvu que rien ne permette de la démêler du fatras des petites phrases, des allégations, des commentaires et des démentis. »
A propos de La religieuse, de Jacques Rivette
DE VISU > Images interdites
La parole aux censeurs
Qui censure, et pourquoi ? A partir de quelques exemples concrets, recensement des arguments qui peuvent justifier un acte facilement assimilé à une restriction de la liberté d'expression.
L'Anastasie aux lourds ciseaux créée par Gil en 1874 correspond à une image récurrente de la censure : bornée, acariâtre, exagérément moralisatrice, cette mégère n'entend que ce qu'elle dit et ne veut surtout pas voir ce qu'on lui montre. Raillée par la presse, qui est souvent la première à en subir les effets, boudée par les politiques, qui n'osent plus guère user de cette tentation à double tranchant que dans des situations extrêmes, synonyme enfin d'atteinte à la liberté d'expression et de désinformation, la censure trouve pourtant ses défenseurs et ses usagers. Qui sont-ils, comment et surtout pourquoi agissent-ils ?
Un dossier sur www.crdp.ac-creteil.fr