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Clearstream : l’avocat de Sarkozy crie au complot
Selon François Hollande, notre chantre aurait perdu contact avec la réalité. Hollande nous apprend que ce serait arrivé à tous ses prédécesseurs, sous la Ve République. Ce n'est donc probablement rien de bien grave. « C'est moi qui suis visé », pouvait-on lire dans un interview très récent pour le Figaro. Et voilà que dans le cadre de l'affaire Clearstream, il se plaint encore d'un complot, contre lui... en tous cas, les médias l'affirment. Il y a quelques temps, on nous parlait aussi d'une « cellule 34 » ainsi que d'une d'une conspiration, contre lui ?
Un son du jour mérite un peu d'attention, pour la dernière phrase. Tout ce foin autours de cette affaire Clearstream pour un euro ? D'ici quelques temps, nous devrions entendre ou lire ce qu'en aura pensé le juge - c'est lui qui va choisir et accorder ou non la pièce coupée en 3. Dans un proche avenir, nous pourrions encore beaucoup rire en découvrant un délibéré.
La charge de Frédéric Lefebvre contre les médias critiques ou pas couchés fait aussi jaser. C'est à écouter sur RTL.
Clearstream : l’avocat de Sarkozy crie au complot
France Info - 18:30, extraits
Dans une très longue plaidoirie, qui aura duré tout l’après-midi, Me Thierry Herzog a accusé Dominique de Villepin de s’être allié à Jean-Louis Gergorin et à Imad Lahoud pour mener une manipulation d’Etat. ET éviter que son client n’accède à la présidence de l’UMP. Une manipulation d’Etat, ni plus ni moins. [...] Citant des dizaines de pièces du dossier, il s’est livré à ce qui s’apparente plus à un réquisitoire qu’à une plaidoirie de partie civile - l’objet de cet exercice est normalement de parler du préjudice subi par une personne et de demander réparation, non de désigner des coupables, ce qui est la tâche de l’accusation... Sur ce point, Me Herzog a d’ailleurs précisé qu’il ne réclamerait qu’un euro de dommages et intérêts, à payer solidairement par les trois prévenus. Il ne demandera même pas le remboursement des frais de procédure.
L’avocat de Dominique de Villepin, Me Olivier Metzner, n’a pas été convaincu par la plaidoirie. (0'42")
L'avocat de Sarkozy accuse Villepin de complot
Reuters 19.10.09 | 19h41, extrait
PARIS (Reuters) - L'avocat de Nicolas Sarkozy a accusé lundi Dominique de Villepin, dans une plaidoirie-fleuve, d'avoir organisé en 2004 un complot visant à éliminer son rival politique à droite en vue de la présidentielle de 2007. Pendant plus de quatre heures, à l'issue d'un mois de procès visant les faux listings de la société financière Clearstream, Me Thierry Herzog a plaidé, lisant une longue série de dépositions et pièces du dossier retenues à l'appui de sa thèse. "Il n'y pas seulement une conviction mais des éléments indiscutables qui montrent que M. Dominique de Villepin a été l'instigateur, a été à l'origine de la machination visant à empêcher Nicolas Sarkozy d'accéder à la présidence de l'UMP", a-t-il conclu dans cet argumentaire de partie civile. Il a fini par une citation empruntée à un livre de Jérôme Monod, ex-conseiller politique de Jacques Chirac à l'Elysée: "Dominique de Villepin n'a pas de principes". La plaidoirie, émaillée de renvois chiffrés à des cotes du dossier, a été brocardée par la défense de Dominique de Villepin. Elle l'a qualifiée de "somnolente" devant la presse. Me Thierry Herzog a été par ailleurs rappelé à l'ordre par le président du tribunal qui lui a demandé, après deux heures et demie de plaidoirie, d'écourter son exposé.
Brève
Mise en liberté du corbeau de la "cellule 34"
LE MONDE | 14.10.09 | 14h55 • Mis à jour le 14.10.09 | 14h55, extraits
Thierry Jérôme, le corbeau de la "cellule 34", a été remis en liberté, mardi 13 octobre, et placé sous contrôle judiciaire par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. [...] Son contrôle judiciaire l'astreint à une obligation de soins, lui interdit de rencontrer les personnes qu'il a menacées, de posséder des armes et de fréquenter les stands de tir. Pendant sa garde à vue, Thierry Jérôme a été examiné par un psychiatre qui a fait état "d'une psychose hallucinatoire" et de "troubles psychiques ou neuropsychiques de nature à altérer ou à abolir son discernement".
8 commentaires
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 20.10.09 | 10h58, extrait
Elle affirme que "l'affaire Jean Sarkozy" est le "symbole" de "la volonté autocratique" du chef de l'Etat de "tout contrôler", notamment "les intérêts économiques". "On a l'impression que le président de la République perd pied (...). Il est plus préoccupé de faire taire ceux qui pourraient le contredire que de régler les problèmes de la France", affirme Mme Aubry. Pour la patronne des socialistes, "le chef de l'Etat est passé du temps des promesses à celui des échecs, et maintenant des leurres et des mensonges". "Nicolas Sarkozy avait promis de relancer le pouvoir d'achat, on voit qu'il n'en a rien été", ajoute-t-elle. [...] Selon Mme Aubry, le président "essaie de prendre la main sur l'ensemble des pouvoirs, les médias, la justice, et maintenant les collectivités territoriales et l'opposition".
POLEMIQUE
Jacques Séguéla s'en prend à Internet pour défendre Julien Dray
Actualités Nouvelobs < high Tech < actualites 19.10.2009 16:46, extrait
Invité de l'émission de Laurent Ruquier "On n'est pas couché" sur France 2 samedi soir, le publicitaire s'en est pris vertement à Internet, selon lui "la plus grande saloperie qu'aient jamais inventée les hommes".
Voulant apporter son soutien à Julien Dray qui serait "victime de ce cancer qui s'appelle l'intox", Jacques Séguéla a attaqué le net, samedi soir 17 octobre, dans l'émission de Laurent Ruquier "On n'est pas couché" sur France 2. "Le Net est la plus grande saloperie qu’aient jamais inventée les hommes ! C’est un dieu vivant ! Car Internet permet à tous les hommes de communiquer avec les autres hommes. En quelques secondes, le net peut détruire une réputation !", a déclaré le publicitaire, qui a présenté sa femme à Nicolas Sarkozy. high> high> high> high>
LEMONDE.FR | 20.10.09 | 18h37 • Mis à jour le 20.10.09 | 18h59, extrait
Après un réquisitoire de près de cinq heures, le procureur de la République Jean-Claude Marin a requis, mardi 20 octobre, 18 mois de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende contre Dominique de Villepin dans le cadre du procès Clearstream. Le ministère public accuse l'ancien premier ministre de s'être rendu "complice" de dénonciation calomnieuse "en cautionnant par son silence les agissements de Jean-Louis Gergorin", l'ancien vice-président exécutif d'EADS.
Le ministère public a également requis trois ans dont 18 mois avec sursis et 45 000 euros d'amende contre Jean-Louis Gergorin, qualifié d'"artisan de l'ensemble de la manipulation". "Sa responsabilité est prééminente", a-t-il martelé. Il a requis deux ans de prison dont 6 mois avec sursis contre l'informaticien Imad Lahoud, un "second couteau", mais sans qui "rien n'aurait été possible".
AFP, 20/10/2009 | Mise à jour : 19:04, extrait
Interrogé par la presse sur le fait que le parquet n'ait pas requis d'inéligibilité contre Villepin, Herzog a souri: "Sans vouloir faire de mauvais esprit, je crois que Dominique de Villepin n'a jamais été élu. La question de son inéligibilité ne se pose donc pas."
Clearstream: l'[un des] avocat[s] de Villepin proteste
AFP, 20/10/2009 | Mise à jour : 19:00
Selon lui [Me Olivier Metzner], ces réquisitions sont le résultat "d'une belle construction intellectuelle mais ce n'est qu'intellectuel, et donc artificiel". "On vient de créer le délit de ne rien faire", a ajouté Metzner. "On s'est toujours interrogé dans ce dossier de savoir où les réquisitions écrites avaient été prises, si c'était boulevard du Palais (au palais de justice de Paris, ndlr) ou rue du Faubourg-Saint-Honoré (à l'Elysée), vous avez peut-être eu la réponse ce soir", a-t-il conclu.
Me Herzog n'a pas déposé de conclusions écrites? C'est très rafraichissant. Au printemps dernier, j'en déposais juste assez pour que la Cour puisse se ressaisir, ce qu'elle n'a pas fait.
Compte rendu
La méticuleuse démonstration de l'avocat de M. Sarkozy pour accabler M. de Villepin
LE MONDE | 20.10.09 | 14h04 • Mis à jour le 20.10.09 | 16h07, extrait
La parole est à Me Thierry Herzog", a annoncé Dominique Pauthe, le président du tribunal qui juge l'affaire Clearstream et, instantanément, le silence est tombé sur une salle d'audience comble. L'attention, cet hommage du public que quête tout avocat lorsqu'il se lève pour plaider, s'est maintenue pendant plus d'une heure, lundi 19 octobre.
Il y avait là autant d'attente que de curiosité. Ce n'était certes pas la première fois que l'on entendait Me Thierry Herzog intervenir en défense de Nicolas Sarkozy devant des juges, mais jamais la pression qui s'exerçait sur lui n'avait été aussi forte. Lentement, l'avocat du président de la République a ouvert le premier dossier de la haute pile qu'il avait posée sur son pupitre.
Dès ses premières phrases, il a désigné celui des cinq prévenus auquel il allait consacrer l'essentiel de sa plaidoirie. "De tous les propos qui ont été tenus, dehors, et ici devant ce tribunal, il en est un que Dominique de Villepin n'a jamais prononcé, c'est le mot "innocent"", a observé Me Herzog avant de poursuivre : "J'ai le sentiment que l'on a voulu transformer les victimes en coupables. On a parlé d'intervention auprès du procureur de la République, on a dit que l'on était ici "par la volonté et l'acharnement d'un homme". Eh bien, non, M. de Villepin. Aucun prévenu n'est ici par la volonté d'un homme.
[...] Me Herzog a encore pris soin d'annoncer au tribunal qu'il ne déposerait aucune conclusion écrite "afin que nul ne puisse dire, si vous en repreniez un paragraphe, que votre conduite a été dictée". "A partir de maintenant, a-t-il annoncé, je ne citerai que des cotes du dossier."
[...] Le silence accompagnait encore les mots de l'avocat, lorsqu'il a dressé le décompte minutieux du nombre de fois où, selon les notes du général Rondot, le nom de M. Sarkozy a été prononcé lors de la réunion du 9 janvier 2004 : "à neuf reprises". La conclusion qu'il en tire est sans appel. Dans cette affaire, a souligné Me Herzog, "on connaît le mobile d'Imad Lahoud, il est financier ; celui de Jean-Louis Gergorin s'appelle Philippe Delmas, (son rival chez EADS). Celui de Dominique de Villepin, il est politique, c'est Nicolas Sarkozy".
C'est à partir de là que l'attention a faibli. Trop de cotes du dossier assénées, trop de lectures imposées, comme si pas un recoin de l'instruction ne devait échapper au regard de l'avocat. A trop vouloir prouver, Me Herzog s'est un peu noyé. L'impatience a fini par gagner le tribunal.
Alors qu'il venait d'annoncer, pour la troisième ou la quatrième fois, la fin de la première partie de sa plaidoirie et que deux heures et demie s'étaient déjà écoulées, le président, Dominique Pauthe, l'a interrompu.
[...] La salle s'est vidée.
Clearstream: "grave" pour la politique
AFP, 21/10/2009 | Mise à jour : 08:34
La première secrétaire du PS Martine Aubry a estimé mercredi qu'"on a atteint un niveau extrêmement dramatique" dans le procès Clearstream jugeant "très grave pour la politique" qu'il y ait "tant de haine entre un président de la République et un ancien premier ministre.
Dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis hier pour "complicité de dénonciation calomnieuse" contre Dominique de Villepin qui a de nouveau dénoncé un acharnement du chef de l'Etat qui veut "le pendre à un croc de boucher".
"Je ne commente jamais les décisions et même les propositions de justice puisqu'on en est aujourd'hui aux propositions du procureur, a déclaré Mme Aubry sur France 2. Ce que je veux simplement dire c'est que tant de haine entre le président de la République actuel et un ancien premier ministre ça me paraît quand même très grave."
"On voit là qu'on a atteint un niveau extrêmement dramatique et puis l'histoire qui est derrière est quand même effrayante", a-t-elle ajouté. "C'est grave pour la politique", a insisté la maire de Lille. "Ca donne l'image d'hommes et de femmes qui, pour garder le pouvoir, sont prêts à tout, même si encore une fois on ne sait pas aujourd'hui ce que va décider la justice".
AFP, 21/10/2009 | Mise à jour : 19:33
La première secrétaire du PS Martine Aubry a assumé aujourd'hui sa volonté de ne pas exposer sa vie privée dans la presse populaire se décrivant, en plaisantant, comme "totalement ringarde".
"On me reproche souvent de ne pas avoir changé et de ne pas être suffisamment dans ce qu'il faudrait être aujourd'hui pour faire de la politique", a déclaré Mme Aubry, en répondant un journaliste, qui lui demandait si elle avait changé, lors d'une conférence de presse à Grenoble.
"Je ne me retrouve pas dans mon bain en photos dans Paris Match, c'est peut-être mieux d'ailleurs pour ceux qui le liraient", a-t-elle plaisanté, lors de ce point de presse précédant une réunion publique.
"Je ne mets pas ma famille au premier plan, je ne dis pas du mal des autres, j'ai horreur des petites phrases. Donc, je suis totalement ringarde et je le reste, voilà", a-t-elle ajouté en souriant.
LE MONDE | 22.10.09 | 14h01 • Mis à jour le 22.10.09 | 14h01, extrait
Mais voilà que Me Metzner raille encore. Qu'il évoque la fausse trouvaille de son confrère partie civile, croyant avoir découvert la preuve de l'implication de Dominique de Villepin dans les agendas du général Philippe Rondot, à propos de notes "IP", pour IPAQ qui se sont avérées à l'audience être en fait les initiales "I. B", pour Ingrid Betancourt. L'oeil de la presse est toujours là. Alors Me Herzog feint la fatigue, l'assoupissement soudain. Un peu trop vite, un peu trop fort. Me Metzner poursuit, Me Herzog veut que l'oeil de la presse le voit dormir et qu'elle le raconte. Ce serait bien, ça, dans les journaux du lendemain : "La plaidoirie de l'avocat de M. de Villepin ne convainc pas le conseil de Nicolas Sarkozy, elle l'endort."
Livre épais
Soudain, un bruit sourd se fait entendre dans la salle d'audience. Celui d'un livre épais, jeté, lancé plutôt, sur le pupitre de bois de la travée des avocats. Ce sont les Mémoires de l'ancien conseiller à l'Elysée de Jacques Chirac, Jérôme Monod, dans lesquelles Me Herzog disait avoir trouvé la conclusion de sa plaidoirie, quelques lignes d'un portrait accablant de Dominique de Villepin. La voix de Me Metzner tonne et s'adresse directement à l'avocat de Nicolas Sarkozy. "Quand vous citez un auteur, lisez le livre avant ! Car la citation n'est pas dans le livre. Le voilà, je vous l'offre !". La citation, Me Metzner l'a retrouvée. Mais ailleurs, dans un journal. L'occasion est facile, il ne la boude pas : "Voilà comment a été bâtie toute cette affaire : on assimile, on amalgame et à partir de là, on voudrait construire une vérité !"
A son banc, Me Herzog ne feint même plus d'avoir sommeil.
Pascale Robert-Diard
Article paru dans l'édition du 23.10.09.
(Source AFP)
Société, 22/10/2009 à 17h29, Libé
L'avocat de Lahoud demande «pardon» pour son client