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Education et fractures scolaires
« La société en recevant l'enfant se met à la place de la famille ; elle en accepte les devoirs (...) elle doit faire pour l'enfant ce que ferait la famille elle-même, supposé qu'elle connût ses devoirs et qu'elle eût la volonté et le pouvoir de les remplir (...) elle doit veiller au développement des facultés morales de l'enfant trouvé » • Paris, 1838
« Lorsque j'ai décidé d'installer la télévision dans les cellules, on a parlé de "prisons quatre étoiles"... un vieux mythe toujours prêt à renaître. J'ai compris alors qu'il existait une loi d'airain qui pèse sur la condition carcérale : le public ne peut pas admettre qu'un détenu ait une vie meilleure que le travailleur libre le plus défavorisé. » • Robert Badinter, 2011
Il existe de ces métiers et cercles d'entre-soi qui peuvent se contenter de pipeauter pour subsister et grandir, toujours. Les travailleurs sociaux de l’OSE France et de l’ARSEA Alsace devraient en savoir quelque chose ; notamment ceux qui auront décroché un hochet de la République, une légion d’honneur. Les juges des enfants, les parquets, les cours d’appel et les magistrats des premières présidences de France devraient en savoir quelque chose aussi. Les avocats dont ceux des Hauts-de-Seine, de Paris ou de Metz également. Ou encore les notaires, etc…
Ma grande, ces « professionnels » l’avaient « prélevée » dans ma famille, soit disant pour la « sauver ». Ca a surtout dû faire plaisir à beaucoup, dont à ses deux tantes maternelles, qui la réclamaient. Ce au parfait mépris de ma famille, de ses membres et de leurs relations. Après avoir été longuement négligée par eux et par ses tantes maternelles, ma grande avait donc fini déscolarisée, vers ses 18 ans. Comme à peu près tout « bénéficiaire » de l’ASE, institution qui ne savait si souvent que « orienter » les mômes, lorsqu’elle ne les rejetait pas tout simplement à la rue, à un coup de couteau et à la mort ou à la prostitution après séjour à l’hôtel - clin d’œil à celles et ceux passés par là, ces merveilleux foyers, ces familles d’accueil dysfonctionnelles, ces inoubliables « aides », clin d’œil à ceux qui militent depuis quelques temps pour un réel changement. Une « orientation » qui peut être grandement facilitée lorsque de très dévoués tata, parrain et pasteur aident à « trouver la voie ». « Une enfant sauvée », répliquera à l’unisson la secte, ajoutant : « respectez l’autorité de la chose jugée ! » Je me marre ; « choses viciées » par leurs agissements, attentions, réactions, privations de soins et obstinations serait tellement plus exact.
Cependant, quelques années plus tard, mon aînée avait malgré tout réussi à décrocher un BEP fleuriste ; « sauvée, encore ! ». Ainsi qu’à faire sa vie, manifestement décente ; tant mieux. Les uns en seront si fiers et s’en palucheront, conformément à leur usage en pareilles circonstances ; d’autres se diront que cette gamine-là avait de bonnes capacités de résilience, pour rebondir tout de même. Résilience qui n’est pas qu’un don de la nature ou qui vous arrive du ciel ; ça peut aussi se transmettre, se cultiver, voire même se préserver, par l’éducation et un soutien effectif par les plus proches réellement attentionnés… lorsque ces derniers restent tolérés à proximité de l’enfant. Mais il arrive bien parfois qu’un enfant dit « placé » fasse une « belle rencontre ».
Pour ma cadette, une 2003, d'une autre mère, ça s’était passé différemment. Fin 2005, par un « rapport » ou par son placet à Nanterre, l’OSE France avait partagé sa « grande inquiétude » pour elle avec le juge des enfants. C’était « de bonne guerre ». En public, qui perturbe systématiquement tout travailleur social, en public, c’est-à-dire sur les réseaux sociaux d’alors (des forums, dont celui du Monde ou encore de travailleurs sociaux, mais également en écrivant à l’Elysée), j’avais exposé tout l’irrationnel des décisions dites « de justice » qui concernaient ma grande. Curieusement, uniquement ma grande, la seule et unique dont se souciaient tant ces « professionnels » et ses tantes maternelles…
Des décisions qui avec le temps m’affublaient du costume du plus monstrueux des monstres, de celui d’un père parfaitement indigne, « veuf, pas divorcé », de nature « dépressive » et « abandonnique », « juste assoiffé d’argent », puis ensuite bien évidemment « parano »… un père tellement trop dangereux « pour le psychisme de sa fille », selon le psychiatre missionné par Nanterre. « Parano » était « de bonne guerre » également : plutôt que de me répondre plus sérieusement, ils m’affublaient aussi du chapeau du plus fou, pour me discréditer davantage. « Ses critiques envers nous qui social trouvaillons et qui sachions mieux nous sont insupportables, de surcroît, elles nous entravent dans nos actions auprès de sa fille, pour l’éloigner de son père », lâchaient les travailleurs sociaux. « Ne l’écoutez pas, il est affreusement dans le dénigrement ! » ; Serge Paugam était irrecevable lui également, autant que l’étaient Irène Théry et Jacques Donzelot. « Fustige l’Etat, des représentants de l’Etat », lisais-je plus tard, en 2015, envoyé par un avocat de Metz... Formuler des critique pourtant bien étayées et fondées est le crime absolu dans ce pays.
Ces « spécialistes » ne pourront que difficilement me contredire ; et puis pourront juste geindre à nouveau car la « psychothérapie » débutée en 2003 n’a toujours pas produit ses effets… Lieu de parole, très banale écoute, démarche que je n’avais pas du tout entreprise pour me « remettre en question ». « Le dérangé ou celui qui nous ennuye tant va voir un psy » ; ce qui était une ultime invention « en réplique » par ces « services », pour me discréditer encore. Un lieu d'écoute me facilitait alors tout simplement la lecture de ce genre de salades tandis que je constatais dans le même temps comment ma grande et ma famille, dont ma petite aussi, en étaient impactés :
Extrait de source https://www.legifrance.gouv.fr
Cour de cassation, civile, Chambre civile 1, 20 octobre 2010, 09-68.141, Publié au bulletin
….
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 22 mai 2009, entre les parties, par la cour d'appel de Versailles ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Versailles, autrement composée ;
Condamne les époux Z... aux dépens ;
…
SECOND MOYEN DE CASSATION
Il est fait grief à la cour d'appel D'AVOIR confirmé la décision du juge des enfants de maintenir le placement de Y... X... chez Monsieur et Madame Z... ;
AUX MOTIFS D'UNE PART QUE « les motifs essentiels du renouvellement du placement par la décision attaquée sont pour l'essentiel les mêmes que ceux déjà évoqués dans les décisions précédentes :
- personnalité de M. X... de type paranoïaque marquée par l'orgueil, la surestimation de soi, la méfiance, la psychorigidité, pouvant mettre en péril les relations père fille voir l'équilibre psychologique de Y...,
- absence d'évolution et de remise en cause de son fonctionnement par M X...,
- intolérance du père à l'intervention de tiers dans l'éducation de sa fille et notamment éloignement de la famille maternelle,
- nécessité de tiers dans cette relation père / fille qui, sinon, serait périlleuse.
M. X... bénéficiait déjà de conditions de vie et d'une situation professionnelle stable et élevait dans de bonnes conditions sa seconde fille au moment où a été rendu ledit arrêt.
Ces éléments ne font pas disparaître les difficultés qui caractérisent ses relations avec Y... qui résultent de son histoire et de sa personnalité propres.
Le fait que M. X... suive une psychothérapie pour se remettre en question n'est pas non plus nouveau puisque ce travail a débuté en 2003 et force est de constater, au vu du nombre et de la teneur des courriers annexés au dossier, que les résultats se font attendre.
Ces observations tirées des pièces du dossier confortent l'opinion des experts selon laquelle l'absence de tiers dans la relation père fille paraît tout à fait périlleuse et celle du premier juge selon laquelle, à la date où le renouvellement du placement a été décidé, le retour de Y... chez son père aurait mis gravement en péril son équilibre psychologique.
Il convient encore de préciser que le refus par M X... de toute ingérence extérieure rend illusoire l'efficacité d'une mesure de milieu ouvert de sorte que le placement apparaît bien comme la seule solution pour soustraire la mineure au danger ci-dessus évoqué. »
ALORS QU'en statuant comme elle l'a fait sans caractériser, au jour où elle statuait, le danger qu'encourait Y... X... à retourner vivre dans sa famille naturelle, la Cour d'appel a privé sa décision de toute base légale au regard des articles 375 et 375-2 du code civil ;
« Quand les situations n'entrent pas dans le cadre des nouveaux modèles de réussite, quand les enfants ont des réactions et des attitudes qui ne ressemblent pas aux images de `'l'enfant du divorce" forgée par notre société, ceux qui se tournent vers la justice pour qu'elle dise la norme et tranche un conflit de droit ne rencontrent qu'une institution désemparée. Faute de savoir répondre à leur demande, la justice ne peut que mettre en oeuvre tous les moyens possibles pour étouffer les différends » • Le démariage. Justice et vie privée, Irène Théry, Odile Jacob, 1993, reédition de 2001, pages 239-240.
Les relations entre ma grande et ma petite, ces dits « professionnels » s'en torchaient, comme du reste.
Des rapports, des avis du parquet et des décisions de Nanterre ainsi que de de la cour d’appel de Versailles qui longuement ignoraient toutes qu’il existait pourtant aussi une belle-maman ainsi que le bout de choux. En retour, en 2005, suite à mes communications en public via des forums et autres, pour redorer leurs blasons, je n’ai pas d’autre explication, les « professionnels de l’OSE France » avaient alors produit un ultime « rapport accablant » pour le huis-clos du juge des enfants, ce bon seigneur. Ces grandes âmes qui se diront toutes autant désintéressées que simplement dévouées aux enfances auraient alors souhaité s’emparer également de ma cadette. Ce qui n’avait pas fonctionné. Un coup d’épée dans l’eau, et pour cause, malgré trois années déjà d’implications et d’applications de ces « services », ils n’avaient rien rassemblé de pertinent sur ma famille ni donc concernant cette autre enfant, la 2003.
Ce n’est qu’en 2006 que la cour d’appel de Versailles avait fini contrainte de reconnaître que ma famille et ma cadette existaient. Qu'une famille de CSP+ peut suffire à élever ses deux enfants... « Pas du tout ! », avaient avaient alors estimé ces magistrats, qui confirmaient tout ce qu'avait imaginé et pondu Nanterre.
Mais heureusement pour ma petite ; elle avait ainsi été ignorée et épargnée. Alors que je ne percevais toujours que trop bien que ces dits « professionnels de l’enfance » s’obstinaient stupidement et allaient laminer ma grande. Ce dès 2003, avec les interventions des enquêtrices des Hauts-de-Seine, davantage encore à partir de 2004, lorsque Nanterre allait insister, avec la contribution de l’OSE France. « Faites confiance à la justice ! » « Seul les professionnels savent lâcher LA vérité ! » Tout le monde doit les croire. Ma grande avait perdu sa mère en 1999. Par les effets de ces pressions et agissements mais « professionnels », elle finissait par perdre aussi tous contacts avec son père ainsi qu'avec tous membres de sa famille naturelle. « Ni père ni mère », « orpheline », ce que cette Ddass produit de mieux.
Bout de choux depuis devenue grande. Le titre de ce billet aurait pû être « les chiens ne font pas des chats »... Un moment, je ne sais qui avait convaincu mon aînée, encore toute ado, qu’il était impossible de faire des études en région parisienne et que la Ddass proposait toujours mieux. Avec tout mon soutien, avec une prépa privée, puis après, avec un studio confortable pas loin de son IFSI, à Paris, ma 2003 vient de décrocher haut la main son diplôme d’Etat d’infirmière. Je suis estomaqué par son parcours dont elle a tout le mérite ; sur un terreau fertile, une battante. Tout en réfléchissant à la suite, elle embraye en août, pour un début de carrière en service de soins intensifs. Où juste dire, expliquer, pipeauter et convaincre en martelant autant que nécessaire ne suffira jamais à faire subsister.
Clin d’œil ou remerciement aussi à la maman de la 2003, ainsi qu'à Agathe Cordelier, avocate qui maîtrise tellement trop bien le droit de la famille. Motivée et investie suite à la prépa, la petite se situait parmi les tops de sa promo. Puis en pleine rentrée de la seconde année IFSI, sa maman l'a expulsée à la rue... d'où le studio.
Pensées - vraiment très sincères - pour Carla. Qui n'aura pas pu profiter plus.
S'agissant de ma grande, des regrets mais plus trop de pensées depuis fin 2009 à 2015 ; un moment, puis plus encore en 2014, les choses avaient radicalement changées ; ce qu'elle a peut-être pu réaliser ; le cas échéant, je suppose qu'elle sera allée se concerter avec ses tantes maternelles ainsi qu'avec les nombreuses « lumières » qui l'ont éclairée.
Il faut que je lise puis contacte Laura Jornaler et d'autres. On devrait pouvoir discuter et rire de toutes ces histoires.
Titre en français : La scolarité des enfants placés par l'aide sociale à l'enfance
Auteur : Jornaler, Laura
Directeur de recherche : Boukhobza, Noria
Date de soutenance : 17 juin 2022
Établissement : Université Toulouse-Jean Jaurès
UFR ou composante : Institut National Supérieur du Professorat et de l'Education (INSPE)- Académie de Toulouse
Diplôme : M2 MEEF Professeur des écoles
Sujet : Sociologie
Mots-clés en français : Scolarité Aide Sociale à l'enfance Enfants en difficulté Échec scolaire
Résumé en français : Il existe une fracture omniprésente entre les promesses de l'école et la réalité. L'école promet une égalité et une réussite pour tous. Mais dans la réalité, beaucoup d'inégalités sont présentes au sein des écoles. Les enfants placés par l'aide sociale à l'enfance sont grandement touchés par ses inégalités et sont généralement en échec scolaire. Notre recherche vise à comprendre pourquoi il existe cette fracture et à favoriser la réussite de ces élèves.
De source https://dante.univ-tlse2.fr
La scolarité des enfants placés
Année 2021-2022
Mémoire présenté par Carole GILBERT, Mélanie GUERITAULT et Nadège NGAMBAH
Sous la direction d'Adeline GOUTTENOIRE, Professeure à la Faculté de Droit de Bordeaux, Directrice du CERFAPS et de l'Institut des Mineurs, Présidente de l'Observatoire Départemental de la Protection de l'Enfance de la Gironde
« Les propos contenus dans ce mémoire n’engagent pas la responsabilité de l’Université de Bordeaux, ni la responsabilité des professionnels interrogés ». Un PDF
« I. Une accentuation des risques de décrochage scolaire
Le décrochage scolaire peut être défini comme l’arrêt des études avant l’obtention d’un diplôme. Cette situation est plus fréquente pour les enfants faisant l’objet d’un placement. En effet, si à l’âge de 16 ans, 15,8% des enfants confiés ne sont plus scolarisés, c’est seulement le cas de 5,8 % en population générale14. De même, avant 15 ans, les enfants protégés sont trois fois plus déscolarisés qu’en population générale15. Cette interruption de la scolarité peut être temporaire ou définitive. Si la déscolarisation peut préexister au placement en raison du « lourd » bagage personnel de l’enfant (A), elle peut également résulter de la mise en place de cette mesure. Selon le contexte du placement, les enfants vont avoir plus ou moins de risque de décrocher scolairement (B).
A. Le placement, produit d’un « lourd » bagage personnel
Les enfants placés ont généralement un parcours de vie plus difficile que les autres élèves. En effet, le fait de prononcer une mesure de placement n’est pas anodin. Il peut témoigner d’une situation personnelle de l’enfant compliquée (1), et/ou d’un vécu traumatique de l’enfant (2).
...
De source https://www.jeunes.gouv.fr, adopté le 23 juin 2023,
par le Conseil d’orientation de la jeunesse (COJ) et le conseil national de la protection de l’enfance (CNPE)
L’insertion sociale et professionnelle des jeunes sortant des dispositifs de protection de l’enfance
Deux extraits :
« Ce rapport a été construit à partir de l’engagement de très nombreux acteurs, mais il repose en particulier sur la mobilisation des jeunes concernés, représentés dans les groupes de travail et réunis dans le cadre d’un séminaire organisé à Paris au printemps et qui a rassemblé plus de 70 participants, en présence de madame Charlotte Caubel, Secrétaire d’Etat, chargée de l’enfance.
C’est leur cri, de lassitude, autant que d’espoir, qui donne au rapport son titre : « Laissez-nous réaliser nos rêves ! » »
« Après un parcours en protection de l’enfance, les jeunes sont exposés à de nombreuses difficultés : celles que l’ensemble de la jeunesse rencontre pour accéder à l’autonomie, auxquelles s’ajoutent des difficultés spécifiques (faible capital économique, social et culturel ; vulnérabilités en santé ; etc.). De plus, certains ont été privés de soutien familial et ont subi des carences affectives, d’autres ont connu des souffrances physiques et/ou psychologiques. »
Note d’analyse
Retisser les fils du destin : parcours des jeunes placés
Publié le 10/09/2024, sur www.strategie-plan.gouv.fr, extraits
En France, l’origine sociale est la caractéristique héritée qui influe le plus sur les destinées. Qu’en est-il pour les jeunes éloignés de leur famille par un placement en protection de l’enfance ? En quoi leurs trajectoires scolaires et professionnelles diffèrent-elles de celles des jeunes d’origine modeste ou de l’ensemble des jeunes du même âge ?
Les jeunes placés connaissent des parcours scolaires très heurtés. Sont en cause les difficultés familiales _ notamment les situations de maltraitance qui sont à l’origine du placement et qui perturbent les apprentissages, l’origine sociale souvent très défavorisée des familles biologiques qui pèse sur la scolarité avant le placement, et enfin des situations de handicap beaucoup plus fréquentes que dans la population générale du même âge. Ces facteurs peuvent être contrebalancés par un placement dans une famille d’accueil qui s’implique dans la scolarité de ces jeunes, leur insuffle des aspirations élevées et les élève dans un milieu social plus favorisé que celui de leurs parents biologiques. S’agissant des placements en établissement, si certains professionnels de la protection de l’enfance accordent une grande importance à la scolarité, le plus souvent leurs attentes sont peu ambitieuses à l’égard de ces jeunes fréquemment en butte à des difficultés scolaires.
... Cette prépondérance de la voie professionnelle dans les parcours des jeunes placés a pour conséquence leur éviction de la voie générale : seuls 12 % possèdent un bac général ou un diplôme de l’enseignement supérieur, soit trois fois moins que pour l’ensemble des jeunes (39 %). Même parmi les jeunes d’origine la plus modeste, la proportion est un peu plus élevée (15 %).
Construire de nouvelles représentations du devenir des jeunes sortis de placement
Anne-Marie Doucet-Dahlgren, Laurent Duchâteau, Céline Lepeltier
Vie Sociale n° 12 – 2015, d’un PDF de source documentation.lenord.fr également disponible sur cairn.info
Cet article est centré sur les conditions de sortie de placement et les étapes vécues individuellement par des personnes accueillies, enfants, dans deux institutions. La première, l’Œuvre de Secours aux Enfants ( OSE ), propose des accueils en maisons d’enfants à caractère social et un service de placement familial. La seconde, Action Enfance, offre des accueils dans des maisons situées au sein de villages d’enfants. Ces deux institutions ont mis en place deux recherches-actions sur le devenir des enfants qu’elles ont accueillis.
… Ces jeunes ont vécu une expérience singulière de la fragilité, liée à une histoire familiale traumatique et à la dépendance vis-à-vis de l’institution qui les a longtemps accueillis, et qu’il faut à présent quitter. Dehors, ils se trouvent confrontés à une réalité dans la société qui réclame l’indépendance dans la vie et dans leurs projets à venir.
… Thierry Mainaud souligne qu’à l’âge de 17 ans, 22 % ne sont plus scolarisés contre 9,6 % de l’ensemble des jeunes du même âge. Il précise que cette situation est d’autant plus fréquente que l’entrée dans l’établissement est récente, ce qui n’est pas le cas des deux associations, où les placements longs et stables sont privilégiés.
… Pour les institutions enquêtées, c’est principalement avec la mère que les jeunes gardent un contact, ce qui ne donne aucunement de certitude quant au soutien moral et familial.
… Concernant l’insertion dans l’emploi, nous constatons que les femmes et hommes anciennement placés sont moins nombreux que la population française à avoir un niveau de diplôme équivalent au baccalauréat. Ils occupent de ce fait des emplois peu qualifiés, ceci de façon précoce
… Si nous comparons les catégories socioprofessionnelles des enquêtés avec celles de leurs parents, ils se trouvent dans une position soit identique à celle de leurs parents, soit supérieure. Nous retrouvons, pour l’association OSE par exemple, une surreprésentation des artisans, commerçants, chefs d’entreprise et employés. Malgré cet état de fait révélant des revenus faibles, les enquêtés ont la perception d’une vie plutôt satisfaisante, tout du moins meilleure que celle de leur famille d’origine.
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