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France
Deux officiers de gendarmerie condamnés pour "détention arbitraire"
Publié à 19h34, le 16 juin 2014, Modifié à 19h34, le 16 juin 2014, Europe 1
Quatre mois de prison avec sursis leur ont été infligés lundi. Ils avaient retenu un syndicaliste, lors d'un déplacement de Sarkozy, en 2010.
Les gendarmes chargé d'assurer la sécurité de Nicolas Sarkozy lors d'une visite dans l'Allier en 2010 ont bien enfreint la loi. Quatre mois de prison avec sursis et 1.000 euros d'amende ont été infligés lundi à Clermont-Ferrand à deux officiers de gendarmerie. La peine est conforme aux réquisitions prononcées le 15 mai contre l'ancien commandant du groupement de l'Allier, le colonel Patrick Martzinek, et son ex-adjoint, le capitaine Pierre Pouly. Ils étaient jugés pour avoir ordonné en 2010 la "détention arbitraire" d'un syndicaliste lors d'une visite de Nicolas Sarkozy dans l'Allier.
Que s'est-il passé ce jour-là ? C'est en sortant de son travail, alors qu'il s’apprêtait, drapeau à la main, à rejoindre la manifestation, que le syndicaliste est interpellé par deux gendarmes. Durant cinq heures, et sans aucun motif légal, le syndicaliste est retenu dans un bureau par deux gendarmes.
"La situation juridique est bancale, et pourtant Frédéric Le Marrec est resté de 9h45 à 13h45, l'heure où décolle l'hélicoptère présidentiel: si le lien de cause à effet n'est pas établi...", a résumé la magistrate lors de ses réquisitions.
"Une manœuvre de guerre" destinée à "neutraliser" un militant. Les policiers avaient d'ailleurs fini par expliquer aux syndicalistes qu'ils agissaient sur ordre du préfet de l'Allier, qui leur a demandé de le surveiller très étroitement. Selon les conclusions des enquêteurs, le préfet avait bien donné pour consigne aux forces de l'ordre de "contenir à distance les perturbateurs", avant la visite présidentielle.
A l'audience, la représentante du parquet, Laure Lehugeur, a décrit une "manœuvre de guerre" destinée à "neutraliser" un militant Sud. Selon le représentante du parquet, les autorités souhaitaient effectivement éviter que Frédéric Le Marrec manifeste devant le chef de l'Etat, le 25 novembre 2010.
Les gendarmes vont faire appel. La défense des deux officiers, qui plaidait la relaxe, a annoncé son intention de faire appel. "L'atteinte à la liberté n'existe pas et l'ordre n'était pas caractérisé", a réaffirmé Me Gilles-Jean Portejoie, conseil du colonel Martzinek.
Même sentiment pour Me Deschamps, avocat du capitaine Pouly, qui a dénoncé "une décision d'opportunité". Lui aussi fera appel de la condamnation : "Il y va de la dignité de deux officiers qui n'ont jamais failli", a-t-il ajouté.
"Une décision de bon sens". L'avocat de la partie civile, Me Jean-Louis Borie, a pour sa part salué "une décision de bon sens". "Pour moi, le donneur d'ordre, c'est le préfet (qui n'a pas été inquiété, ndlr). Le colonel a choisi le rôle de fusible, donc c'est normal qu'il prenne l'électricité", a-t-il estimé.
2 commentaires
:-) @Romain__V @27point7 A la maison, de mémoire, ou de réserve. A chacun ses devoirs! pic.twitter.com/KEAG9f4LUU
— Bruno Kant (@bkant) 24 Octobre 2014
"Dans un commissariat parisien, elle est éconduite : «Ils ne m’ont pas du tout prise au sérieux. Ils m’ont dit que c’était quelqu’un de haut placé et qu’on ne pouvait pas porter plainte comme ça.» @prefpolice https://t.co/dHrEUPXxxQ
— Bruno Kant (@bkant) November 7, 2019