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Marina, 8 ans, tuée dans l'indifférence
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L'aide à l'enfance, parent pauvre de l'action sociale
Mots clés : Protection de l'enfance, Sarthe, Francis Szpiner, Jean-Pierre Hardy, ADF, Drees, Oned
Par Isabelle de Foucaud, Service infographie du Figaro
Mis à jour le 26/06/2012 à 14:20 | publié le 26/06/2012 à 13:53, le Figaro, extrait
INFOGRAPHIE INTERACTIVE - Premier poste de dépenses sociales des départements jusqu'en 2002, la protection de l'enfance a été progressivement éclipsée par les budgets consacrés à l'insertion et aux personnes âgées.
Le procès des parents de la petite Marina, tuée en août 2009 après avoir subi de multiples sévices, s'est achevé ce mardi. Pour les associations qui se sont portées partie civile -La Voix de l'enfant, Innocence en danger, Enfance et partage et L'enfant bleu-, cette affaire révèle les carences de la Protection de l'enfance en France, qui est gérée par les départements depuis 1986. La Voix de l'enfant compte d'ailleurs «déposer plainte contre X» à l'issue du procès, a indiqué lundi lors de sa plaidoirie l'avocat de l'association, Me Francis Szpiner. Un procès qui deviendra alors celui des dysfonctionnements de l'aide à l'enfance.
La suite, a href="http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/06/26/20002-20120626ARTFIG00506-l-aide-a-l-enfance-parent-pauvre-de-l-action-sociale.php">sur le Figaro...
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Marina. Le président du conseil général soutient ses agents
Justice, lundi 18 juin 2012
Dans une note datée du 7 juin 2012, Jean-Marie Geveaux, président du conseil général de la Sarthe s’adresse aux agents de la Direction générale adjointe de la Solidarité départementale, dont certains vont être entendus ce lundi après-midi devant la cour d’assises de la Sarthe. Où ils devront répondre à des questions embarrassantes.
Dans ce courrier, l’élu apporte son soutien à ses agents. Affirmant également que ce procès n’est pas celui des institutions, ni des travailleurs sociaux, qui, d’après lui, « ont agi comme ils devaient le faire en pareil cas, conformément à la loi ».
Un point de vue loin d’être partagé par les associations de protection de l’enfance parties civiles à ce procès, qui s’interrogent sur les motivations de ce document.
Voici le courrier, in extenso.
« Madame, Monsieur,
Le procès des parents de la petite Marina Sabatier s’ouvre le 11 juin prochain. A cette occasion, le conseil général sera probablement sollicité à deux niveaux :
- Au niveau judiciaire : certains agents du Département ayant eu à connaître de la situation de la famille seront convoqués comme témoins. Sans exclure la possibilité que le Conseil général soit également convoqué afin d’expliquer la manière dont il intervient dans le cadre de la Protection de l’enfance.
-Au niveau médiatique, ensuite : le Conseil général sera certainement sollicité par la presse pour faire part de ses positions sur l’affaire, s’expliquer et réagir le cas échéant à des interrogations ou mises en cause.
Les quinze jours de procès seront des moments difficiles à vivre à tous points de vue ; au-delà de l’horreur des faits, il y aura certainement des attaques de la part d’associations parties civiles et d’avocats de la défense en direction de nos institutions.
Pour autant, n’oublions pas que ce procès est celui des parents. Ce n’est pas le procès des institutions, ni des travailleurs sociaux.
Dans cette affaire, les professionnels du Conseil général ont agi comme ils devaient le faire en pareil cas, conformément aux cadres de la loi.
C’est pourquoi, nous souhaitons que ce procès soit aussi une occasion pour l’opinion et les médias de mieux comprendre ce qu’est le travail social, sa philosophie, ses modes d’action, mais aussi ses réalités quotidiennes et ses limites.
Il est grand temps de sortir des raccourcis et des simplifications erronnées dès qu’il s’agit d’évoquer l’action des services sociaux. C’est tout le sens de la démarche que le Conseil général a mené depuis 2009 en termes de communication : expliquer qui nous sommes, ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons.
Cette démarche de communication a permis également de présenter tout ce qui a été fait ces dernières années dans notre département de la Sarthe, et qui témoigne de notre engagement résolu aux côtés des familles en difficultés : construction d’un nouveay Foyer de l’enfance, consolidation de nos liens inter-institutions, signature du protocole départemental, ouverture de l’unité pédiatrique, mise en place de la cellule de signalement, etc.
Mais il est aussi important de rappeler que quels que soient nos efforts, rien ne nous protège totalement de la survenue de tels faits, notamment face à des familles qui sont dans la fuite, la dissimulation et la manipulation.
Nos métiers sont des métiers exigeants, essentiels pour la société, où il faut savoir agir avec prudence et subtilité.
A l’heure où ce procès va débuter, je veux vous redire tout mon soutien et ma confiance.
Les jours qui viennent devront être vécus avec calme et responsabilité, dans le respect de la procédure judiciaire et de la nécessaire dignité imposés par un tel drame.
Nous le devons à la Justice, qui doit assumer sa misson et dire la vérité sur cette affaire.
Nous le devons à nos collègues qui vont être amenés à déposer devant la Cour d’assies, et qui bénéficient de l’accompagnement de l’institution.
Nous le devons également aux frères et sœurs de Marina, dont nous avons la charge et qui ont aussi été victimes dans cette affaire : nous avons demandé expressément que leur anonymat et le respect de leur intimité soient garantis.
Et nous le devons à tous les professionnels de la protection de l’enfance, dont le travail si important pour la cohésion sociale, ne doit pas être caricaturé et sali.
Nous souhaitons naturellement que ce sens de la responsabilité et de la dignité soit respecté par toutes les parties au procès. »
Consignes pour la presse
Sous ce courrier, il est ajouté ceci : « Pour rappel, toute sollicitation venant des médias et de la presse doit être transmise au cabinet du Président auprès de l’attachée de presse (…) qui en assurera le traitement. »
Les parents de Marina sont jugés depuis lundi 11 juin pour actes de tortures et de barbarie sur leur fille de 8 ans, dont le corps a été retrouvé en septembre 2009 dans une malle en partie remplie de béton.
Igor BONNET et Jérôme LOURDAIS.
De source http://www.ouest-france.fr/region/paysdelaloire_detail_-Marina.-Le-president-du-conseil-general-soutient-ses-agents_40807-2088424_actu.Htm
"Marina, je t'ai négligée, humiliée, jusqu'à te torturer et toi, tu nous as aimés jusqu'à nous protéger"
Le Monde.fr | 26.06.2012 à 17h29 • Mis à jour le 26.06.2012 à 17h29
Par Igor Bonnet
Au terme d'un délibéré de près de quatre heures, la cour d'assises de la Sarthe a condamné, mardi midi 26 juin, Eric Sabatier, 40 ans, et Virginie Darras, 33 ans, à trente ans de réclusion criminelle assortie d'une peine de sûreté de vingt ans.
Un verdict un peu plus sévère que le réquisitoire de l'avocat général, Hervé Drevard, qui avait invité, la veille, les jurés à ne pas prononcer à l'encontre des accusés une peine inférieure à trente ans, dont quinze ans de sûreté.
Également condamnés à dix ans de privation des droits civiques, civils et familiaux, ainsi qu'à devoir verser 25 000 euros à leur aîné et 20 000 euros à chacun des trois autres enfants représentés au procès, les parents de Marina ont été reconnus coupables d'actes de tortures et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner de leur enfant, et de dénonciation mensongère à l'autorité judiciaire.
Dans ses motivations, le président du tribunal, Denis Roucou, a souligné que la victime avait subi des violences "dès son plus jeune âge". Les sévices étaient montés crescendo. Atteignant des sommets de cruauté : "Marina a dû subir des douches froides, être mise la tête sous l'eau dans la baignoire et s'infliger elle-même son propre supplice. Elle a été laissé plusieurs jours sans s'alimenter. Elle a été obligée de marcher pieds nus sur un sol rugueux avec un lourd sac sur les épaule (...) et ses parents ont tenté de l'enfermer dans un four, a-t-il rappelé. Il est par ailleurs établi qu'elle a été plusieurs fois attachée à son lit, à une tringle à rideau et baillonnée avec du ruban adhésif." La liste des tortures infligées à la fillette ne s'arrête malheureusement pas là.
Martyrisée pendant près de six ans, l'enfant est mort en août 2009 à l'âge de 8 ans dans le sous-sol d'un pavillon d'Écommoy (Sarthe) des suites d'une énième série de coups ; son corps avait été retrouvé un mois plus tard dans une malle remplie de béton. Une macabre découverte effectuée alors que les parents avaient d'abord tenté de faire croire à la disparition de leur fille sur le parking d'un McDonald's.
PLAINTE CONTRE L'ÉTAT
Hier matin, juste avant que la cour ne parte délibérer, les parents de Marina, qui ont cinq autres enfants dont quatre vivent désormais dans la même famille d'accueil en Sarthe, ont repris une dernière fois la parole. "Je voudrais dire que tout au long de ce procès, je n'ai pas trouvé les mots, le pourquoi et le comment de ce que j'ai pu faire à ma fille. J'ai été une maman cruelle", reconnaît Virginie Darras, sortant enfin des formules fuyantes et du mutisme dans lequel elle est restée enfermée tout au long des audiences. Elle s'adresse ensuite directement à sa fille : "Marina, je t'ai aimé jusqu'au jour où tout a basculé. Je t'ai négligée, humiliée, jusqu'à te torturer et toi, tu nous as aimés jusqu'à nous protéger. Je ne mérite pas ton pardon."
Interrompue par des sanglots, elle poursuit : "Crois-moi ! Tout au long de ma peine, je chercherai comment et pourquoi j'en suis arrivée là. Pour toi et pour tous les enfants. Je sais qu'ils souffrent et qu'ils souffriront longtemps. Je veux qu'ils soient heureux ches les D. C'est une bonne famille d'accueil. Voilà monsieur le président."
Moins loquace, Éric Sabatier a seulement exprimé le souhait "d'arriver un jour à pouvoir dire pardon à mes enfants, à trouver les mots pour les aider à se reconstruire. J'espère que vous pouvez me faire confiance."
Onze jours de procès n'ont néanmoins pas permis de faire toute la lumière sur les dysfonctionnements institutionnels qui se sont régulièrement invité dans les débats de la cour d'assises.
Entre la rentrée scolaire de Marina à l'école maternelle de Parennes à l'automne 2007 et le mois de juillet 2009, de nombreux signaux d'alarme auraient pû permettre de la tirer des griffes de ses tortionnaires.
La justice, qui a classé sans suite un premier signalement en octobre 2008, et le service de la protection de l'enfance du conseil général qui n'a pas pris la mesure des multiples alertes, restent dans la ligne de mire des quatre associations de protection de l'enfance, parties civiles au procès. Action au civil ? Au pénal ? L'affaire dite Marina semble loin d'être close.
Avocat de La Voix de l'enfant, Me Francis Szpiner a en effet confirmé dans sa plaidoirie son intention de déposer plainte contre X. Une procédure au pénal qui pourrait viser le conseil général de la Sarthe à deux titres : la non-assistance à personne en danger et la non-dénonciation de crime ou délit.
De son côté, Me Pierre-Olivier Sur, conseil de l'association Innocence en danger qui avait tiré à boulets rouges sur les "fautes de service du parquet" a indiqué qu'il allait déposer plainte au civil contre l'État pour "dysfonctionnement des services et fautes lourdes en vertu de l'article L141 - 1 du code de l'organisation judiciaire [qui] prévoit la responsabilité de l'Etat pour faute lourde en cas de fonctionnement défectueux du service public de la justice."
De source http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/06/26/marina-je-t-ai-negligee-humiliee-jusqu-a-te-torturer-et-toi-tu-nous-as-aimes-jusqu-a-nous-proteger_1724853_3224.html
Les mères d'Erane et Andy portent plainte
AFP Mis à jour le 28/06/2012 à 12:05 | publié le 28/06/2012 à 11:45
Les mères des deux cousins retrouvés noyés dans une piscine privée d'Eysines (Gironde) ont déposé une plainte pour homicide volontaire, alors que la police semble pour sa part privilégier la thèse de l'accident, a-t-on appris aujourd'hui de source proche du dossier.
Les mères d'Erane et Andy, deux cousins âgés de sept ans retrouvés morts mardi dans la piscine de la maison où leur absence a été constatée samedi, déclenchant sur le moment d'importantes recherches dans cette ville proche de Bordeaux, ont déposé cette plainte contre X mercredi auprès du commissariat de la capitale girondine.
Auparavant le père d'Erane, Pierre-Alain Sylva, avait dans un message adressé à l'AFP indiqué que certains proches ne voulaient pas croire qu'il pouvait s'agir d'un accident: "Nous ne croyons pas à la thèse de l'accident. Pas du tout", a-t-il déclaré.
Il appartient désormais au parquet de déterminer si cette plainte est recevable et si suffisamment d'indices allant dans le sens d'un acte criminel justifient l'ouverture d'une information judiciaire comme le souhaitent les deux mères.
Les enquêteurs de la police judiciaire semblent pour leur part privilégier la thèse d'un accident, intervenu suite à un enchaînement dramatique d'événements. Les enfants auraient quitté la maison avant 18h samedi. Ils seraient revenus dans la soirée pendant le match de foot France-Espagne diffusé entre 20h35 et 22h40 et seraient tombés accidentellement dans la piscine sans que les occupants de la maison ne s'en aperçoivent, en tentant peut-être d'attraper un ballon tombé dans l'eau.
Ils n'ont été découverts que mardi dans la piscine très sale, les corps des noyés ne remontant parfois pas à la surface avant 48h, son eau n'ayant pas été vidée dans le cadre de l'enquête.
De source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/06/28/97001-20120628FILWWW00455-les-meres-d-erane-et-andy-portent-plainte.php