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Suisse : « des psys hors sérail dénoncent une utilisation abusive de leur art »
Le sujet ou cet edito récent du Temps m'inspire, un billet que je rédigerais encore une fois à l'occasion. D'une part, car il faudrait manifestement se taire en Suisse aussi, d'autre part, pour les utilisations abusives et sectaires de la psychiatrie, notamment par les juges pour enfants et les travailleurs sociaux. Je ne suis pas pressé ni motivé pour en ajouter davantage, maintenant, ici ; ce que j'ai publié étant souvent lu mais n'ayant jamais fait réagir grand monde.
Pour patienter, lire Le démariage. Justice et vie privée, une ancienne étude de dossiers de divorces, mais qui semblait encore d'actualité toutes ces années passées. Le magistrat du siège manque d'arguments pour motiver ou imposer ses décisions ? Aucun soucis, il convie alors le psychologue, le pédopsychologue et le psychiatre. « Quand les situations n'entrent pas dans le cadre des nouveaux modèles de réussite, quand les enfants ont des réactions et des attitudes qui ne ressemblent pas aux images de `'l'enfant du divorce" forgée par notre société, ceux qui se tournent vers la justice pour qu'elle dise la norme et tranche un conflit de droit ne rencontrent qu'une institution désemparée. Faute de savoir répondre à leur demande, la justice ne peut que mettre en oeuvre tous les moyens possibles pour étouffer les différends » • Le démariage. Justice et vie privée, Irène Théry, Odile Jacob, 1993, reédition de 2001, pages 239-240
Quelques mots picorés dans un avis ou des conclusions d'un spécialiste faisant indiscutablement autorité, puis tout et n'importe quoi paraitra parfaitement motivé, acceptable, surtout si c'est approuvé par un juge. Pour en rire encore, s'intéresser à nouveau à la fameuse fausse psy. « `'Ce travail me plaisait énormément. J'ai été ambitieuse, je ne savais plus comment m'arrêter. J'ai dû faire beaucoup de mal", reconnaît Régine Labeur, 55 ans, des sanglots dans la voix. Entre 2004 et 2009, elle a berné toute l'institution judiciaire sur le ressort de la cour d'appel de Bordeaux en se faisant passer pour un expert psychologue. Magistrats et fonctionnaires de Périgueux, où elle travaillait, n'y ont vu que du feu. » • la suite, sur la Dépèche... « Dans ces rapports, la fausse experte égratigne des victimes et draine des diagnostics tronqués. Ainsi, une mère se voit retirer la garde de ses enfants sur la base de ses conclusions. Une victime d'agression sexuelle voit son affaire classée à la suite de ses rapports, dont le travail est `'basé sur des connaissances superficielles", observe un vrai expert. `'Il y a des filtres judiciaires qui n'ont pas fonctionné", s'étonne l'avocat de la prévenue, Michel Nunez. »
Encore du Suisse https://t.co/y3GPLBPlPx pic.twitter.com/oa7zfDMQyJ
— Bruno Kant (@bkant) May 27, 2019
En France, il doit au moins y avoir deux sortes de juges. Ceux subordonnés aux experts et ceux qui vont solliciter les experts jusqu'à ce qu'ils lâchent un avis qui leurs plait. https://t.co/miGQrhVdGr
— Bruno Kant (@bkant) May 27, 2019