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Un appel contre une « justice laxiste »
NDLR : « Les fameux PV de garde à vue » ont été « retirés à la ferme demande de Me Thierry Sagardoytho, l'un des avocats de Samson G. » ? Selon un article de la Dépêche d'octobre dernier, « le meurtrier présumé de Jérémy a été débouté de ses plaintes » ; il s'agissait en effet d'un peu plus que de « fermes demandes », Samson G. pouvait réclamer environ 13 000 euro de dommages et intérêts et de frais de justice. Samson G., ses avocats, ses proches et ses soutiens ont-ils signé le pacte 2012 pour la justice, pour une justice moins « laxiste » ou « pour l'impunité zéro » ? Cette pétition de l'IPJ semble en tous cas avoir remporté un très franc succès : déjà 1 452 416 signataires.
Un appel contre une "justice laxiste"
AFP Publié le 24/11/2011 à 10:36
Ulcéré par les "erreurs monumentales" qui ont, selon lui, grevé l'enquête sur le meurtre de son fils Jérémy, tué en 2009, Joël Censier, ex-policier de 52 ans, a lancé sur internet un appel controversé à réformer une justice qu'il juge trop laxiste. "L'affaire de Jérémy a été mal engagée et elle finira en eau de boudin": en une phrase lapidaire et définitive, M. Censier ramasse deux années d'instruction émaillées à ses yeux d'une "succession d'erreurs monumentales" et qui pourraient déboucher sur un "naufrage judiciaire".
La vie de cet ancien policier et de son épouse Corinne, 53 ans, bascule dans la nuit du 21 au 22 août 2009 lorsque, lors des fêtes de Nay (Pyrénées-Atlantiques), leur troisième et dernier enfant, Jérémy, 19 ans, est roué de coups par une bande, puis poignardé à plusieurs reprises. Au terme de l'instruction, six suspects ont été renvoyés en août dernier devant les assises: Samson G., l'auteur présumé des coups de couteau mortels, âgé de 17 ans au moment des faits, est poursuivi pour meurtre, les cinq autres pour coups et blessures. Le procès n'est pas encore audiencé.
Parmi les points qui révulsent M. Censier: "l'erreur" des magistrats palois qui n'ont pas fixé dans les trois mois réglementaires l'audience qui devait examiner les charges pesant sur les mis en examen. Passé ce délai, Samson G., le seul en détention provisoire, a dû être libéré. Il a depuis été placé sous un contrôle judiciaire strict. Autre motif majeur de colère pour M. Censier: la décision de la Cour de cassation qui, le 28 septembre, jour anniversaire de Jérémy, a annulé, dans le sillage de la réforme de la garde à vue, les PV dans lesquels Samson G. indiquait avoir porté les coups de couteau.
Ses avocats nourrissent désormais l'espoir que la cour d'appel de Toulouse, chargée par la Cour de cassation d'examiner les conséquences procédurales de cette annulation, ira jusqu'à annuler le renvoi aux assises de leur client. Toutes ces décisions, pourtant strictement conformes au droit, révoltent M. Censier qui, à quelques reprises, a tenté d'infléchir le cours de le procédure, d'abord en publiant sur internet les conclusions de l'autopsie de son fils, puis les fameux PV de garde à vue. Ces derniers ont été retirés à la ferme demande de Me Thierry Sagardoytho, l'un des avocats de Samson G.
Un pacte pour l'"impunité zéro"
Début novembre, dans une vidéo où il dit son désarroi, le père de Jérémy appelle à signer une pétition de l'Institut pour la Justice (IPJ), association de défense des victimes se disant apolitique, qui connaît un succès croissant sur le net.
Selon l'IPJ, plus d'un million d'internautes avaient signé le 21 novembre le "pacte" qui plaide pour "l'impunité zéro" et une "application effective des peines prononcées". Ce texte sera soumis aux candidats à la présidentielle au début de la campagne officielle. Mais, avant la présidentielle, ce plaidoyer pour une justice plus "recentrée sur sa mission première de protection des citoyens" a suscité des remous, l'avocat-bloggeur "Me Eolas" dénonçant une "manip".
"Sornettes" et "imbécillités", rétorque M. Censier: "On essaie de politiser l'affaire", de lui "coller une étiquette FN", alors qu'il se proclame "apolitique" et "pas favorable à la peine de mort". Il rejette également toute instrumentalisation de la part de l'IPJ qu'il dit dit avoir contacté de son propre chef. "Je ne veux pas avoir affaire avec les politiques. Pour ça, je passe le relais à l'IPJ", affirme encore M. Censier. "Le seul combat que je mène, c'est pour les gens, pour qu'ils ne subissent pas ce que j'ai vécu."